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L’option jamais évoquée

J P Katz

lundi 8 décembre 2003

Face aux errements des pourparlers israélo-palestiniens, il est un cas de figure jamais évoqué et pourtant incontournable : la guerre civile inter-palestinienne.

En effet, la structure de l’autorité palestinienne combine des acteurs aux objectifs souvent antagonistes avec un chef qui agite alternativement le chaud et le froid. Personne ne songe àremettre en cause la probité et la motivation des négociateurs vilipendés de Genève, mais que pèsent-ils face aux groupes terroristes appuyés en sous-main par Arafat ?

Même le gouvernement palestinien n’est pas souverain chez lui.

De plus, le fondement nationaliste de l’OLP des origines s’est vu largement remplacé par un dogme islamiste radical qui n’a pas de réelle revendication. Le Hamas exige-t-il un état pour le peuple palestinien ou la guerre contre les impies ? On sait d’ailleurs le rôle majeur tenu dans l’émergence de ces idéologies par l’Arabie Saoudite dépassée par sa propre création.

Il est impossible àYossi Belin comme àSharon de savoir avec qui il négocie et avec qui il est en guerre. Un accord ne vaut évidemment rien si ses adversaires peuvent le combattre impunément. Les attentats les plus sanglants en Israë l avaient d’ailleurs suivi la signature des accords d’Oslo. Il en est de même depuis des années avec un échec identique àla clé.

Abou Mazen a été la dernière victime de ce processus infernal, seul et peu soutenu par les siens, mandaté pour converser mais pas pour négocier.

En désespoir de cause, on pourrait être amené àsouhaiter la guerre interpalestinienne menée en sourdine depuis longtemps. Si le peuple doit décider, qu’il tranche entre une lutte àmort àlong terme contre tous les croisés de la terre, et une revendication nationale qui intègrera toutes les composantes religieuses du peuple palestinien. Car dans cette guerre, l’avenir des chrétiens palestiniens est incertain, sans parler des juifs interdits de séjour de façon assez révoltante quand Israë l compte 30% d’arabes dans sa population.

Le double langage épuise les énergies et brouille les cartes. Rappelons juste cette délicieuse contradiction jamais relevée dans les médias français : comment peut-on qualifier Israë l de pays nazi et réclamer d’y vivre en y revenant par millions ?

La guerre civile aurait un autre mérite, si l’on peut dire, ce serait de mettre les démocraties européennes face àleur responsabilité au lieu de ménager la chèvre, le chou, et le loup. Espoir utopique, peut être, quand on voit Chirac exiger des dollars àKhadafi en compensation des victimes de l’attentat contre l’avion d’UTA.

Il semble malheureusement que le peuple palestinien n’ait bientôt d’autre choix pour indiquer clairement son objectif.