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Extraits du discours du Premier Ministre Netanyahou à la Knesset le 2 février 2011
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 3 février 2011
dernière modification le 4 février 2011

Benyamin Netanyahou a prononcé un discours capital à la Knesset le 2 février. Il y livre une vision sans fards de la réalité moyen-orientale, la sécurité étant au cœur de la paix, et lance un appel à la raison aux Palestiniens
http://www.pmo.gov.il/PMOEng/Commun...

Hier a été une journée dramatique dans notre région. Des millions de personnes sont descendues dans les rues d’Egypte. Le président Moubarak, qui a gouverné l’Egypte pendant 30 ans, a annoncé qu’il ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle, et qu’il va s’employer à introduire des réformes gouvernementales en Egypte.

A Washington, Londres, Paris, et partout dans le monde démocratique, les dirigeants, les analystes et les chercheurs ont parlé des possibilités que le changement en Egypte pourrait apporter. Ils ont parlé de la promesse d’un jour nouveau.

Ces espoirs sont compréhensibles. Tous ceux qui chérissent la liberté humaine, y compris le peuple d’Israël, sont inspirés par des appels à la réforme véritables et par la possibilité qu’elle aura lieu.

Il est évident qu’une Egypte qui adhère pleinement au 21e siècle et qui adopte ces réformes serait la source d’un grand espoir pour le monde entier, la région et pour nous.

En Israël, nous connaissons la valeur des institutions démocratiques et l’importance de la liberté. Nous connaissons la valeur des tribunaux indépendants qui protègent les droits des individus et l’État de droit ; nous apprécions la valeur d’une presse libre, et d’un système parlementaire avec une coalition et une opposition.

Il est clair qu’une Egypte qui reposerait sur ces institutions, une Egypte ancrée dans les valeurs démocratiques, ne serait jamais une menace pour la paix. Au contraire, si nous avons appris quelque chose dans l’histoire moderne, c’est que plus que les bases de la démocratie sont forts, plus fortes sont les bases de la paix. La paix entre les démocraties est forte et la démocratie renforce la paix.

Un scénario possible, qui nous unit sans doute tous, est que ces espoirs de démocratie et un processus graduel menant à une paix stable adviennent en Egypte.

Cependant, ce n’est pas le seul scénario possible. Parce que loin de Washington, Paris, Londres - et pas si loin de Jérusalem – il y a une autre capitale où sont nourris des espoirs.

Dans cette capitale, il y a des dirigeants qui peuvent également voir les possibilités que le changement en Egypte pourrait apporter. Ils soutiennent également les millions qui sont descendus dans les rues. Eux aussi parlent de la promesse d’un jour nouveau. Mais pour ceux qui vivent dans cette capitale, la promesse d’un jour nouveau n’est pas dans celle d’une aurore, mais dans l’obscurité qu’elle peut apporter.

Cette capitale est Téhéran, et je vous assure, que les dirigeants de l’Iran ne sont pas intéressés par ce que désirent vraiment les Égyptiens, la liberté, la libéralisation ou la réforme, pas plus que cela ne les intéressait de répondre aux appels similaires pour la liberté du peuple iranien, leur propre peuple seulement il y a 18 mois seulement.

Je vais vous rafraîchir la mémoire. Ils ont eu, eux aussi, des manifestations ; des foules ont rempli les places de la ville. Mais, bien sûr, cela a progressé d’une manière différente. J’allais dire que cela s’est terminé différemment, mais je ne suis pas sûr que cela soit fini.

Cela n’intéresse pas le régime iranien de voir une Egypte qui protège les droits des individus, des femmes et des minorités. Cela n’intéresse pas le régime iranien de voir une Egypte éclairée qui embrasse le 21e siècle. Ils veulent une Egypte qui retourne au Moyen Age.

Ils veulent que l’Egypte devienne une autre Bande de Gaza, dirigée par des forces radicales qui s’opposent à tout ce que le monde démocratique représente.

Nous avons ici deux mondes séparés, deux mondes opposés, deux visions du monde : celle du monde libre et démocratique et celle du monde radical. Lequel d’entre eux prévaudra en Egypte ?

La réponse à cette question est cruciale pour l’avenir de l’Egypte, de la région et notre propre avenir en Israël.

Notre position est claire. Nous soutenons les forces qui œuvrent pour la liberté, le progrès et la paix. Nous nous opposons aux forces qui cherchent à appliquer un despotisme obscur, le terrorisme et la guerre.

Si les forces qui veulent la réforme et la démocratisation de l’Egypte l’emportent, je suis convaincu qu’un tel changement positif renforcerait également une paix israélo-arabe. Mais nous n’en sommes pas encore là.

Tout d’abord, l’issue de cette bataille n’a pas encore été arrêtée. Deuxièmement, cela peut prendre longtemps avant que l’une de ces forces remporte la victoire, et il peut y avoir de nombreuses années d’instabilité. Troisièmement, l’histoire récente nous montre que, dans de nombreux cas au Moyen-Orient, des éléments islamistes extrémistes profitent des règles du jeu démocratique pour accéder au pouvoir et imposer des régimes anti-démocratiques.

Cela est arrivé en Iran, cela s’est passé au Liban, et cela s’est produit lorsque le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza. L’Iran jouit-il de liberté ? Y a-t-il une véritable démocratie dans la bande de Gaza ? Est-ce que le Hezbollah promeut les droits de l’homme ?

Nous devons nous assurer que cela ne se reproduise plus. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour veiller à ce que la paix triomphe.

Je tiens à vous transmettre quelque chose, vous, membres de la Knesset, quelque chose dont j’ai parlé hier. Je tiens à préciser un point que les Israéliens, peut-être les jeunes, ne comprennent pas, mais que la plupart d’entre nous, probablement nous tous, comprenons très bien.

Depuis plus de 30 ans, nous avons joui d’une paix sur deux fronts. L’un est une frontière de paix avec l’Egypte, et le second - la frontière pacifique avec la Jordanie.

En effet, notre frontière de paix avec la Jordanie a cessé d’être une frontière de guerre il y a 40 ans. Nous avons d’abord eu le calme, puis nous avons eu la paix. Avec l’Egypte, cela s’est passé dans l’autre sens. Mais sur les deux fronts, nous avons joui de la paix le long des frontières et non pas seulement d’une absence de guerre. Nous n’avons pas eu à défendre ces frontières. Et il y a des gens ici qui se souviennent de ce que cela signifie pour nous.

Je vois ici Avi Dichter, et Shaul Mofaz, Matan Vilnai et bien d’autres. Nous nous souvenons de ce que c’était quand il n’y avait pas de paix. Comment nous nous sommes battus dans le canal de Suez, sur les rives du canal, à l’intérieur, et en Jordanie. Nous nous sommes battus, nous tous. C’est fini maintenant. Cela a changé le monde et cela a changé l’Etat d’Israël. Cela a changé notre situation stratégique. C’est pourquoi préserver la paix actuelle est vital pour nous.

Nous nous attendons à ce que tout gouvernement en Égypte respecte la paix. En outre, nous attendons de la communauté internationale qu’elle veuille que tout gouvernement en Égypte respecte la paix. Cela doit être clair, et aller de pair avec les débats sur les réformes et la démocratie.

Nous devons aussi humblement reconnaître la vérité - que ces révolutions immenses, ces changements radicaux, ce tremblement de terre - rien de tout cela ne se fait à propos de nous. Il s’agit de questions fondamentales dont nous parlerons une autre fois.

Je ne pense pas que nous devons discuter tous les détails de cette crise maintenant. Mais je vais vous dire une chose : nous sommes dans une situation volatile. Dans de telles situations, nous devons regarder autour de nous les yeux grands ouverts. Nous devons identifier les choses comme elles sont, non pas comme nous voudrions qu’elles soient. Nous ne devons pas essayer de forcer la réalité à se conformer à un modèle préconçu. Nous devons accepter qu’un énorme changement a lieu et pendant qu’il a lieu, garder un œil vigilant.

La base de notre stabilité et de notre avenir, pour préserver ou étendre la paix, particulièrement en cette période instable, est en renforçant la puissance de l’État d’Israël. Cela exige de la sécurité et aussi que nous soyons honnêtes avec nous-mêmes.

Pour être honnête avec nous-mêmes et nous abstenir de nous auto-flageller à cause des problèmes qui nous entourent et les changements qui s’opèrent. Il est facile de nous blâmer pour ces derniers et aussi pour la question palestinienne, dont je parlerai bientôt.

Parce que quand on nous accuse, nous pensons que nous contrôlons les choses, que l’évolution dépend de nous. Sinon, il y a ceux qui se sentent impuissants face à ces changements.

S’il n’y a pas de paix, ou si la paix disparaît à cause de nous, alors nous pouvons faire quelque chose pour changer la façon dont sont les choses. Si cela dépend de l’autre partie ou des autres parties , alors nous avons moins d’influence sur la situation.

Je ne veux pas que nous nous blâmions. Il s’agit de ceux qui blâment notre leadership. Il se trouve que je suis le dirigeant, mais nous avons eu sept Premiers ministres. Nous avons changé sept premiers ministres depuis Oslo, Camp David et Annapolis, et nous continuons à nous blâmer nous-mêmes. Faut-il donc s’étonner que le monde nous blâme aussi ?

J’ai dit que nous sommes prêts et nous voulons promouvoir le processus de paix avec les Palestiniens. J’ai dit que les deux premières composantes de ce processus de paix sont la reconnaissance mutuelle et la sécurité. Si je peux me citer ici, j’ai dit à maintes reprises que nous avons besoin de réelles mesures de sécurité. Non seulement parce que cela maintient la paix, mais aussi parce que cela assure notre sécurité au cas où se fait la paix - et au Moyen-Orient on ne peut garantir la survie d’aucun régime.

Si je ne m’abuse, je l’ai dit cette semaine, la semaine dernière ou il y a quinze jours. Je l’ai dit, car un accord de paix, un morceau de papier, ne garantit pas que la paix sera maintenue, pas plus qu’il ne garantit qu’un partenaire de paix va survivre. Par conséquent, pour protéger l’accord et pour nous protéger si la paix venait à disparaître ou à être violée, ou si l’une des parties a un changement de gouvernement, nous avons besoin d’accords de sécurité solides.

Cela a été et est la question centrale dont j’ai discuté avec le président Abbas dans nos brèves conversations. Brèves, non pas parce que nous n’avons pas envie de parler - tout le monde sait que nous l’avons fait, le monde sait que nous l’avons voulu - mais parce qu’il ne le voulait pas.

Nous avons faits de grands efforts pour aider l’économie palestinienne, non pas comme une alternative à une politique de paix que nous voulons négocier avec eux, mais comme une contribution à la stabilité et pour aider la population palestinienne à comprendre qu’il y a beaucoup à gagner avec la paix .

Dans les prochains jours, j’ai l’intention de prendre des mesures supplémentaires pour encourager le développement et la prospérité des Palestiniens.

J’espère que le président Abbas verra dans les changements qui s’opèrent dans la région une occasion de s’asseoir avec nous et discuter de paix sans conditions préalables, des négociations qui tiendront compte des changements qui auront une incidence sur Israël et l’Autorité palestinienne. Nous voulons avoir des discussions honnêtes et complètes sur la bonne manière qu’il y a d’établir une paix stable et durable dans une région instable, une paix qui puisse traverser les tempêtes de cette région agitée.

Israéliens et Palestiniens ont de nombreuses différences. Mais il n’y a qu’une seule façon de résoudre ces différences : un règlement négocié et non par des mesures unilatérales.

Il y a beaucoup de sceptiques. Ils disent que les gouvernements israéliens et leurs positions maximalistes concernant des concessions ne coïncident pas avec les positions minimalistes des Palestiniens. Il est possible, disent-ils, que l’écart entre Israël et les Palestiniens peut être trop grand pour pouvoir le combler. Il se pourrait qu’ils aient raison.

Mais si nous n’essayons pas, nous n’allons certainement pas réussir. Et nous ne pouvons pas essayer avant de nous asseoir [ensemble] et nous ne pouvons pas nous asseoir [ensemble] s’ils ne veulent pas.

J’espère que le Président Abbas se joindra à moi dans un effort sincère pour explorer la possibilité d’une paix concrète avec des accords de sécurité concrets dans le cadre de la réalité dans laquelle nous nous trouvons - dans l’intérêt des Israéliens et des Palestiniens et de notre avenir commun.

Dans cette réalité, Israël doit renforcer sa puissance. Nous devons maintenir notre sécurité. Nous devons nous efforcer de parvenir à une paix stable avec détermination, prudence, responsabilité, et surtout, avec étant attentifs et en voyant la réalité.



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