Le phénomène d’indigence s’est encore aggravé cette année en Israël, selon un rapport « alternatif » présenté mercredi par l’organisation humanitaire Latet, lors de son congrès annuel. Cette étude qui donne des chiffres précis sur la précarisation de la société israélienne, fait état d’une augmentation de plus de 100%, ces cinq dernières années, du nombre de demandes de subsistance adressées par des personnes nécessiteuses à des associations caritatives.
« Nous devons créer des liens entre les différentes couches de la population afin de sensibiliser l’ensemble de la société à ce problème », a notamment affirmé le président de Latet, Gilles Darmon, qui s’adressait aux responsables de plus de cent vingt organismes de soutien réunis à Rishon Letzion, et qui a fait état de 50.000 familles supportées tous les mois par son organisation, sous forme de colis alimentaires, médicaments et aides sociales.
« Au delà des statistiques, ce rapport veut montrer la nature de la vie dans la misère en Israël (...) Nous voulons clairement servir de moyen de pression sur les décisionnaires afin qu’ils prennent leurs responsabilités et trouvent des solutions au problème du dénuement », a ajouté Mr Darmon. Selon les chiffres officiels, plus d’un million et demi d’Israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté, qui s’élève pour une famille de quatre personnes à 4.778 shekels par mois.
Le baron de Rothschild, président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, qui était présent à ce congrès, a fait un don de 400.000 euros pour aider les rescapés du génocide nazi les plus démunis, vivant en Israël. "La Fondation a pris conscience que de nombreux survivants de la Shoah vivaient ici dans une situation de précarité.
Nous nous sommes alors mobilisés pour les secourir« a affirmé David de Rothschild. Le président de Latet s’est félicité de cette aide importante venue de France, que son association sera chargée de distribuer. »Il est de notre devoir d’aider ces rescapés à finir leur vie décemment et à ne plus avoir à lutter au quotidien pour survivre", a également déclaré Gilles Darmon.
Selon les chiffres de Latet, plus de 80.000 survivants vivent en Israël en dessous du seuil de pauvreté, dont 10% qui ont réchappés aux camps de la mort.