Le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel a critiqué lundi le pape Jean Paul II pour avoir condamné dimanche, en les mettant sur le même plan, la construction d’un « mur » entre Israéliens et Palestiniens et les actes terroristes en Terre Sainte.
« Je m’attendais à autre chose de la part du leader spirituel d’une des plus grandes religions du monde », a déclaré l’écrivain et intellectuel juif dans une interview au Corriere della Sera.
M. Wiesel explique qu’il s’attendait à « une déclaration qui condamne la terreur et l’assassinat d’innocents, sans la mélanger à des considérations politiques, et surtout sans la comparer à une action d’autodéfense ».
Elie Wiesel, rescapé des camps de la mort nazis, affirme qu’il est « favorable à la construction de cette barrière ».
« A la différence du terrorisme, la séparation n’a causé la mort de personne et tout au plus, elle a sauvé beaucoup de vies », explique-t-il.
« C’est précisément son objectif. A Gaza, la barrière fonctionne et depuis qu’elle a été construite, il ne s’est pas produit une seule attaque suicide provenant de cette zone », ajoute l’écrivain.
« Tout le monde sait que la barrière est temporaire, que s’il y avait la paix entre Israéliens et Palestiniens, elle serait abattue en 24 heures », ajoute Elie Wiesel.
« Dans les dernières années, le pape s’est battu infatigablement pour combattre l’antisémitisme sous toutes ses formes. Mais justement, un homme dans sa position, toujours attentif à peser ses mots, aurait dû faire plus attention et condamner spécifiquement le terrorisme ».
Dimanche, lors de la prière de l’Angelus, le pape avait affirmé que la construction d’un « mur » entre Israéliens et Palestiniens « était pour beaucoup un obstacle à la paix » et avait renouvelé « sa ferme condamnation pour toutes les actions terroristes commises ces derniers temps en Terre sainte ».