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Que faire avec Gaza : le scénario réaliste.
Barry Rubin , JERUSALEM POST | Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
Article mis en ligne le 18 mars 2008

Non seulement il n’existe pas de bonne solution au problème de Gaza, mais il n’y a pas de « solution » du tout. Mais au Moyen-Orient, les solutions sont rares ; ce dont on a besoin, c’est de la meilleure option imparfaite parmi des alternatives.

La première option est de poursuivre la politique actuelle. Israël encaisse dommages et victimes à Sderot et dans quelques autres lieux. Peu en sont affectés ; presque tout le pays fonctionne normalement. La pression internationale et les victimes sont limitées. Israël frappe les lanceurs de roquettes, les bases de terroristes, et les dirigeants terroristes périodiquement. Finalement, il y aura une défense anti-roquettes.

Mais en dehors du devoir du gouvernement envers ses citoyens, les choses vont changer. Le Hamas produira des missiles plus volumineux et à plus long rayon d’action contre Ashkelon, et enfin Ashdod.

Un autre problème avec cette stratégie est que la critique occidentale définit même les méthodes d’autodéfense minimales comme disproportionnées. Si vous êtes giflé pour prendre des coups, vous pouvez aussi vous défendre. De plus, l’Occident protège fondamentalement la férule du Hamas à Gaza, malgré les sanctions et l’isolement diplomatique, dont aucun ne saurit durer.

Alors que le Hamas se fait plus agressif, les politiques occidentales pourraient aller vers plus de compromis. Dans le même temps, être « souple » avec le Hamas ne fait pas avancer les pourparlers de paix, mais fait paraître le Hamas plus efficace que l’AP moins violente, et le Fatah.

En même temps, l’opinion publique israélienne continuera de presser le gouvernement de changer de politique.

Il y a trios propositions jouant contre la soif de solutions habiles. Un cessez-le-feu est une solution pacifiste idéale ; renverser le Hamas est une solution attractive pour les faucons ; et livrer ce désordre à une force internationale satisfait les deux philosophies.

Malheureusement, aucune de ces idées ne fonctionnerait. Un cessez-le-feu est miné de problèmes, suscitant paradoxalement encore plus de violence. Le Hamas ne l’observerait pas, laissant aussi bien ses propres membres et d’autres attaquer Israël, tout en incitant au meurtre à travers chaque institution. Le cessez-le-feu ne durerait pas longtemps ; le Hamas l’utiliserait pour renforcer sa férule et son armée, tout en exigeant une récompense pour sa « modération » : la fin des sanctions et de l’isolement diplomatique, et même l’aide occidentale.

L’alternative suivante - réoccuper Gaza et détruire le Hamas - pourrait sembler bonne. Mais comment ?

Israël n’est pas frappé assez durement pour qu’une telle entreprise soit prise au sérieux. Un fois de plus, Israël serait impliqué dans le contrôle quotidien de plus de un million de gens hostiles. Des soldats seraient confrontés à des attaques constantes de toutes les directions. Une telle décision serait d’un coût élevé en victimes, en argent, et en frictions internationales.

Enfin, le Hamas ne serait pas “détruit”. Vaincre le Hamas n’est pas l’éliminer, mais le maintenir aussi faible que possible (par des frappes militaires, l’isolement, etc.) et limiter sa capacité de frapper Israël.

Puis il y a l’erreur de croire que Gaza peut être transformé en un Fatah et une AP « modérés ». Eh bien, il n’y a aucune chance de les voir accepter ce cadeau. En fait, le Fatah passerait plutôt un arrangement avec le Hamas que de le combattre. Et comment croire qu’ils feraient mieux que la dernière fois ?

Une autre idée est surtout un gadget : confier Gaza à une Force Internationale. C’est un fantasme. Aucun pays n’y enverra des forces dans une guerre, pour être attaqué chaque jour ; pas plus qu’ils ne braveront la critique d’Etats arabes et musulmans, et des attaques terroristes sans aucun bénéfice.

Par ailleurs, que ferait cette Force ? Sûrement pas arrêter des milliers de Gazaouis, ni tuer ceux qui essaient d’attaquer Israël, ni tenir des procès de masse de terroristes pour les condamner à de longues peines de prison. Elle ne désarmerait certainement pas le Hamas, ni n’arrêterait la contrebande d’armes depuis l’Egypte.

Et quand des roquettes continueront de pleuvoir, la Force Internationale empêcherait l’action militaire israélienne à Gaza.

L’option serait aussi un désastre politique, avec les Etats parrains se précipitant pour établir un Etat palestinien et négocier avec le Hamas. Finalement, comme noté ci-dessus, l’AP et le Fatah ne reprendraient pas Gaza à une Force Internationale.

Ce qu’il faut, à la place, c’est une option fondée sur la réalité, et pas sur la pensée magique : repousser le Hamas. L’intérêt d’Israël est de minimiser les attaques contre son sol et ses citoyens en limitant le coût de la réponse nécessaire pour atteindre cet objectif. Cela peut être fait au mieux en associant une version plus active de la politique actuelle, et la création d’une zone de sécurité dans le Nord de la bande de Gaza, pour repousser le Hamas et ses alliés hors de portée.

Une telle zone peut être rendue relativement sûre parce qu’elle serait sur un front étroit, ses flancs protégés par la mer au Nord, et le territoire même d’Israël au Sud et à l’Est, avec le contrôle de l’espace aérien. Il s’agirait d’une politique intérimaire jusqu’à la mise en place des défenses anti-missiles, peut-être dans trois ans.

Bien sûr, il y a un risque. Les forces israéliennes seraient attaquées ; pourtant elles seraient dans une position puissante et fortifiée, en sachant qu’elles protègent les civils derrière elles. Quelques roquettes tomberaient sur Israël, mais leur nombre serait bien réduit, et la zone affectée limitée. Israël continuerait d’opérer dans le territoire de Gaza tenu par le Hamas autant que de besoin.

Est-ce que le monde, qui proclame déjà qu’Israël occupe Gaza, ferait du tapage si Israël en reprenait temporairement 10 % ?

Cette question ne sera pas résolue par des négociations, des concessions, le compromis, la force, ou rien d’autre. Le ministre de la défense Ehud Barak a raison : « Ce n’est pas la fin, le commencement de la fin, ou la fin du commencement ».

La même logique s’applique à Gaza, à la rive occidentale, et à la frontière du Liban. Le but principal est pour l’armée de minimiser le danger et les dommages, pour que les gens puissent mener une vie normale et construire le pays, protégés par leurs soldats.

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L’auteur est directeur du « Global Research in International Affairs Center », et rédacteur en chef au Centre Inter Disciplinaire (IDC) d’Herzliya de la ‘Middle East Review of Inte



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