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Italie : la polémique enfle sur le Salon du livre de Turin dédié à Israël
Article mis en ligne le 7 mai 2008

Le Salon du livre de Turin dont Israël est l’invité d’honneur s’ouvre jeudi sous haute surveillance et sur fond de polémique, notamment entre le président de la République italienne qui inaugurera la manifestation et l’intellectuel musulman controversé Tariq Ramadan

La présence du chef de l’Etat Giorgio Napolitano « est un engagement moral très important », a souligné mardi l’ambassadeur d’Israël en Italie Gideon Meir, à l’occasion de la présentation des célébrations qui doivent marquer le 60ème anniversaire de la naissance de l’Etat israélien.

« Les extrémistes de droite et de gauche qui viennent à Turin » pour « boycotter » le Salon veulent « délégitimer l’Etat d’Israël », a-t-il accusé, cité par l’agence Ansa.

L’ambassadeur s’exprimait au lendemain d’une polémique déclenchée par Tariq Ramadan, petits-fils d’Hassan El-Banna, le fondateur des Frères musulmans égyptiens, présent à Turin pour un séminaire sur « le nettoyage ethnique de la Palestine » organisé à l’université de la ville par les opposants au Salon.

Ramadan a estimé que le chef de l’Etat avait commis « une erreur » en décidant d’inaugurer le Salon, confirmant par sa venue qu’il s’agit d’une « manifestation politique » et non culturelle.

La présidence a vivement réagi, rappelant que Giorgio Napolitano serait présent à Turin comme il l’est à « de multiples événements culturels » en Italie.

« La critique de la politique du gouvernement israélien est totalement légitime (...) Ce qui est inadmissible ce sont les positions qui visent à nier la légitimité de l’Etat d’Israël, né de la volonté des Nations unies en 1948 et son droit à l’existence dans la paix et la sécurité », a souligné la présidence.

Pour le chef du service culturel de l’hebdomadaire de gauche l’Espresso, Tariq Ramadan « ne savait probablement pas qu’il est de mauvais goût de critiquer le président de la République en Italie ».

« Le boycott est toujours une erreur car il empêche le dialogue. Un boycott en Europe de l’Etat juif est d’un goût douteux et ravive des souvenirs que nous préférerions oublier. Cela dit, on aurait dû penser à trouver un espace à l’intérieur de la foire pour le consacrer à l’histoire dramatique des Palestiniens », a déclaré à l’AFP Wlodek Goldkorn, rappelant lui-même ses origines juives.

Le Salon du livre de Paris en mars, dont l’invité d’honneur était Israël, avait pareillement été la cible d’appels au boycott.

La tension autour de la Foire du livre n’a cessé de monter ces derniers jours, notamment après le défilé du 1er mai à Turin quand deux drapeaux israéliens et un drapeau américain ont été brûlés par des militants d’extrême gauche.

Le nouveau président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, issu d’un parti postfasciste, a encore accru la controverse en déclarant que cet incident était « plus grave » que la mort d’un jeune italien battu par des néofascistes car ces derniers « peuvent être rééduqués en prison », alors que la gauche radicale cache « sa hargne contre les juifs » derrière l’antisionisme.

Sur ordre de la préfecture de police de Turin, les manifestations ont été interdites près de la Foire, qui fermera ses portes lundi.

« Nous ne l’accepterons pas », a averti le collectif Free Palestine, une mouvance réunissant notamment des militants de l’ultra-gauche, des « syndicats de base » et des groupuscules communistes, qui doit manifester samedi dans la ville.

Il a accusé les autorités de vouloir mettre en place un dispositif de sécurité aussi stricte que pour un G8. « Ils veulent créer une zone rouge autour de la foire (...) et empêcher toute opinion dissidente », a déclaré le collectif au quotidien de Turin La Stampa.



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