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Où l’on reparle du Hamas
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 22 août 2007

Sous le titre « Al-Aqsa TV : le Hamas fait sa télé », Le Monde, daté du 22 août 2007, nous donne une vision paradisiaque de la vie à Gaza, alors que, périodiquement, le Programme alimentaire mondial et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation des conditions de vie dans les Territoires occupés, et notamment la bande de Gaza.

Il y a quelques mois, le site Internet de Médecins du Monde-Suisse faisait état d’ « une population épuisée, un système de santé qui ne cesse de se dégrader au fil des mois, un pouvoir économique qui s’est effondré et des infrastructures vitales qui sont en grande partie détruites ».

Rappelons que sur une bande côtière de 40km par 10, pratiquement coupée du reste du monde, 1,4 millions de Palestiniens sont rassemblés sur une zone qui connaît l’une des plus fortes densités humaines au monde (6000 personnes au km carré en zones habitables).

Mais « rassurez-vous », sans parler des notables de l’Autorité (sic) palestinienne qui ont largement profité du système de corruption généralisé qui a gangrené l’appareil politique palestinien, les instances du Hamas se portent bien, même très bien.

La preuve en est, lorsque l’on découvre les conditions de fonctionnement de la TV du Hamas.

Grâce à Benjamin Barthe, pourtant peu suspect d’antipathie à l’égard des Palestiniens, nous apprenons que « le siège d’Al-Aqsa TV est installé dans un immeuble flambant neuf du centre-ville de Gaza, avec administration dans les étages et studios au sous-sol. Dans les bureaux, organisés en plateaux, la moquette est épaisse et le mobilier luxueux  » (souligné par nous).

Nous ne nous attarderons , évidemment pas, sur les monstruosités proférées au cours des émissions, y compris dans celles destinées aux enfants, auxquels l’abeille « Nahoul » (qui a remplacé la souris « Farfour », inspirée du personnage de Mickey) prêche le martyre aux enfants et où il est question de libérer la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem des « impuretés des juifs criminels ».

Mais nous retiendrons surtout le luxe dans lequel se prélassent ces incitateurs à la haine, bien qu’ils s’en défendent, ayant l’impudence de soutenir que « les pratiques israéliennes suffisent largement pour cela ».

Il est vrai que peu scrupuleux sur la réalité des faits, qu’il prétend pourtant « refléter », le responsable de ces émissions évoque « ce qui est arrivé à Mohamed Al-Doura.....et à Hada Ghalia » (une fillette qui aurait été tuée avec six autres membres de sa famille dans le bombardement d’une plage de Gaza en juin 2006).

Or l’on sait qu’il est loin - même bien loin d’être avéré - que ces morts soient imputables à l’armée israélienne et qu’il s’agit, dans les deux cas, d’une manipulation de l’opinion publique.

Mais « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » disait Beaumarchais, car, ainsi que l’expliquait, si l’on peut dire, un de ses contemporains, Casimir Delavigne, « plus une calomnie est difficile à croire, plus pour la retenir les sots ont de mémoire ».

Nous dirions, pour notre part, plus les méchants s’y cramponnent.

Mais comment diable le Hamas fait-il pour se procurer de telles ressources financières ?

Nous avons un début de réponse dans un autre article de Benjamin Barthe, figurant dans la page suivante du quotidien, à propos de la pénurie d’électricité dont souffrirait Gaza.

Depuis plusieurs jours, un tiers de ses habitants vivrait avec seulement quelques heures de courant par jour.

En effet, l’Union européenne a suspendu le financement de l’approvisionnement en fioul de l’unique centrale électrique de Gaza (or, de son côté la compagnie israélienne qui fournit de l’électricité a suspendu ses livraisons dans la crainte de ne plus être payée...).

Pour expliquer sa décision, la porte-parole de l’Union européenne a Jérusalem a accusé le Hamas de vouloir imposer une nouvelle taxe sur l’électricité, tandis que Mahmoud Abbas accuse les islamistes d’empocher le revenu des factures d’électricité pour financer sa milice.

Ainsi, le Hamas qui, dans ses émissions, n’évoque que l’ « ennemi sioniste » les « territoires occupés de 1948 » (vous avez bien lu, il ne s’agit pas seulement de ceux passés sous administration israélienne en 1967) sait trouver de l’argent pour sa propagande et crie misère, lorsqu’il s’agit des besoins essentiels de la population.



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