Après la publication du rapport d’évaluation des services de renseignements américains, les dirigeants israéliens estiment qu’il serait imprudent de minimiser la menace nucléaire iranienne.
« L’Iran a effectivement suspendu pour une période son programme d’armement nucléaire, mais pour ce que nous en savons, ce programme a été réactivé » a déclaré le ministre israélien de la Défense, qui a pris ses distances avec l’évaluation stratégique publiée lundi par la communauté du renseignement des Etats-Unis.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de nous relâcher sur la seule base d’un rapport venant de l’autre bout du monde, même s’il provient de notre meilleur ami » a ajouté Ehud Barak, qui a critiqué à demi-mot la fiabilité du document américain. « L’Iran constitue une menace pour Israël et le monde entier et il faut se tenir prêt à l’affronter » a réaffirmé le ministre de la Défense, considérant que c’était aux Etats-Unis de fixer sa propre ligne face à Téhéran, mais que la communauté internationale devait rester homogène.
Le chef du gouvernement israélien a lui aussi tenu à clarifier la situation, en confirmant tout d’abord qu’il avait déjà eu connaissance de ce rapport, lors de sa visite aux Etats-Unis pour le sommet d’Annapolis. « J’en ai discuté avec plusieurs dirigeants » a indiqué Ehud Olmert, qui a estimé que cette nouvelle évaluation stratégique ne devait pas détourner la communauté internationale de ses priorités.
« Il est vital de continuer dans le sens d’un renforcement des sanctions internationales pour empêcher l’Iran de se doter de la capacité nucléaire » a rappelé le Premier ministre israélien, ajoutant que son gouvernement continuerait d’œuvrer dans ce sens aux côtés de son allié américain. Les responsables israéliens ont d’ailleurs été rassurés par la réaction du Président des Etats-Unis. Pour George Bush, le danger nucléaire iranien n’est toujours pas écarté, pas plus que l’option d’un recours à la force ne doit être abandonnée.
Le rapport des services de renseignements américains publié lundi estimait que le régime de Téhéran avait suspendu son programme d’armement nucléaire en 2003 et considérait qu’il n’existait pas de preuve irréfutable qu’il ait été relancé depuis.