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Le clair perdant de la visite d’Ahmadinejad, c’est Israël.
Shmuel Rosner | Ha’Aretz - Adaptation en Français par Courrier international
Article mis en ligne le 26 septembre 2007

La visite, lundi 24 septembre, du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à l’université Columbia, à New York, aura fait au moins une victime : Israël. Le discours d’Ahmadinejad était essentiellement dirigé contre l’Etat hébreu et s’il a réussi à faire passer ses idées sur le sionisme auprès d’une seule personne, c’est déjà une victoire. S’il en a convaincu cinquante, c’est encore pire.

Pendant des mois, Israël a fait des pieds et des mains pour éviter la scène qui s’est déroulée lundi. Pendant toute la durée de son discours, le président iranien s’est livré à un grand tour de passe-passe : le problème ne serait pas entre l’Iran et le reste du monde, mais entre l’Iran et Israël. S’il parvient à persuader suffisamment de gens, ce mirage pourrait devenir réalité et Israël se retrouverait isolé sur la scène internationale, ce qui est exactement le but d’Ahmadinejad.

L’Iranien en visite s’est même offert le luxe de tancer les participants pour l’avoir jugé avant même de l’avoir entendu. Il leur a calmement fait comprendre que leur comportement était impoli et leur a proposé une explication approfondie de son déni de l’Holocauste. Son seul souci étant de promouvoir la recherche sur le sujet, a-t-il affirmé. Comment une université d’élite qui soutient la liberté d’expression pourrait-elle s’y opposer ?

Les manifestants rassemblés à l’extérieur n’ont fait que lui rendre service dans la mesure où bon nombre d’entre eux étaient des juifs coiffés de la kippa et agitant des panneaux rappelant les propos du président iranien sur l’Holocauste et son désir de rayer Israël de la carte. Pour beaucoup d’observateurs, cela démontre, encore une fois, que l’Iran ne pose problème qu’à Israël ou, tout au plus, aux Juifs.

C’est précisément ce que voulait Ahmadinejad. Son principal message était : « It’s the Israelis, stupid » [référence au « It’s the economy, stupid », slogan de la campagne victorieuse de Bill Clinton en 1992]. Son discours suggérait à l’auditoire d’oublier le « problème palestinien ». « C’est plutôt le problème israélien qu’il faut résoudre pour arriver à instaurer la paix au Moyen-Orient. » S’il n’a pas explicitement répété ses appels à la destruction d’Israël, dans les faits, le message était parfaitement clair.

Les partisans d’Israël se consolent en se disant que l’absurdité de ces déclarations n’échappera pas aux spécialistes qui connaissent la complexité de la région et ont l’habitude des gesticulations de Téhéran.

Mais l’Américain moyen n’est guère au fait de ces subtilités. Il en a assez des guerres du Moyen-Orient. Pour lui, les idées d’Ahmadinejad pourraient ne pas être dépourvues d’intérêt.



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