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Israë l devra tracer ses propres frontières, selon le vice-Premier ministre Ehoud Olmert

par Gavin Rabinowitz - AP

vendredi 5 décembre 2003

Il n’y a aucune chance d’arriver àun accord avec les Palestiniens et Israë l devra tracer ses propres frontières, affirme le vice-Premier ministre israélien dans une interview publiée, vendredi.

La déclaration d’Ehoud Olmert survient une semaine après qu’Ariel Sharon a déclaré qu’il prendrait des mesures unilatérales en cas d’échec des pourparlers de paix avec les Palestiniens.

Considéré comme un proche de Sharon, Olmert explique dans cet entretien publié par le quotidien « Yediot Ahronot » que ces mesures unilatérales sont nécessaires parce que l’Etat hébreu s’approche rapidement du point où les Arabes vont dépasser les juifs en nombre dans des secteurs sous contrôle israélien.

« Si je pensais qu’il y avait une chance réelle d’atteindre un accord (de paix), je conseillerais de faire cet effort mais ce n’est pas le cas », souligne Olmert.

Pour l’ancien maire de Jérusalem, Israë l a deux options -soit se retirer jusqu’àla Ligne Verte, la frontière d’avant la Guerre des Six Jours de juin 1967 soit prendre « une décision unilatérale (...) par laquelle nous définirions nos propres frontières qui ne seraient en aucun cas semblables àla Ligne Verte ».

Ariel Sharon et tous ces prédécesseurs ont dit que l’Etat hébreu ne se retirerait pas jusqu’aux frontières de 1967.

Palestiniens et Américains sont opposés àtoute décision unilatérale israélienne, estimant qu’une décision sur les frontières devait faire l’objet d’un accord négocié. Les Palestiniens veulent un Etat dans toutes zones capturées par Israë l en 1967 : Cisjordanie, Bande de Gaza et Jérusalem-est. [NDLR :territoires occupés par la Jordanie depuis 1948 et jusqu’alors jamais rvendiqués comme "Etat Palestinien..]

Ehoud Olmert déclare qu’Israë l se retirerait de certaines implantations juives de peuplement isolées ainsi que de certains quartiers arabes de Jérusalem-est dont les Palestiniens veulent faire leur capitale.

« Je ne définirai pas la frontière », souligne Olmert qui fut maire de la ville sainte pendant dix ans. « Je dirai simplement que cette frontière sera basée sur une ’maximisation’ du nombre de juifs et une ’minimisation’ du nombre d’Arabes àl’intérieur de l’Etat d’Israë l ».

En ce qui concerne Jérusalem, Olmert explique qu’Israë l devra garder le contrôle de la Vieille Ville où se trouve un lieu saint àla fois pour les juifs et les musulmans et connu respectivement sous les noms d’Esplanade des Mosquées ou de Mont du Temple.

Olmert ajoute que certains quartiers arabes proches du centre-ville devront aussi rester sous contrôle israélien mais il laisse entendre que les voisinages arabes en dehors de ces secteurs pourraient être remis aux Palestiniens.

Dans le secteur actuellement sous contrôle israélien, les 1,3 million d’Arabes Israéliens et les 3,5 millions de Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza vont bientôt dépasser en nombre les 5,2 millions de juifs que compte Israë l en raison d’un taux de natalité plus haut.