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Genève : remous au Fatah
par Arnon Regular - Haaretz
Article mis en ligne le 30 novembre 2003

Quatre importantes personnalités palestiniennes ayant négocié le pacte de Genève, ont annulé leur participation à la cérémonie de lancement qui aura lieu lundi, après le refus par Arafat d’offrir un soutien par écrit. Des coups de fusil ont été tirés en direction du domicile de l’un des négociateurs, ont dit des représentants palestiniens.

La nuit dernière, Yasser Arafat a repoussé une requête présentée par deux des négociateurs de Genève, Kadoura Farès, ministre du gouvernement, et l’avocat Mohamed Horani,lui demandant de leur donner une lettre soutenant le pacte, ont dit ces sources palestiniennes sous couvert de l’anonymat.

Les deux autres représentants du Fatah qui refusent de se rendre à Genève sont Hisham Abdel Razek, ministre en charge des prisonniers, et l’avocat Khatem Abdel Khader.

Cette décision de se retirer de la cérémonie (ainsi qu’une manifestation dans la Bande de Gaza)font apparaître certains doutes quant au soutien de l’opinion palestinienne au document.

Le pacte de Genève, rédigé par des membres du camp de la paix Israéliens et par des négociateurs palestiniens, inclut la création d’un Etat palestinien et des concessions sans précédent des deux côtés.

Les représentants palestiniens impliqués dans les négociations, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, ont déclaré qu’ils continueraient à soutenir les accords, mais qu’ils ne voulaient pas participer à la cérémonie à cause de la forte opposition interne au sein de leur parti du Fatah dirigé par Yasser Arafat.

Arafat avait accordé son soutien implicite au pacte, mais celui-ci n’a jamais été accepté officiellement ni d’un côté ni de l’autre. Pour sa part, Ariel Sharon a durement critiqué l’accord.

Des représentants palestiniens impliqués dans les négociations ont subi des menaces de la part d’éléments activistes qui leur ont enjoint de ne pas signer le document. Des hommes cagoulés ont tiré la semaine dernière sur le domicile de Yasser Abed Rabbo, l’un des artisans-clés de l’accord.

Des membres des services de sécurité palestiniens ont dit qu’a leur avis, ces tirs venaient de militants du Fatah.

Autre signe d’opposition : aujourd’hui dimanche, environ 200 Palestiniens se sont attaqués aux négociateurs palestiniens qui se rendaient à Genève pour assister à la cérémonie. Aux cris de « traîtres ! », les Palestiniens en colère ont bloqué la route près de la frontière égyptienne, ont battu et donné des coups de pied aux négociateurs palestiniens qui sortaient de leur voiture. Des policiers palestiniens sans armes ont du intervenir pour permettre aux officiels de poursuivre leur chemin.

Ces représentants se rendaient au Caire, et de là, comptaient se rendre par avion en Suisse. Raouf Barbakh, un dirigeant du Fatah de Gaza, a dit qu’il s’opposait au pacte parce que celui-ci appelait les réfugiés palestiniens à abandonner le droit au retour dans des territoires qui font aujourd’hui partie de l’Etat palestinien [?].

« Les propositions du pacte de Genève... sur les réfugiés sont totalement inacceptables », a dit Barbakh après la manifestation. « Nous condamnons tous ceux qui conspirent contre le droit au retour ».

Samedi, environ 150 Palestiniens ont manifesté contre l’accord dans le camp de Balata, dans la Rive Occidentale.

Un sondage récent effectué par deux groupes américains indique qu’une petite majorité d’Israéliens et de Palestiniens soutient l’accord. Le pacte a égale- ment été bien accueilli par la communauté internationale, alors que les combats se poursuivent entre les deux parties. Le secrétaire d’Etat Colin Powell doit rencontrer le mois prochain les artisans du pacte.

Dimanche, le FDLP a dénoncé les récentes rencontres entre Israéliens et Palestiniens qui ont eu lieu dans différentes capitales européennes, ainsi que le pacte de Genève.

Un porte-parole du FDLP a déclaré que ces rencontres marquaient le retour à la politique des « canaux secrets », et qu’elles affectaient le dialogue national palestinien, parce qu’elles constituaient une violation du consensus national.

Traduction La Paix Maintenant


Des délégués du mouvement de jeunesse du Fatah, réunis samedi à Ramallah, pour la première fois en trois ans, ont eux aussi dénoncé l’Initiative de Genève, estimant qu’elle fait trop de concessions à Israël sur deux points essentiels : la question des réfugiés et Jérusalem.

Le député Khatem Abdel Kader du Fatah a pour sa part indiqué à l’AFP qu’il renonçait à son déplacement, « faute de soutien au sein du Fatah ».

Dans la matinée, quelque 300 manifestants avaient voulu empêcher une délégation palestinienne de quitter la bande de Gaza pour participer à la cérémonie de Genève.

Les manifestants se réclamaient des Forces nationales et islamiques, coalition rassemblant des représentants des principales mouvances palestiniennes, comme le Fatah, mais aussi les mouvements islamistes Hamas et Jihad islamique.

Samedi, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa -nébuleuse de groupes armés liés au Fatah- ont dénoncé l’Initiative de Genève, qualifiant notamment les négociateurs palestiniens de « collaborateurs d’Israël » pour avoir fait, selon eux, des concessions inadmissibles sur la question des réfugiés.



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