Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, se rencontreront demain à Jérusalem pour la première fois depuis près d’un mois et demi, rapporte le Haaretz.

Le journal rappelle qu’après la conférence d’Annapolis, il avait été convenu que les deux hommes se rencontreraient toutes les deux semaines afin de suivre les négociations menées par les équipes dirigées par Tzipi Livni et Ahmed Qoreï, mais que ces rencontres avaient été interrompues suite aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza et à l’attentat à la yechiva Merkaz Harav à Jérusalem.

Selon des membres de son cabinet, Ehud Olmert veut à présent renforcer son implication dans les négociations dans l’espoir de les accélérer et de parvenir à un accord sur un maximum de questions d’ici la fin de l’année. Ehud Olmert et Mahmud Abbas devraient également évoquer les mesures mises en place la semaine dernière par Israël pour faciliter le quotidien des Palestiniens de Cisjordanie et notamment le retrait d’obstacles sur les routes.

Hier, au cours du conseil des ministre, le vice-premier ministre, Haïm Ramon, a appelé à lever des barrages supplémentaires en Cisjordanie. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a lui déclaré qu’au cours de la semaine passée, Israël avait retiré un dixième des obstacles sur les routes, ajoutant toutefois : « même si nous retirons tous les barrages, cela ne fera pas en sorte que tous les Palestiniens feront la paix avec nous ».

Le Yediot Aharonot ajoute que Yuval Diskin, directeur du Shabak, le service de renseignement intérieur, a fait part hier aux ministres de son opposition à la levée de barrages en Cisjordanie, dans l’état actuel des choses. Il estime en effet que le renforcement de Mahmud Abbas, la volonté de faciliter les négociations avec l’Autorité palestinienne et les pressions américaines ne justifient pas de prendre des risques .

Pour M. Diskin, tant que la situation politique sur le terrain n’a pas réellement changé, tant que l’Autorité palestinienne ne possède pas de forces de sécurité réellement capables de contrôler la situation et tant que la clôture entre Israël et la Cisjordanie n’a pas été complétée, tout allègement dans les mesures de sécurité ne fait que créer un vide et encourage le terrorisme.

Israël s’oppose au déploiement de forces de l’ordre palestiniennes à Hébron

Israël, rapporte le Haaretz, a rejeté la demande palestinienne de déployer à Hébron le bataillon spécial de la Sécurité nationale palestinienne, actuellement à l’entraînement en Jordanie. Suite à des consultations entre les deux parties et à l’arbitrage des Etats-Unis, il a été convenu de déployer ce bataillon à Jénine plutôt qu’à Hébron.

Des responsables militaires israéliens affirment que l’Autorité palestinienne jugeait important de poster les 620 hommes de ce bataillon à Hébron afin de renforcer le contrôle du Fatah et de l’Autorité Palestinienne sur cette ville et sur sa région, largement dominées par le Hamas. Toutefois, Israël estime que l’introduction d’une force palestinienne armée dans un secteur si proche des colonies israéliennes de Hébron et de Kiryat Arba risque de provoquer de nouvelles et inutiles tensions.

Le journal rappelle qu’à la différence de Hébron, Jénine est relativement isolée et se trouve loin de toute présence israélienne. Le Fatah y est plutôt en position de force, même si les forces de l’ordre palestiniennes risquent d’avoir à y faire face à des factions issues de la branche militaire du Fatah ainsi qu’à une forte infrastructure du Jihad Islamique, dont Jénine est le principal bastion en Cisjordanie.

En Israël on ne s’attend toutefois pas à ce que l’Autorité palestinienne agisse efficacement contre les organisations palestiniennes et on estime que les forces qui y seront déployées se consacreront à faire régner l’ordre, et, tout au plus, à lutter contre les organisations de charité affiliées au Hamas.

Enfin, des responsables de l’Autorité palestinienne et des officiers de l’armée américaine considèrent que le déploiement des forces de l’ordre palestiniennes à Naplouse a été un succès, une appréciation contestée par les responsables militaires israéliens, note le journal.

Le Hamas affirme qu’Israël a rejeté une proposition de trêve

Dans une interview au journal koweïtien al-Qabs, le chef-adjoint du bureau politique du Hamas, Mussa Abu Marzuk, affirme qu’Israël a rejeté dernièrement une proposition de trêve faite par le Hamas. Cette offre, écrit le Haaretz, aurait été transmise par l’intermédiaire de l’Egpyte et aurait concerné aussi bien la bande de Gaza que la Cisjordanie. Abu Marzuk a ajouté que si Israël ne libère pas trois cent cinquante prisonniers palestiniens en échange de Guilad Shalit, « les négociations porteront sur sa dépouille ».

Par ailleurs, un enfant palestinien âgé de cinq ans a été tué hier dans la bande de Gaza, au cours d’échanges de tirs entre des Palestiniens armés et des soldats israéliens, près d’el-Boureij.

Régional

Les Etats-Unis et Israël contre l’aide nord-coréenne dans le domaine nucléaire

Des officiels américains pourraient prochainement révéler devant le Congrès des détails concernant le raid israélien effectué en septembre dernier en Syrie, ceci afin de mettre en avant la coopération entre la Corée du Nord et la Syrie dans le domaine nucléaire. En effet, selon des sources étrangères citées par le Haaretz, ce raid visait une installation destinée à développer une arme nucléaire qui aurait été construite par les Syriens avec l’aide de la Corée du Nord. De même Pyongyang aurait envoyé en Syrie des ingénieurs et du matériel.

A l’occasion de l’ouverture des négociations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord demain à Singapour, écrit le journal, les Etats-Unis et Israël veulent en effet pousser Pyongyang à faire la lumière sur ses programmes de coopération dans le domaine nucléaire avec des pays du Moyen-Orient et notamment avec l’Iran, l’objectif étant de faire cesser la collaboration entre Téhéran et Pyongyang. Des représentants israéliens et américains ont convenu que les informations concernant le raid israélien seraient révélées par des responsables américains, Israël souhaitant, comme il l’a fait jusque là, garder le silence sur cette opération.

Certains responsables militaires israéliens, ajoute le Maariv, s’opposent à la révélation de nouveaux éléments sur l’opération israélienne en Syrie et craignent que Damas, humiliée, soit poussée à réagir. Ces responsables critiquent également le « bavardage » de plusieurs responsables israéliens qui, au cours des derniers jours, ont menacé la Syrie de représailles israéliennes si un attentat était commis par le Hezbollah.

Par ailleurs, le Premier ministre Ehud Olmert a réaffirmé hier qu’Israël ne recherche pas l’affrontement avec la Syrie. M. Olmert a tenu ces propos lors du conseil des ministres d’hier qui marquait également le lancement d’un grand exercice de la défense civile israélienne. « Nous n’avons aucun plan secret, Israël ne recherche pas la guerre. Les Syriens savent eux aussi qu’il n’y a aucune raison d’interpréter autrement cet exercice », a déclaré le Premier ministre.

Cet exercice de cinq jours, auquel participe l’ensemble du gouvernement et des services de secours, a pour but de simuler une attaque générale contre Israël et des tirs de missiles, conventionnels et non conventionnels, sur l’ensemble du pays. L’objectif est notamment de voir si les leçons de la deuxième guerre du Liban ont été tirées et si les dysfonctionnements constatés à l’époque ont été corrigés./.