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Qu’est-ce qui fait courir Chirac, 2ème partie ? Par Stéphane Juffa © Metula News Agency Au-delà de la ressemblance entre ces omertas, il s’impose de noter que si les relations extraconjugales de feu le Président Mitterrand défiaient les bonnes manières, celles du président actuel peuvent assurément comporter des implications politiques et même judiciaires. C’est là, bien entendu, la différence fondamentale existant entre les deux dossiers ; l’autre dissemblance étant, naturellement, liée au fait que le secret de Mitterrand est mort avec sa révélation tandis que celui de Chirac est plus que jamais d’actualité. Ceux qui, comme moi, ont subi le discours télévisé du président français à l’occasion de la fête nationale du quatorze juillet ont pu à nouveau se persuader de l’anémie chronique de ce qu’il est convenu d’appeler le chiraquisme. Difficile, en effet, d’y trouver des thèmes d’action dignes d’être mémorisés, au-delà des phrases concaves, genre « cohésion sociale » et « croissance partagée » du populisme post-gaullien traditionnel. Il est évident que Chirac essaie de retrouver la confiance des Français après la dernière débâcle électorale, digressant sur des poncifs relatifs aux sujets qui les intéressent. En fait de gestion politique, celle-ci procède de l’action du premier ministre et monsieur Raffarin fera les frais des intérêts chiraquiens dans le cas où les choses s’entêteraient à empirer. Seul relief de ce discours, la volonté exprimée, très inhabituelle par sa vigueur toute patronale, de ralentir l’ascension de Nicolas Sarkozy. A résumer le chiraquisme, on n’y trouvera aucune impulsion sociale ou libérale qui ne soit imposée par la conjoncture, aucune grande ligne européenne ou réformiste qui identifiera l’action de ce président lorsqu’il entrera dans l’Histoire. De manière suffisamment cocasse pour que nous la remarquions, outre les efforts disproportionnés, au point de paraître incompréhensibles, que Jacques Chirac déploie pour barrer la route de Sarkozy à sa succession, l’essentiel de ce qui fait le chiraquisme s’articule sur ses options de politique étrangère. Chirac est violemment anti-américain et anti-israélien et il est proche - on peut aussi dire confident - des leaders arabes combattant ces deux pays, qu’il se soit agi de Saddam Hussein, ou qu’il s’agisse d’Arafat, de Hariri et de Béchar Al-Assad. Au demeurant, mais au demeurant seulement, rien ne semble lier l’antagonisme affiché que Chirac entretient vis-à-vis de son ministre de l’économie et les options de politique étrangère qui caractérisent l’action présidentielle. A la Ména, nous avons cependant assez de bouteille pour savoir que tout antagonisme personnel, quand il est excessif et inexplicable, cache le plus souvent des intérêts beaucoup plus sérieux. De là à nous poser la question : « Qu’est-ce qui pourrait expliquer que Chirac s’emploie aussi ardemment à descendre le seul élément de la majorité qui possède assurément les qualités pour battre le candidat de gauche aux présidentielles ? », la tentation était trop forte. Surtout lorsque nous nous aperçûmes que Chirac dirigeait lui-même les manœuvres d’intimidation et les stratégies visant à empêcher Sarko de devenir président de l’UMP sur le chemin de l’Elysée. Il n’avait ainsi pas hésité à prier Douste-Blazy et même Raffarin, de proposer leurs candidatures aux élections internes. Devant leur refus d’aller au casse-pipe, Chirac demanda au ministre de l’agriculture Hervé Gaymard de représenter ses couleurs. Gaymard pourrait accepter mais il demanderait en échange de remplacer Sarkozy à Bercy en cas d’échec honorable. Qu’a fait Nicolas Sarkozy pour mobiliser à ce point le président contre lui ?
Ca n’est pas non plus les racines hébraïques que l’on prête au ministre, qui en ont fait un concurrent à abattre. Si Chirac est viscéralement antisémite, ce qui reste à démontrer, il s’est souvent entouré de proches collaborateurs ouvertement israélites. Ca n’est pas les origines juives partielles de Sarkozy, quoique… pas dans le sens où on pourrait les entendre. Explications : Du temps de la « compréhension fructueuse » entre Chirac et Hussein, ce dernier nommé refusait que des personnes d’origine juive ou considérées comme telles ne participassent à n’importe quel échelon de la partie française impliquée dans les transactions France-Irak. J’ai eu l’occasion de me rendre compte personnellement de l’existence de cette condition, de nature hitlérienne et de la soumission à icelle par les autorités françaises, en interrogeant des ingénieurs atomiciens dans le cours de nos enquêtes sur Osirak. La règle valait pour tous les autres segments des relations, y compris et même principalement, pour le traitement des largesses dont Saddam Hussein faisait bénéficier l’entourage de monsieur Jacques Chirac et le RPR. Pour éviter les indiscrétions, on préférait les estampillés « goy », favorisant même ceux qui étaient publiquement connus pour leur antisémitisme, à l’instar du Rennais Gilles Munier qui, avant d’être secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes (co-fondées avec Jean-Pierre Chevènement), avait collaboré au torchon néonazi La Nation européenne. La première liste des corrompus français, diffusée par Al-Mada, est truffée de personnalités proches de la majorité actuelle, lorsque ces individus ne cumulent pas cette qualité avec la proximité familière de monsieur Chirac lui-même. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de l’affirmer, les paiements effectués par les Irakiens à des personnalités françaises n’ont pas été limités à la période de 1966 à 2003, caractérisée par la réglementation dite « Nourriture contre Pétrole », issue de la résolution 986 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Durant cette période, les « amis de Saddam Hussein » percevaient des bons à tirer sur les ventes de brut qui s’élevaient déjà à des dizaines de millions de Dollars. La vérité concernant les périodes ayant précédé la 986 ainsi que la révélation des identités des autres bénéficiaires de ces distributions pourraient s’avérer plus saisissantes encore. Ce que l’on sait déjà, c’est qu’il s’agissait en fait de paiements contractuels et en aucun cas de dons désintéressés. De paiements, perçus par des individus tel Charles Pasqua (au moins 12 millions de Dollars !), effectués par les Irakiens contre des services de trois ordres : 1. Un activisme visant à empêcher l’imposition de sanctions contre l’Irak (ensuite à les faire lever) Lors, il est plus que probable que Nicolas Sarkozy, par la grâce de ses origines, soit l’une des rares personnalités de pointe de l’UMP à s’être trouvée isolée, de façon étanche, à la fois de ces trafics criminels et de la connaissance de leur existence, à l’époque où ils se déroulaient. Maintenant, allez savoir ce que ses bons amis américains lui ont dit au sujet des résultats des interrogatoires des dizaines de dignitaires irakiens de l’ancien régime tombés entre leurs mains ! A l’Elysée, on est singulièrement inquiet de ce qu’a pu révéler un certain Tarek Aziz, ex-ministre des affaires étrangères de Saddam, avant de devenir son vice-premier ministre. Et Tarek Aziz était le commissaire payeur des Français. Il connaît évidemment les sommes, les dates, les contreparties et les identités des bénéficiaires réels des bons à tirer et des valises pleines de billets qu’il a personnellement remises aux amis de monsieur Chirac. Nicolas Sarkozy, président, constitue dans ces conditions un risque que Jacques Chirac et ses amis ne peuvent évidemment pas prendre. L’enquête policière sur les relations de Chirac avec les chefs d’Etats arabes, commanditée par Lionel Jospin et qui prit fin, abruptement, le lendemain de la réélection de l’actuel président par la mutation des deux inspecteurs qui la diligentaient, pourrait reprendre de plus belle avec l’accession à la marche suprême du fils d’immigrés hongrois. Ca sent fort le brûlé pour le clan Chirac, avec tout ce que les Yankees ont appris sur son compte, ce, conjugué aux complications dans lesquelles le pensionnaire de l’Elysée les a entraînés et qui n’appellent nullement à la mansuétude de l’autre côté de l’Atlantique. Ces considérations qui seront d’autant plus aiguisées lorsque Chirac aura quitté son poste et qu’une entente minimale avec lui sera devenue complètement inutile. Ceci dit, pourquoi Jacques Chirac continue-t-il à honorer les termes de ses accords avec Saddam Hussein, alors que celui-ci croupit au fond d’une prison, en attente de son procès et vraisemblablement de la peine capitale ? A suivre… Retourner à l'article Qu’est-ce qui fait courir Chirac, 2ème partie ? |
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