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L’analyse de l’analyse entre les lignes
par Simon Frajdenrajch
Article mis en ligne le 13 janvier 2008

La narration de M. Renaud Girard est un beau conte de fées, mais ne rend pas compte des faits. S’agit-il d’une tromperie involontaire ou délibérée ? En définitive, ce qui importe est qu’un journal sérieux comme le Figaro puisse véhiculer autant d’inexactitudes, de demi vérités, conduisant à un discours inopérant et trompeur pour des lecteurs peu au fait des détails complexes de l’histoire de cette région tourmentée. (Lire "Bush et le Proche-Orient : l'analyse de Renaud Girard 07/01/2008) 

… « Pour Renaud Girard, grand reporter au service étranger du Figaro. George W. Bush tente une dernière fois de laisser son empreinte au Proche-Orient »...  

… « Son idée est de poursuivre sur le terrain les efforts de médiation qu'il avait entamés lors de la Conférence d'Annapolis (début décembre 2007). L'objectif déclaré du président américain est «l'établissement de deux États démocratiques vivant côte à côte dans la sécurité et la paix», sur le territoire de la Palestine mandataire (l'ancienne région ottomane confiée par la SDN à la Grande-Bretagne à l'issue de la Première Guerre mondiale) »... 

La « Palestine mandataire » est issue du « Mandat sur la Palestine confié par la SDN en 1922 à la Grande-Bretagne (GB), à la suite des accords de Sèvres (accords Sykes-Picot), répartissant entre la France (Syrie, Liban) et la GB (Irak, Jordanie) les territoires arabes désormais libérés de la tutelle de l’Empire Ottoman après la première guerre mondiale.

Le mandat de la SDN était placé sous la responsabilité de la GB  pour explicitement « faciliter l’installation d’un foyer juif en Palestine » suivant la déclaration Balfour faite en 1917.  « La Palestine mandataire comprenait aussi la Transjordanie devenue le royaume actuel de Jordanie, qui représentait en superficie 80 % de la Palestine.

La Transjordanie avait été dévolue au roi Abdallah de la dynastie hachémite autrefois régnante en Arabie, en compensation du contrôle de celle-ci par la famille des Saoud, potentats arriérés du Hedjaz, associés à la secte religieuse des wahhabites, qui s’en étaient emparé par la force dans les années 1920 à 30. 

Les Anglais, sur l’impulsion du fameux Laurence d’Arabie, escomptaient ainsi contrôler leurs sources d’approvisionnement en pétrole. Un frère du roi de Jordanie se vit d’ailleurs offrir le trône d’Irak comme autre lot de consolation. Il fut renversé en 1951 par un putsch militaire.

L’Angleterre a donc largement trahi le mandat confié par la SDN, et l’engagement pris envers le Peuple juif dès 1917. Elle a encore une fois bien mérité son surnom de perfide Albion, puisque aussi bien pendant la Seconde Guerre Mondiale qu’à son issue, la GB a bafoué sa parole et fait son possible pour entraver la naissance de l’Etat juif. Rappelons d’ailleurs que lors du vote du 29 novembre 1947 à l’ONU, la GB s’est abstenue, plutôt que de voter en faveur du plan de partage, ce qui aurait semblé la moindre des choses.

Cette résolution du 29 novembre 1947,  loin de constituer un « vote historique » consacrant la future naissance des Etats d’Israël et de Palestine, ne faisait qu’entériner la duplicité de la GB qui avait disposé à sa guise d’un mandat confié par la « Société des Nations » en 1922, et dont l’ONU est l’héritière tout aussi médiocre.

… « En janvier 1949, à la fin de cette guerre, qu'il gagna, le jeune État juif contrôlait 78% du territoire de la Palestine mandataire et la moitié ouest de Jérusalem, derrière une ligne de cessez-le-feu qualifiée de «ligne verte». 700 000 Arabes avaient fui la Palestine (ou en avaient été chassés manu militari), créant le problème toujours non résolu des réfugiés palestiniens. Parallèlement, des centaines de milliers de Juifs qui vivaient dans le monde arabe (en Irak, au Yémen, en Égypte, etc.) en furent chassés et émigrèrent en Israël »... 

Là encore, un tissu de demi - vérités vient embrouiller les réalités. Nous avons vu que la superficie de la « Palestine mandataire » avait été amputée de 80 % de sa surface. C’est bien sur les 20 % restant que porta le plan de partage : accepté sans hésiter par les dirigeants politiques israéliens de l’époque, il fut rejeté par les puissances arabes.

On comprend pourquoi jusqu’à une date récente, nombre de dirigeants israéliens ont considéré que « l’Etat palestinien » existe déjà : c’est la Jordanie, par ailleurs peuplée à 60 % de Palestiniens, et qui dispose d’un vaste espace à développer suivant des techniques de fertilisation que les Israéliens sont prêts à partager, comme ils le font déjà dans plusieurs pays africains.

Rappelons que c’est sur ce refus de l’existence d’Israël que fut fondée la « Ligue Arabe », qui alimente, année après année les résolutions anti-israéliennes à l’ONU, grâce à la cohorte des 43 pays islamiques représentés - dont 22 pays arabes, et de leurs vassaux non désintéressés, non seulement dans le tiers monde, mais aussi en Europe. 

Sans relation entre ceux de Gaza et ceux de Judée Samarie, qui allait devenir la « Cisjordanie » (parle-t-on de la « Cis-Séquanie » pour qualifier la rive Nord de la Seine en région parisienne ?), les « réfugiés arabes » fuirent à l’appel des dirigeants des nations arabes qui agressèrent l’Etat d’Israël dès sa naissance, le 15 mai 1948.

Rappelons que les « réfugiés palestiniens » ne découvrirent leur nouvelle nationalité qu’en juin 1967, après la « Guerre des Six Jours », guerre d’agression d’une coalition de pays arabes emmenés par le « Raïs » panarabe Nasser. Leur nombre se monterait aujourd’hui de façon invérifiable à 4 millions d’âmes, selon des recensements truqués, qui leur permettent de toucher les subsides du seul organisme de l’ONU – l’UNWRA – dédié spécifiquement depuis 60 ans à ces seuls réfugiés empilés sur 3 à 4 générations !

Le million de réfugiés juifs des pays arabes, pour une majorité d’entre eux réinstallés en Israël, une minorité en France, au Canada ou ailleurs – n’ont jamais touché la moindre indemnisation pour les biens spoliés par les pays arabes qui les chassèrent de territoires où leurs ancêtres vivaient depuis des millénaires, bien avant la « colonisation arabo-musulmane ». Il est bon que cela soit souligné.

Les dizaines de millions de réfugiés Hindous chassés de leurs foyers lors de la naissance du Pakistan en 1947, les millions d’Allemands chassés vers l’Ouest lors du déplacement de la frontière germano-polonaise en 1945, et quantité d’autre réfugiés dans le monde ne touchèrent pas la moindre aide de l’ONU à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, et des convulsions qui suivirent.

… « En 1967, une résolution de l'ONU demanda à Israël de se retirer des territoires qu'il venait d'occuper : la «ligne verte» devint sa frontière internationalement reconnue »...

Il faut tordre le cou à cette vieille antienne, que le Quai d’Orsay voudrait nous faire avaler en la répétant selon la méthode Coué : le texte de la résolution 181 de l’ONU, suivant la Guerre des Six Jours, stipule que « Israël devra se retirer « de » territoires occupés » ; dans le texte anglais, qui prévaut : « from occupied territories », forme indéfinie, et non pas « from the occupied territories » forme définie. 

Ajoutons qu’en aucune manière la « ligne d’armistice de 1949 ne devenait ainsi sa « frontière internationalement reconnue », se substituant à la ligne d’armistice de 1949. Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait que les pays arabes agresseurs reconnaissent le droit d’Israël à l’existence, en négociant les termes d’un traité de paix, et des « frontières sûres et reconnues ».

Le « triple Non de Khartoum » décidé par la Ligue Arabe après la Guerre des Six Jours - Non à la négociation, Non à la paix avec Israël, Non à sa reconnaissance – a conduit à ce paradoxe où le vainqueur – Israël – courait après les vaincus pour leur proposer la paix !

Celle-ci a été faite avec l’Egypte en 1979 sous l’impulsion de Sadate et Begin, et la restitution intégrale du Sinaï, et avec la Jordanie en 1994, sous l’impulsion d’Itzhak Rabin et du roi Hussein ; mais ni la Syrie, ni l’Autorité Palestinienne n’ont signé de tels accords.

Rappelons qu’en Droit International, les responsables d’une guerre d’agression ne peuvent se prévaloir de leur défaite pour exiger le retour à la « case départ ». Les territoires soi-disant « occupés » ne sont que des territoires « disputés » qui doivent faire l’objet d’une négociation en bonne et due forme pour aboutir à un traité de paix. 

Les Arabes palestiniens sont-ils prêts à de telles discussions ? Tout démontre aujourd’hui que non. Ils veulent plus que le statu quo ante : la non reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israël, alors qu’ils représenteront la 23ème nation arabe et islamique dans le monde, et au surplus le « Droit de Retour » des soi-disant 4 millions d’Arabes descendant des 650.000 « réfugiés » de 1948, que leurs pays de résidence se refusent à intégrer.   

… « En janvier 2001, lors des négociations de Taba, un accord de partage fut à deux doigts d'être trouvé entre les délégations israélienne et palestinienne. Il échoua faute de temps car, en Israël, le gouvernement travailliste qui négociait avait convoqué des élections anticipées, qu'il perdit. Seul n'avait pas été réglé le partage d'une minuscule section de Jérusalem, que les Juifs appellent le Mont du Temple (qui comprend le fameux mur des Lamentations) et les Arabes l'esplanade des Mosquées »...

Cette fameuse « minuscule portion de Jérusalem » comprend le lieu le plus sacré du judaïsme, le Mont du Temple, où sont édifiées la mosquée al Aqsa, présumée construite sur le sites des 1er et 2ème Temples juifs, et la mosquée du Dôme, présumée construite sur le « rocher du sacrifice, ou Mont Moriah », où Abraham, selon la Bible, s’apprêta à sacrifier son fils bien aimé, Isaac ; et Ibrahim, selon le Coran, son bien aimé Ismaël. Ainsi, la concurrence de la narration musulmane tente fondamentalement de se substituer au récit fondateur juif du monothéisme. La différence n’est pas mince. 

De plus, le « Mur occidental », appelé de façon méprisante et fautive « Mur des lamentations » par les media occidentaux, est le vestige du mur de soutènement du Mont du Temple : sous celui-ci, les archéologues ont retrouvé quantité de preuves palpables et datées du caractère juif du site.

Quant aux négociations de Taba, elles échouèrent du fait de la duplicité de Yasser Arafat. Le Premier Ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, anxieux d’obtenir un accord de paix définitif pour assurer sa prochaine réélection, offrit tout ce que Yasser Arafat exigeait – restitution intégrale de Jérusalem Est et des territoires de Gaza et de Judée Samarie, avec compensation km² pour km² des implantations juives de Judée et Samarie où vivaient déjà 250.000 Israéliens, à l’exclusion du « Droit de Retour des Réfugiés ».

Arafat avait déjà planifié le lancement de la « 2ème intifada », dite « intifada des mosquées », croyant par cette guerre terroriste asymétrique démoraliser le Peuple israélien. Le moins qu’on puisse en dire c’est qu’il en fut pour ses frais. 

 

Que ce criminel de masse mégalomane se soit vu construire un mausolée à Ramallah, évoquant le cube de la Mecque, que les dirigeants palestiniens dits « modérés » comme Mahmoud Abbas lui ont érigé, en dit long sur les héros qu’ils se choisissent.

Que les autorités français aient spécifié sur son certificat de décès qu’il était né à Jérusalem, alors que Yasser Arafat est né avec certitude au Caire, en dit long sur la complaisance chiraquienne honteuse avec ce potentat ubuesque et sanglant.

Les « Accords officieux de Genève » furent signés entre des diplomates n’ayant aucun mandat de leur gouvernement, au moins du côté israélien. M. Yossi Beilin, dirigeant la délégation soi-disant officieuse israélienne, gauchiste du parti Meretz et ancien ministre de la justice, n’était plus député à la Knesset.

M. Yasser Abed Rabbo, dirigeant la délégation palestinienne à Genève, était missionné pour voir sans engagement de la part des palestiniens, trop heureux de savoir jusqu’où la Gauche bien pensante israélienne, pilotée par les ultra minoritaires de « Shalom Archav » était prête à aller. Habituellement au poker, il faut « payer pour voir ». Dans cette «négociation officieuse de Genève », comme en 1993 à Oslo, les Palestiniens venaient voir sans payer. 

Un tel comportement vaudrait dans tout pays démocratique la mise en jugement pour « haute trahison des intérêts de l’Etat » : imaginez que Mme Guigou, ancienne ministre socialiste de la justice, se mettre en tête de négocier avec des dirigeants de « Corsica Nazione » l’indépendance de l’île de Beauté, comment croyez-vous que les dirigeants et la justice de la République française réagiraient ?

Cependant, les Accords de Genève, bien que sans fondement politique, ne furent pas sans conséquence, engageant le faucon Ariel Sharon à une volte-face : la politique de désengagement unilatéral de Gaza à l’été 2005, pour façonner les frontières définitives de l’Etat juif d’Israël, avec ou sans négociations bilatérales.

C’était compter sans la fatalité : foudroyé par un attaque cérébrale au début janvier 2006, le « lion Arik » n’était plus là pour piloter son nouveau parti Kadima. Ses médiocres successeurs, au premier rang desquels Ehud Olmert et Tzipi Livni, allaient après la deuxième guerre du Liban, mettre Israël dans un extrême danger. Olmert, imperturbable, retarde depuis plus d’un an la publication de l’enquête de la « commission Winograd », qui met en cause directement ses capacités de dirigeant d’Israël.

… « De l'aveu de la plupart des observateurs étrangers impartiaux, le protocole de Taba (ou sa version améliorée de Genève) incarne désormais la solution raisonnable. 

Il s’agit là d’une assertion gratuite : qu sont ces « observateurs étrangers impartiaux » que M. R. Girard appelle à la rescousse pour valider les soi-disant « accords de Genève ? 

Serait-ce M. Jimmy Carter, auteur d’un ignominieux « La paix, pas l’Apartheid », ouvrage de commande des pétromonarchies qui alimentent sa « fondation Carter » à coup de dizaines de millions de dollars ? S’agit-il de M. James Baker, ex secrétaire d’Etat du Président Bush père, anti-israélien non dissimulé, qui ne trouva rien de mieux que de préconiser des négociations avec l’Iran et la Syrie, à la tête de la « commission sur l’Irak » qu’il dirigeait avec Robert Gates, actuel secrétaire à la défense des USA ? s’agit-il de Ms. Condoleezza Rice, désastreuse secrétaire d’Etat du second mandat du président W. Bush, qui met en danger les USA et l’Occident en négociant à l’Iran ? S’agit-il de M. Vladimir Poutine, qui arme aussi bien la Syrie de missiles sol-air sophistiqués, et alimente les projets nucléaires de l’Iran ? 

Tous ces observateurs étrangers impartiaux sont prêts à sacrifier Israël sans barguigner.

L’objectif légitime des Israéliens est de vivre en paix et en sécurité à côté de voisins palestiniens ayant définitivement accepté son existence en tant qu’Etat juif, et ayant abandonné la chimère de la création d’un 23ème Etat arabe « judenrein » dénommé Palestine, bientôt fusionné avec l’Etat d’Israël une fois que le flot des soi-disant réfugiés palestiniens aurait totalement submergé la population d’Israël.

 … « Ehoud Olmert, le premier ministre israélien, vient lui-même de reconnaître, dans une interview au Jerusalem Post, que la communauté internationale n'acceptera jamais l'occupation de la Cisjordanie »...

D’où provient cette idée vicieuse que la solution du conflit israélo-palestinien devrait être imposée de l’extérieur, fût-ce par les USA.

M. Olmert est arrivé à un niveau d’impopularité et d’absence de crédibilité en Israël qui met en question toutes les décisions importantes qu’il pourrait prendre, en engageant l’avenir d’Israël, notamment sur le statut de Jérusalem, proclamée « capitale éternelle et indivisible de l’Etat d’Israël » par un vote de la Knesset : Olmert n’est pas autorisé à en disposer sans l’aval d’une majorité qualifiée des deux tiers du parlement israélien, et cette « question qu fâche » fera immanquablement éclater sa fragile coalition.

… « Réactiver en même temps le protocole de Taba et le plan de paix saoudien : tel devrait être le but de la tournée de George W. Bush, s'il souhaite laisser dans l'histoire une image de faiseur de paix »...

Voilà bien un miroir aux alouettes : le « plan saoudien de 2003 » comprend non seulement le retour aux frontières de 1967 et la partition de Jérusalem, mais encore le retour de soi-disant réfugiés palestiniens, destiné à noyer la majorité juive de l’Etat d’Israël, pour le faire disparaître. Le vouloir, c’est vouloir la destruction d’Israël. Les Israéliens sont des hommes et femmes de bonne volonté, pas des moutons.



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