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Interview de Me Gilles-William Goldnadel
Par Véronique Chemla pour Guysen International News
Article mis en ligne le 9 décembre 2007

France-Israël Alliance Général Koenig, Avocats sans frontières et la revue Controverses organisent le 10 décembre 2007, à la Maison du barreau (Paris), le colloque international Mythe et réalité du « processus de paix » - Le roc des refus palestiniens. Me Gilles-William Goldnadel, président de ces deux associations, nous présente ce colloque aux invités prestigieux et répond à nos questions sur l’actualité.

Guysen International News : Pourquoi avoir choisi ce thème - Mythe et réalité du processus de paix, le bloc des refus palestiniens - pour le colloque du 10 décembre ?

Gilles-William Goldnadel  : Nous avons choisi ce thème en insistant sur la nécessité de sortir d’une conception un peu trop lyrique d’un processus de paix qui, pour l’heure, est resté très platonique.

Nous entendons insister lors du colloque sur la permanence et la constance du refus palestinien qui s’exprime aussi bien par la pratique de la violence que par le discours de la haine qui la nourrit.

Cette situation n’a évidemment rien de réjouissant et pour y remédier, encore faut-il dresser un diagnostic sérieux.

GIN : Que pensez-vous de la conférence à Annapolis et de son accord final ?

GWG : La conférence d’Annapolis ne mérite ni excès d’honneur, ni excès d’indignité. Elle a eu pour seul mérite de sortir d’une stagnation préjudiciable aux deux parties. Elle n’a pas non plus obligé Israël à des concessions irrémédiables.

Cela étant, quant à la satisfaction de constater que des parties arabes y avaient participé, elle me paraît très illusoire.

D’abord, parce que je pense qu’il faut cesser de se féliciter de voir Israël « reconnue ». Rien n’est plus faux. Je constate que les représentants de l’Arabie Saoudite ont fui les diplomates israéliens tels des pestiférés et que la Syrie y est officiellement venue pour empêcher sa reconnaissance en tant qu’Etat juif.

GIN : Y a-t-il selon vous des partenaires palestiniens pour la paix avec Israël ? Dans l’affirmative, lesquels ? Dans la négative, quelles conclusions l’Etat d’Israël et la communauté internationale devraient-ils en tirer ?

GWG : Le seul partenaire palestinien pour la paix avec Israël s’appelle Mahmoud Abbas. C’est indéniablement un modéré et il a critiqué, quoique du bout des lèvres, « l’Intifada militaire ».

Reste à savoir pour quelle paix il serait, puisqu’à ce jour il n’a toujours pas reconnu Israël en tant qu’Etat juif. Reste également à savoir la représentativité de ce partenaire puisque, au lieu de s’en prendre au ‘Hamas, comme la feuille de route le lui enjoignait, c’est le ‘Hamas qui lui a réglé son compte à Gaza. Je rappellerais que le ‘Hamas c’est 50% ou plus des Palestiniens qui l’ont élu de manière tout à fait démocratique.

Enfin, le Fatah d’Abbas poursuit les actes terroristes par l’intermédiaire des brigades d’Al Aksa.

A ma connaissance, dans l’histoire des relations internationales, on n’a jamais vu un partenaire agréé, à la représentativité aussi douteuse. La seule conclusion que l’Etat d’Israël et la Communauté Internationale doivent en tirer, c’est d’avancer précautionneusement et en imposant à chaque partie un devoir de responsabilité.

S’agissant de la partie arabe de Palestine, c’est encore et avant tout de dire si oui ou non elle souhaite un Etat en Palestine à côté, et non à la place, d’Israël et de démontrer si elle est prête, une bonne fois pour toute, à entrer dans une négociation âpre, mais sérieuse, en renonçant définitivement à l’utilisation de la violence.

GIN  : Que pensez-vous des derniers rebondissements de l’affaire al-Dura ?

GWG : Le visionnage des images que j’ai vues personnellement lors de la dernière audience de la 11e chambre de la Cour d’appel, montre que l’explication de Charles Enderlin indiquant qu’il ne les avait pas montrées aux téléspectateurs car il s’agissait de « l’agonie insupportable » du petit Mohammed, était fausse. Je ne sais toujours pas s’il s’agit d’une mise en scène délibérée, mais je suis encore plus convaincu qu’avoir affirmé péremptoirement et sans aucune prudence, que l’enfant était mort de balles israéliennes, représente la faute journalistique la plus grosse de conséquences de toute l’Histoire.

Je rappellerai en effet, que Mohammed al-Dura est devenu le symbole même de la cruauté de la soldatesque israélienne envers les enfants, qu’un timbre à son effigie a été émis par des pays arabes et qu’enfin, le journaliste juif Daniel Pearl a été décapité sous la photo du petit martyre...

Cela étant, vous pouvez constater que la presse généraliste est restée pour l’heure d’une grande discrétion.

GIN : Certains parlent d’une « lune de miel » dans les relations franco-israéliennes depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République. Qu’en pensez-vous ?

GWG : Le propre des lunes de miel est qu’elles ne durent pas toute une vie conjugale...

J’attendrai, en conséquence, plus de temps pour juger de la stabilité et de l’harmonie d’une histoire qui, effectivement, a assez bien commencé.

Mais pour être plus direct, je crains ce que j’appelle le syndrome Herbert Samuel. Je vous rappelle qu’il s’agissait d’un Lord anglais d’origine juive, connu pour ses sympathies sionistes et qui avait été envoyé par sa Majesté la Reine comme premier Haut Commissaire en Palestine. Dès le départ, les Arabes ont commencé à le récuser, et notre lord, pour donner des gages d’objectivité est devenu de plus en plus hostile à la partie juive...

J’aimerais que la campagne de calomnies qui a commencé avec, notamment, les déclarations du ministre algérien des Anciens combattants sur « l’homme du lobby juif » et qui a pu aboutir à un discours de Constantine, que je n’ai pas particulièrement apprécié, ne finisse pas de la même manière...

Autrement dit « Let’s wait and see ».

Me Gilles-William GOLDNADEL est président de France-Israël Alliance Général Koenig -

http://www.france-israel.org - et d’Avocats sans frontières.

Renseignements sur ce colloque au 01 47 20 79 50 et à contact france-israel.org

Maison du barreau, 11, place Dauphine, 75001 PARIS. |



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