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Un titre ambigu, mais des propos courageux
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 31 décembre 2007

Sur son site Lemonde.fr a rendu compte de la conférence de presse du président Sarkozy au Caire, sous un titre ambigu : « Sarkozy rassure le monde arabe sur son amitié avec Israël ». De fait, la journaliste Elizabeth Pineau reprenant une dépêche de l’agence Reuters a mis l’accent sur la réponse qu’a du faire le président français à une question qui lui était posée, car, dans le texte officiel diffusé par l’Elysée et qui, suivant la tradition n’a repris que la déclaration liminaire du chef d’Etat français, il n’y a aucune référence à ce problème.

Ainsi, selon l’agence de presse, Nicolas Sarkozy a déclaré, lors de cette première visite officielle au Proche-Orient, depuis son arrivée à l’Elysée, que « l’amitié avec Israël n’est pas incompatible avec une bonne entente entre la France et le monde arabe ».

Toujours dans le cours des questions et réponses qui ont suivi la déclaration liminaire, Nicolas Sarkozy a répondu à ceux, qui, dans le monde arabe, l’ont accusé d’avoir pris des positions pro-américaines ou pro-israéliennes, que « l’amitié avec ces deux pays n’empêchait pas celle avec le monde arabe ».

A notre connaissance, c’est effectivement la première fois qu’un chef d’Etat français fait une telle déclaration dans un pays musulman.

Toujours selon l’agence de presse, il aurait ajouté, comme il l’avait d’ailleurs déjà dit aux Etats-Unis, à propos de sa position à l’égard de ce pays : « Notre position (à l’égard d’Israël) est constante : être un ami fidèle, ce n’est pas être un ami complaisant ».

Et d’insister : "Je veux être entendu dans les capitales arabes sur ce discours (...) C’est ma position constante, et ça ne me gêne nullement de le dire ici au Caire ».

Selon le texte rapporté ici-même, par ailleurs (www.desinfos.com/article.php?id_article=8810), l’agence Reuters a également noté cette formule "Et la meilleure chose que peuvent faire des amis, c’est de pousser chacun de ces amis à se comprendre, à discuter ensemble et à trouver les voies du compromis pour pouvoir vivre ensemble en paix. Et il n’y aura pas de paix tant que les Palestiniens n’auront pas un Etat viable »

Car, certains retiendront, alors, qu’après avoir annoncé qu’il se rendra en Israël et dans les territoires palestiniens, au printemps, le chef de l’Etat a demandé à Israël de « faire un effort qui permettrait de prouver que la paix est possible y compris sur l’arrêt de l’implantation des colonies ».

Mais, nous n’avons jamais caché, ici-même, que sans se faire trop d’illusions sur la volonté sincère de l’autre partie de parvenir, rapidement, à une « normalisation » des rapports avec Israël, nous pensions que les Israéliens devaient s’abstenir de prendre des initiatives, qui, ne répondant pas à des nécessités urgentes, étaient de nature à rendre plus difficile cette normalisation.

Nous avons d’ailleurs relevé sur ce site (www.desinfos.com/article.php?id_article=8818) que, d’après Arouts 7, la construction en « Judée Samarie » serait désormais soumise à l’approbation d’Ehoud Olmert, car Israël aurait accepté « de se soumettre à une nouvelle directive de l’Oncle Sam, exigeant que toute nouvelle construction en Judée Samarie reçoive l’approbation » du Premier ministre. Le but de cette démarche serait de prévenir d’éventuelles critiques contre ce que les Arabes et le monde appellent « les activités israéliennes de colonisation », à l’approche de la visite dans la région du président américain, qui est attendu en Israël le 9 janvier prochain.

Selon le média israélien, des sources officielles auraient affirmé qu’Israël s’était maintenant engagé à respecter les obligations de la Feuille de route, qui prévoit la restriction de la construction en Judée-Samarie. Le but de la nouvelle directive serait donc de faire en sorte que le gouvernement puisse appliquer ces engagements et ne pas être surpris par des appels d’offres, qui même s’ils sont prévus depuis des mois tomberaient au mauvais moment.

Toutefois, nous sommes quelque peu inquiet par la suite de l’information qui indique que « les responsables ont affirmé que le fait qu’Olmert devait maintenant donner son feu vert à toute nouvelle construction ne changerait pas la politique de construction d’Israël et que les travaux à Har Homa et à Maalei Adoumim auraient lieu comme prévu ».

Pourquoi un pas en avant et deux en arrière ?

S’il est vrai que les négociateurs israéliens ont expliqué à leurs interlocuteurs palestiniens que « l’engagement du gouvernement à limiter la construction en Judée Samarie comprenait quatre éléments : pas de nouvelle localité, pas d’expansion vers l’extérieur de localités déjà existantes, pas d’expropriation de terrain privé palestinien et pas d’encouragement financier pour inviter les Israéliens à vivre de l’autre côté de la Ligne verte », on ne voit pas pourquoi ces limitations ne s’appliqueraient pas à la ville de Jérusalem.

Car, au risque de choquer certains internautes, nous avons l’impression qu’avec le développement incessant de la ville de Jérusalem, par la construction de nouveaux quartiers, puis avec leur extension, la « Judée-Samarie » réduit de plus en plus la partie du territoire qui devra, tôt ou tard - mais le plus tôt sera le mieux - constituer l’assise d’un futur Etat palestinien.

« Enfin, c’est juste notre avis ».



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