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Une analyse « nuancée » : Sharon s’égare dans l’antisémitisme
Radio Chine Internationale
Article mis en ligne le 18 novembre 2003
dernière modification le 24 novembre 2003

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a commencé depuis lundi une visite de 3 jours en Italie, alors que le ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom s’est rendu en visite en Belgique en vue de défendre sa politique devant les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui se réunissent à Bruxelles.

L’objectif de ce regain d’activité diplomatique de la part d’Israel, est d’un côté de neutraliser les voix qui montent en Europe pour s’opposer à la politique israélienne et d’un autre côté de freiner les bouffées d’antisémitismes qui assombrissent le climat.

Aux yeux des Israéliens, l’antisémitisme réapparait de façon inquiétante en Europe, cette tendance se manifestant sous les aspects suivants :

D’abord, des Juifs et des institutions hébraïques sont la cible d’attaques chroniques en Europe. Avec l’aggravation des affrontements palestino-israéliens, les extrêmistes dans certains pays européens ont commencé à prendre pour cible les juifs, victimes d’ attaques ou des méfaits comme l’incendie de leur lieux de rassemblement, la profanation de cimetières, la diffusion de fausses rumeurs teintées d’antisémitisme ou des actes d’intimidation contre les personnes. A la suite des opérations militaires des forces israéliennes autour du mur de séparation entre Israel et les territoires palestiniens, les tensions antisémites ont connu une certaine recrudescence en France. En outre de pareilles activités se sont produites aussi en Allemagne, où un député allemand a condamné ouvertement les Juifs en les qualifiant de criminels. Un courant antisémitite touche presque tous les pays européens comme la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark et la Suède. Aux yeux des Israéliens cette situation en Europe est directement liée aux deux attentats contre des synagogues à Istanboul le 15 novembre dernier. Selon un sondage réalisé ces jours-ci par la comission européenne, 59% des Européens considèrent Israël comme la menace la plus grave qui pèse sur la paix mondiale. Même en Italie, pays qui entretient de bonnes relations avec Israël, un sondage avance que 22% des Italiens estimeraient que les citoyens italiens de confession juive ne sont « pas de vrais Italiens », 17% des gens désapprouveraient l’existence de l’Etat hébreu et 12% des autres se déclareraient en faveur de la restitution de l’ensemble du territoire israélien à l’autorité palestinienne. Ces chiffres montrent l’hostilité croissante des Européens à la politique menée par Israël.

Le gouvernement Israélien dénonce l’attitude de l’Union européenne à son égard, estimant que la politique des européens au Moyen-Orient ne fait qu’encourager les manifestations d’antisémitisme.

C’est justement dans ce contexte que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a commencé sa tournée diplomatique européenne en Italie.

Si M. Sharon a choisi pour première escale l’Italie, c’est d’abord parce que ce pays a toujours été considérée comme un pays ami des Israéliens et que le Premier ministre Silvio Berlusconi se tient toujours fermement du côté d’Israël. Malgré de violentes attaques de l’UE contre la politique israélienne, M. Berlusconi a maintenu des relations cordiales avec Israël. Rappelons qu’après son arrivée au pouvoir en 2001, M. Sharon avait effectué son premier déplacement en tant que premier ministre en Italie.

Un autre élément explicatif de ce choix est que l’Italie assure actuellement la présidence de l’UE. Le dirigeant israélien souhaite que Rome puisse jouer un rôle positif au sein des pays européens pour les inciter à changer d’attitude et adopter une position plus « amicale » à l’égard d’Israël.

Des analystes indiquent qu’il est trop simpliste de mettre sous le couvert de « l’antisémitisme » tous les phénomènes susmentionnés. L’ antisémitisme dans l’Europe contemporaine a connu son apogée pendant la deuxième Guerre mondiale avec le massacre de plus de 6 millions de Juifs par les nazi. Mais l’actuel courant anti-israélien est tout à fait différent de l’antisémitisme du IIIème Reich de Hitler : l’opposition à Israel trouve son origine dans le mécontentement des Européens provoqué par l’occupation par l’armée israëlienne des territoires palestiniens et s’est confirmée avec la nouvelle vague d’affrontements dans cette région du monde. Bien entendu les actes violents et extrêmistes perpétrés contre les Juifs font l’objet de condamnations générales. Cependant face à cette situation le gouvernement israélien ne doit-t-il pas y trouver matière à réflexion ?

M. Sharon doit prendre acte du fait qu’en Europe, les antisémitistes sont minoritaires et l’écrasante majorités des Européens sont amis avec Israël et son peuple. Les critiques contre l’actuelle politique israélienne au Moyen-Orient, montrent que les européennes voudraient qu’une paix équitable et durable puisse s’installer dans cette région.



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