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L’image des USA au plus bas au Proche-Orient selon un rapport US 

par Jonathan Wright - Reuters

jeudi 2 octobre 2003

Le mécontentement face aux politiques américaines, notamment au Proche-Orient, a grandement affecté l’image des États-Unis dans le monde musulman, selon un rapport du Congrès américain remis mercredi.

Les 13 experts, parmi lesquels des Arabes et des musulmans, qui ont rédigé le rapport ne font néanmoins aucune suggestion quant àd’éventuels changements de politiques, estimant que leur mandat se limite àexaminer la façon dont les États-Unis présentent leur action dans les pays arabes et musulmans.

Ils recommandent en revanche des changements dans la gestion de la diplomatie américaine, d’organiser plus de cours de langue pour les diplomates et d’augmenter les dépenses en faveur de programmes scolaires, de traductions de livres ou d’émissions de radios et de télévisions.

Les États-Unis ont dépensé depuis le 11 septembre 2001 des dizaines de millions de dollars pour tenter d’améliorer leur image au Proche-Orient, grâce notamment àdes émissions de radio, des magazines et des spots télévisés sur la vie des musulmans aux États-Unis.

Le rapport évoque pourtant des sondages qui montrent que "le soutien aux États-Unis est tombé au plus bas".

Ainsi en Jordanie, 1% seulement des personnes interrogées avaient au printemps 2003 une image positive des États-Unis contre 25% en 2002. En Égypte, 6% des gens ont une bonne image des États-Unis.

L’administration Bush a attribué son impopularité àl’envie que provoque la richesse américaine et au ressentiment face àla position américaine d’unique "superpuissance" mondiale.

Le rapport, qui a été remis au département d’État, estime que ces facteurs "pourraient en effet contribuer àl’animosité, mais ce n’est pas une explication satisfaisante".

"Les études montrent que l’essentiel du ressentiment envers l’Amérique est le résultat de conflits réels et d’un mécontentement face aux politiques, notamment celles qui concernent le conflit israélo-palestinien et l’Irak."

"La paix dans la région, ainsi que la transformation de l’Irak, réduiraient les tensions", selon le rapport.

Le groupe, dirigé par l’ancien ambassadeur et ancien secrétaire d’État adjoint Edward Djerijian, estime que les États-Unis sont engagés dans une "lutte majeure pour élargir la zone de tolérance et marginaliser les extrémistes, laïques comme religieux, particulièrement dans le monde arabe et musulman".

"Si la conduite d’une politique reste le premier déterminant du succès ou de l’échec de cette lutte, le rôle de la diplomatie publique a pris une importance vitale."

Les rapporteurs recommandent la nomination d’un conseiller spécial du président pour la diplomatie "afin d’établir des objectifs stratégiques et des messages" et pour superviser les programmes.

La remise de ce rapport intervient après la publication d’une série d’études visant àexpliquer l’échec des États-Unis àconvaincre les Arabes et les musulmans de la sagesse de leurs politiques dans la région, où Washington est souvent perçu comme le complice d’Israë l face aux Palestiniens, l’allié de gouvernements autoritaires et comme un tyran capable d’attaquer n’importe quel pays qu’il déteste.