Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Pas de désaccord entre l’Élysée et le Quai d’Orsay sur la nature du Hezbollah
d’Élie Masboungi | L’Orient-Le Jour
Article mis en ligne le 11 juillet 2007

«Il n’y a pas de désaccord entre le président de la République et le ministre des Affaires étrangères au sujet du Hezbollah », a déclaré hier la porte-parole du Quai d’Orsay, Mme Pascale Andréani, au cours de son point de presse quotidien.
Les propos de Mme Andréani sont intervenus en réponse à une question sur la possibilité de concilier entre l’opinion du président français, Nicolas Sarkozy, et celle du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. M. Sarkozy avait en effet qualifié, par la bouche de son porte-parole, David Martinon, le Hezbollah d’« organisation terroriste ».

M. Kouchner continue en revanche de considérer ce même parti comme un acteur principal sur la scène politique libanaise. « Pour nous, rien ne change », a ajouté Mme Andréani, qui évoquait devant les représentants de la presse les préparatifs de la réunion informelle sur le Liban qui se déroulera à partir de ce samedi au château de La Celle-Saint-Cloud dans le département des Yvelines, à l’ouest de Paris.

La porte-parole du Quai d’Orsay a de plus expliqué que le Hezbollah sera présent à cette réunion, au même titre que les autres formations politiques libanaises, et que son opinion sera, « bien entendu », prise en compte par les autres interlocuteurs.

Il reste que pour le porte-parole de l’Élysée, David Martinon, le Hezbollah n’est « pas inscrit sur la liste européenne des organisations terroristes ». Alors qu’on lui demandait s’il fallait inviter le parti chiite à la réunion interlibanaise près de Paris, M. Martinon a fait remarquer que « le Hezbollah n’est pas inscrit sur la liste européenne des organisations terroristes ».

« La France n’a pas l’intention de demander une telle inscription », a-t-il ajouté. « 

Le Hezbollah est un acteur politique important au Liban. Il est l’une des composantes du dialogue national. À ce titre, il est invité aux rencontres interlibanaises de La Celle-Saint-Cloud », a-t-il affirmé.

M. Martinon a dit que Bernard Kouchner suivrait la réunion « de bout en bout ». « En revanche, aucun contact n’est prévu entre le président de la République et les participants libanais », a-t-il précisé.

« Nicolas Sarkozy souhaite que le Hezbollah redevienne un parti libanais qui joue le jeu de la démocratie parlementaire libanaise », a rappelé le porte-parole de l’Élysée.

Le cadre et l’ambiance

Sur le cadre et l’ambiance de cette concertation interlibanaise, les responsables français ont insisté encore une fois sur la nécessité d’isoler les délégués libanais des médias et sur des conseils qui leur seront donnés par les organisateurs français de ne pas communiquer avec les médias durant les trois jours de réunion.

Dans cet ordre d’idées, il a été rappelé aux correspondants de presse accrédités en France qu’ils ne pourront pas se rendre au château de La Celle-Saint-Cloud et encore moins accéder au lieu de résidence des délégués. Il resterait bien sûr le téléphone portable dont l’usage sera toutefois réglementé lors des débats, mais qui permettra aux journalistes et aux participants à la réunion interlibanaise de donner au moins le ton pour que l’opinion publique au Liban même en soit informée.

Reste à savoir comment faire si des informations contradictoires étaient données par les uns et les autres sur les débats et les vues qui y seront échangés. Les responsables du Quai d’Orsay affirment qu’ils s’interdiront d’intervenir à ce niveau, répétant qu’ils se contenteront de conseiller aux parties en présence de ne rien dire sur les travaux avant la conférence finale du ministre Bernard Kouchner prévue pour le lundi 16 juillet.

Autrement dit, « motus et bouche cousue » durant tout ce week-end laborieux. Reste à savoir si les choses se passeront ainsi en réalité.

Il est permis d’en douter si l’on en juge par le nombre de médias qui s’apprêtent depuis hier à se mettre en place malgré les entraves mises sur leur chemin par ceux qui croient qu’il est encore possible au Liban d’assumer des fonctions politiques sans déclarations et débats publics.

« Nous savons que certains politiques et même une majorité d’entre eux ne peuvent vivre et exister que par les médias et pour les médias », a commenté hier un diplomate libanais à la retraite. Il a toutefois ajouté qu’il faut tenter l’expérience de La Celle-Saint-Cloud et espérer qu’elle sera concluante, et surtout, qu’elle permettra de parvenir à des ébauches de solution des principaux problèmes inhérents à la crise libanaise : la création d’un gouvernement d’union nationale, la création d’un climat favorable à une élection présidentielle dans les délais constitutionnels et l’entente sur une nouvelle loi électorale qui permettrait une représentation parlementaire plus authentique.

Ce sont là, faut-il encore le souligner, les souhaits de la diplomatie française tels qu’ils sont exprimés depuis quelques jours par les milieux du Quai d’Orsay.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH