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Pas de prescription pour la vérité !
par Shraga Blum | Arouts 7
Article mis en ligne le 2 octobre 2007

A peine publié le rapport gouvernemental sur les dessous de l’Affaire Al-Dura, que des voix s’élèvent déjà en Israël pour se poser les questions « juives » traditionnelles : « Est-ce que c’est bon pour nous ? ». « Fallait-il remettre le sujet à l’ordre du jour ? » « Fallait-il réveiller un chien qui dort ? » « Après sept ans, ne valait-il pas mieux oublier cette affaire ? »

Depuis la nuit des temps, les calomnies les plus hideuses furent proférées et répandues à l’égard des Juifs et du Judaïsme, entraînant dans leur sillage persécutions, humiliations, expulsions et massacres. Ces accusations sans fondement ont été reprises et « modernisées » par le monde arabe et les Palestiniens dans leur lutte contre l’Etat d’Israël, afin qu’il devienne le « Juif des Etats ». Et il faut tristement avouer que c’est avec succès.

Autrefois, les Juifs, à l’échelon individuel ou communautaire, n’étaient pas de taille à lutter contre leurs détracteurs, et avaient fini par adopter une attitude résignée, espérant, à l’image d’un Léon Blum, qu’ « au fond de chaque individu siège un tribunal qui finira pas lui montrer le chemin de la vérité ». On sait ce qu’il en est advenu de cette naïve illusion. Mais l’idéologie et l’éthos sioniste s’étaient donnés pour but - entre autres - de redonner une fierté au Juif, et de lui permettre de se défendre vaillamment contre ses ennemis de toutes sortes.

Mohamed Al-Durah, dont la mort (hypothétique) en septembre 2000, avait été exploitée de manière diabolique par les propagandistes palestiniens et leurs alliés des médias occidentaux, était devenu l’icône de la deuxième Intifada, et la source d’un délire antisémite sans précédent depuis des décennies : les Juifs israéliens étaient bel et bien des tueurs d’enfants, tout comme leurs ancêtres du Moyen-âge. Comment allait réagir l’Etat juif ? A part quelques isolés, le rôle de l’éternel coupable, ou du moins responsable, confectionnée par une propagande bien huilée, a été immédiatement endossé par le gouvernement israélien de l’époque, soucieux de ne pas « jeter de l’huile sur le feu »

Depuis, malgré la lutte inégale de quelques amoureux de la vérité tels que Nahum Shah’af, Dany Siemen, Pierre Rehov, Philippe Karsenty ou Gérard Huber, les invraisemblances et le manque de professionnalisme du reportage de Charles Enderlin et Talal Abou Rahma n’avaient jamais été officiellement et clairement dénoncés, et les demandes d’éclaircissements systématiquement repoussées par la direction de France 2.

Pour Raanan Gissin, ancien conseiller en communication d’Ariel Sharon, « comment exiger des autorités françaises et des associations de journalistes de collaborer à cette affaire, alors que les gouvernements israéliens eux-mêmes se sont montrés si peu intéressés à obtenir le matériel nécessaire au rétablissement de la vérité ?! ». On se souvient comment le courageux Philippe Karsenty, directeur de Média-ratings, avait du affronter seul un procès intenté contre lui par France 2 et Charles Enderlin, en étant lâché par les autorités israéliennes bien à l’aise dans le rôle du « Juif docile et discret ».

La publication hier (enfin), après sept ans, d’un document officiel de la part du gouvernement israélien, fait donc partie de l’application du proverbe « mieux vaut tard que jamais ». Ne serait-ce que pour notre fierté nationale, et pour l’amour de la vérité absolue qui caractérise notre peuple. Il y est démontré que toute cette affaire fut un montage médiatique palestinien - comme tant d’autres - destiné à salir Israël dans le monde, et justifier la vague de terrorisme aveugle qui s’en est suivie.

Ron Katri, qui occupait le poste de porte-parole de Tsahal au moment des faits, est catégorique : « Même sept ans après, il faut encore aujourd’hui exiger de la chaîne française de nous fournir tout le matériel brut des faits. Même si à l’époque, nous avons endossé la responsabilité de ce qui s’était passé, par sens de l’honneur, on ne peut pas passer sous silence toutes les questions qui se sont posées à propos de cet incident. »

Raanan Gissin, évalue quant à lui les implications graves d’une abdication israélienne en ce domaine : « Que faut-il craindre d’une reprise de l’affaire ?? Le péché capital d’Israël est de toujours croire que le fait d’évoquer une affaire délicate ou douloureuse va nous faire plus de tort que de bien. Dans ce cas précis, le mal a déjà été fait à l’image d’Israël et des Juifs, et je ne vois pas en quoi la poursuite de notre combat comporterait des risques pour notre position. Sur 26 minutes de reportage, le monde entier n’en n’a vu que 59 secondes !! Au contraire, en laissant tout le temps le terrain médiatique à nos ennemis, nous perdons sur tous les tableaux car cela influe en fin de compte sur les décisions au niveau politique, et cela réduit la marge de manœuvre de Tsahal »

Cette affaire montre une fois de plus que les réflexes « juifs », dans le mauvais sens du terme, n’ont pas encore été abandonnés avec la création de l’Etat d’Israël. Le respect des autres pour nous, commence par notre le propre respect que nous devons avoir envers nous-mêmes. Même sept ans après, la vérité doit être dite, martelée et diffusée.

Au nom de tous nos frères salis et humiliés pendant des siècles, et qui n’eurent pas comme nous, les moyens de se défendre.



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