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Après la bataille... ?
Albert Capino
Article mis en ligne le 13 janvier 2009

Les fumées des canons ne se sont pas encore dissipées, que se pose déjà la question lancinante du « et après » ? Nous n’en sommes pas encore là, même si la disqualification du Hamas est en bonne voie, et mon sentiment est que, pour que la réponse israélienne ait servi à quelque chose, il faut déjà préparer intensément le terrain d’atterrissage diplomatique.

De nombreux écueils nous attendent.

1. Le retour de Gaza sous l’autorité d’Abbas

Tsahal lui aura préparé le terrain, fait tout le « sale boulot » et je ne m’attends à aucune reconnaissance de la part du Fatah. Le problème le plus aigü restant l’accueil de la population de Gaza à l’instauration d’un nouveau gouvernement, si elle a le sentiment qu’elle lui est imposée par l’Egypte et l’UE avec un gouvernement fantoche.

C’est toujours le problème avec la mentalité arabe : ils ont besoin de sauver la face, de « fierté » pour laver « l’humiliation ». Rappelez-vous Sadate n’a pu venir à Jérusalem qu’après avoir redressé la tête du « monde arabe ». Ce qui ne l’a pas empêché de se faire ensuite assassiner par les frères musulmans...
Il est clair que la région est plus propice aux fauteurs de trouble qu’aux porteurs de paix.

Le gouvernement israélien ne doit pas tomber dans ce piège en entamant des pourparlers pour un cessez-le-feu avant d’avoir sécurisé complètement le terrain.

Mais bon, ne soyons pas défaitistes, nous vivons l’Histoire. Elle se déroule sur des siècles et nous n’en sommes qu’à égrener les années. Il est long le chemin, mais il finira bien par aboutir.
À moins que...

2. L’Iran n’y mêle son grain de sel

On a tendance à l’oublier, focalisés que nous sommes sur le conflit à Gaza, mais les mollahs observent et jouent la montre.

D’un côté, ils sont insatisfaits : le Hamas est une des composantes sur lesquelles ils s’appuient, mais, ils n’auront pas d’hésitation à les considérer au niveau des pertes et profits. Pour eux, plus la liste des victimes s’allonge, plus l’argumentaire d’un Ahmadinejad prend du poids aux yeux de la populace. Il suffit de voir les manifestations de haine qui ont émaillé les défilés dans le monde ces derniers jours…

Pendant ce temps, les centrifugeuses tournent...

3. Le Hezbollah, la Syrie, L’Iran et... Obama

Ce dernier est demeuré longtemps silencieux sur la question. Tous les regards seront tournés vers lui au lendemain du 20 janvier. Si ce qui reste de l’axe Hezbollah-Syrie-Iran perçoit le moindre encouragement, si, comme certains semblent le craindre, Obama veut entamer un dialogue avec les extrémistes, alors, tout peut arriver.
L’Amérique peut vouloir la jouer soft en favorisant la résolution de ses problèmes économiques et en pariant sur la carte de l’isolationnisme.

Ce serait agir sans considérer les implications globales, ce que les USA ne peuvent - à terme - pas se permettre.

La question primordiale est de savoir quelles priorités Obama choisira de donner à sa politique.

Pendant la seconde guerre mondiale, les Etats Unis ont attendu longtemps avant de s’impliquer dans le conflit et on pourrait assister à une situation similaire.

Reste à savoir si Israël a les moyens d’agir seul, face à des adversaires libérés du garde-fou américain. L’abstention de Condi Rice lors du vote au Conseil de sécurité était déjà inquiétante : si l’administration Obama choisit d’aller dans le même sens...

Pour l’heure, Tsahal avance sur le terrain. Aux dires des correspondants sur place, le Hamas est très mal en point ;
si un plan concocté conjointement par l’Egypte et l’UE réussit à transformer la sortie de conflit en préservant la position d’Abbas, on pourrait s’orienter vers une solution à deux vitesses.

1. passage de Gaza sous l’Autorité du Fatah (le mandat d’Abbas arrive à échéance après-demain)

2. instauration d’une force internationale dans le couloir de Philadelphie (ce qui éviterait à Israël le statut « d’occupant »), mais avec le déploiement indispensable d’observateurs israéliens - afin d’éviter à nouveau la contrebande d’armes -.

Puis, reprise des pourparlers en vue d’un traité bilatéral, sous l’égide de l’Egypte, et de l’UE (Allemagne, France, Royaume Uni essentiellement).
L’inconnue reste la position américaine et russe par voie de conséquence car l’un ne va pas sans l’autre.

Dernière chose - et non des moindres - qui reprendra le flambeau en Israël ? Un Barak redoré par l’opération à Gaza ? Une Livni compromise dans les années du gouvernement Olmert ? Un Netanyahou à qui les événements auront donné raison ?

Que d’aléas ! Nous ne sommes pas au bout de nos peines mais, si l’avenir se lit dans les soubresauts de l’Histoire, nous devrions assister dans la douleur à l’arrivée d’un heureux événement.

Le plus dur reste l’attente...



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