Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Le silence de la Syrie sur l’assassinat d’Amid Mughniyeh est révélateur
Par AP & Yaakov Katz & Herb Keinon | Jerusalem Post édition française
Article mis en ligne le 26 mars 2008

Les réticences syriennes à blâmer Israël pour l’assassinat du chef terroriste Imad Mughniyeh à Damas le 12 février 2008, et ce malgré les allégations du Hezbollah qu’il détient « 100 % de preuves » qu’Israël est impliqué dans l’attaque à la voiture piégée lui ayant coûté la vie, indique que le sujet est à l’origine de frictions entre la Syrie et le Mouvement chiite libanais, selon Jérusalem.

En février 2008, la Syrie avait fait savoir qu’elle avait ouvert une enquête sur l’assassinat, mais n’a jusqu’ici pas rendu public les résultats de l’enquête, ce qui a soulevé des interrogations en Israël.

En effet, l’adjoint du secrétaire-général du Hezbollah Naim Kassem a catégoriquement accusé l’Etat hébreu ce week-end d’être derrière l ?attaque. Après les accusations de Kassem, il aurait pourtant été propice pour Damas de rendre enfin publiques ses fameuses « preuves » d’une implication israélienne, mais ce ne fut pas le cas.

La femme de Mughniyeh a de son coté suggéré l’implication de la Syrie, et a été citée par une source italienne affirmant que « les traîtres syriens ont aidé à l’assassinat de mon mari. Le refus de la Syrie d’autoriser des enquêteurs iraniens pour enquêter sur l’assassinat prouve son implication dans le meurtre de mon mari à Damas », a-t-elle assuré.

Pour Jérusalem, le silence de Damas en dit long, et l’enquête pourrait en effet avoir révélé des informations très embarrassantes pour la Syrie, impliquant peut-être la participation de ressortissants syriens dans l’assassinat -même s’ils ne sont pas tous liés au gouvernement Assad- ou alors d’agents provenant d’autres pays arabes.

Si la Syrie était en possession d’informations reliant l’assassinat de Mughniyeh à un autre Etat arabe, Damas les dissimulerait certainement au moins jusqu’au prochain sommet de la Ligue Arabe -devant se tenir dans la capitale syrienne en fin de semaine-, et ce afin d’éviter la divulgation de toute information pouvant affaiblir la portée de ce sommet, selon des spéculations.

Lundi 24 mars, le ministre de la Défense Ehoud Barak a averti l’establishment de la défense de la possibilité d’une attaque imminente du Hezbollah pour venger la mort de Mughniyeh. Il a ajouté qu ?Israël se trouvait actuellement dans une « période délicate ».

« Nous ne pouvons pas nous laisser dépasser par les menaces de représailles », a lancé Barak lors de la visite d’un checkpoint en Judée-Samarie lundi matin, exhortant les Israéliens à « garder leurs yeux ouverts dans un futur proche ».

Les quarante jours traditionnels de deuil pour Mughnieyh ayant effectivement pris fin depuis dimanche 23 mars, Israël a élevé son niveau d’alerte à travers le monde entier, auprès de ses ambassades mais aussi auprès de toutes les institutions juives en général, craignant que le Hezbollah ne frappe une cible israélienne à l’étranger.

Le leader du Mouvement chiite libanais en exil à Damas, Hassan Nasrallah, a renouvelé son voeu de venger l’assassinat de Mughniyeh.

« Celui qui a tué notre commandant doit être puni. Les assassins doivent être punis, et seront punis, si Dieu le veut », a lancé Nasrallah lors d’un enregistrement vidéo d’un discours diffusé lors du rassemblement massif du lundi 24 mars à Beyrouth commémorant la mémoire du terroriste international. Nous choisirons le moment, le lieu et les moyens du châtiment", a-t-il menacé.

Tandis que la possibilité d’une guerre est tout de même faible, Tsahal a cependant renforcé la présence de ses troupes le long de la frontière libanaise vendredi 21 mars. Des officiels de la défense ont fait savoir qu’une attaque du Hezbollah pourrait consister en l ?enlèvement d’un officiel israélien à l’étranger.

« Ils feront probablement quelque chose qui ne mènera pas à la guerre mais qui peut être considéré comme une vengeance de l’assassinat de Mughniyeh », a spéculé un officiel.

Nasrallah a déclaré que la destruction d’Israël était possible, étant donné qu’à la suite de son retrait du Liban Sud en 2000, et sa « défaite » lors de la Seconde guerre du Liban de l’été 2006, le « mythe » de son armée « invincible » était désormais brisé. « Israël peut-il être éliminé ? Oui et des milliers de fois oui, Israël peut être éliminé », a-t-il dit, et ce avec « le sang de la résistance des ses martyrs ».

Nasrallah a ajouté que des négociations avec Israël à travers la médiation des Nations unies pour un échange de prisonniers se poursuivaient cependant. « Bien que les Israéliens ont assassiné le pilier de la résistance, nous n’avons pas mis fin aux négociations sur un échange de prisonniers », a-t-il assuré, informant que des réunions en ce sens s’étaient récemment tenues avec des médiateurs onusiens.

« Nous n’arrêterons pas les négociations » parce que nous voulons réaliser l’un des voeux du martyr Imad Mughniyeh qui est de voir nos frères prisonniers libres, parmi leurs parents et êtres chers", a déclaré Nasrallah.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH