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Bernard Kouchner : Nos amis Israéliens, j’en suis sûr, veulent aussi la paix
IsraelValley
Article mis en ligne le 8 juillet 2007

Mesdames et Messieurs, Je suis heureux d’accueillir le ministre des Affaires étrangères d’Israël, mon amie Tzipi Livni, au ministère des Affaires étrangères. Nous avons échangé beaucoup d’idées, quelques contradictions et beaucoup d’espérances. C’était une occasion d’affirmer, à nouveau, s’il en était besoin, notre proximité, notre soutien et notre amitié pour Israël.

J’ai rappelé au ministre israélien des Affaires étrangères que nous étions ici, dans la même formation, il y a quelques jours, avec le président de l’Autorité palestinienne, avec Abou Mazen. Je suis sûr, la France est sûre - et le président de la république le dira probablement à Mme Tzipi Livni tout à l’heure , que c’est l’occasion, c’est le moment historique, pour que les pourparlers de paix entre l’Autorité palestinienne et Israël, entre l’Etat d’Israël et le futur Etat palestinien se fassent jour.

Nous sommes à un moment où nous ressentons, où tous les observateurs ressentent, qu’il y a la nécessité de faire des gestes. Nous en avons parlé. C’est toujours Israël qui fait les gestes. C’est souvent Israël qui fait les gestes, je le sais, nous le savons. Et c’est encore une fois à Israël de lancer ce mouvement qui deviendra, j’en suis sûr, un mouvement irrépressible parce que les populations ont envi de paix.

Ce sera difficile. La France sera aux côtés d’Israël, comme la France sera aux côtés des Palestiniens modérés ; nous l’avons affirmé. Ces Palestiniens modérés veulent la paix et c’est leur seule issue. C’est leur seule manière de survivre après ce qui s’est passé à Gaza. Nos amis israéliens, j’en suis sûr, veulent aussi la paix. Voilà ce dont nous avons parlé.

Q - Le Hamas a obtenu la libération d’Alan Johnston, notre confrère. J’imagine que vous ne pouvez, comme nous, que vous féliciter de cette libération. Remerciez-vous ceux qui ont Å“uvré à cette libération ? Considérez-vous que le Hamas, en l’espèce, a fait du bon travail. Qu’on le veuille ou non, le Hamas n’est-il pas, dans le cadre d’un processus de paix, un interlocuteur incontournable, même s’il n’est pas très fréquentable ?

R - Nous nous sommes félicités de la libération de M. Alan Johnston, par un communiqué fort clair ce matin. Je sais qu’il faut parler avec ses ennemis lorsque l’on tente de faire la paix. Mais je sais aussi qu’il faut choisir le moment. Je sais également qu’un certain nombre de pratiques sont réprouvables, où qu’elles se situent, et le soldat Gilad Shalit, que nous essayons de faire libérer depuis bien longtemps, est toujours détenu. Je ne pense pas qu’il soit bon de mélanger un geste dont nous remercions les auteurs, la libération de ce journaliste, avec la vie quotidienne dans certains Territoires palestiniens : les effrayants massacres qui ont, vous l’avez vu, amené l’Autorité palestinienne à fuir Gaza et à se constituer comme le seul représentant légitime du peuple palestinien. C’est très clair, nous voulons la paix. Nous poussons les Israéliens à faire des propositions et nous sommes à leurs côtés. La France a, elle-même, fait des propositions pour participer à ce processus indispensable.

Q - Quel message allez-vous adresser maintenant au Hamas ?

R - Je n’adresse aucun message au Hamas. Je souhaite la libération du soldat Gilad Shalit parce que c’est nécessaire et je le dis à tous mes interlocuteurs. Le dernier était M. Abou Mazen qui, lui-même, a dit qu’en effet, il savait qui le détenait et il a dit également qu’il souhaitait sa libération.

Q - Il y a quelques jours, devant le président palestinien, vous disiez que c’était le moment pour relancer le processus de paix. Aujourd’hui, vous répétez la même chose avec Mme la ministre Livni. Qu’a proposé concrètement la France aux Israéliens pour une relance de ce Processus ?

R - La France offre tous les moyens nécessaires pour reprendre le dialogue si cela est souhaité par les deux parties. Tout d’abord, la France, le président de la République le dira tout à l’heure, souhaite, et nous avons demandé à nos amis Israéliens qu’un certain nombre de mesures soient prises, et qu’elles soient plus importantes que la libération de 250 prisonniers. Ce qui est déjà, comme l’a dit M. Abou Mazen, un très bon signal et il faut que d’autres soient libérés.

Il faut peut-être que l’on facilite la vie des Palestiniens de Cisjordanie en levant les “block-roads”, les “check-points” et, surtout, que l’on donne de l’espoir, que l’on donne ensemble - et les deux protagonistes, d’abord, bien sûr -, un souffle à ces personnes qui sont en faveur de la paix et qui sont maintenant séparées de ceux qui sont des terroristes. Je n’oublie pas le peuple de Gaza. Je sais qu’il faut l’assister et envoyer des médicaments et des vivres. Nous le ferons par l’intermédiaire de l’UNWRA et des ONG. Nous le faisons et les Israéliens sont d’accord avec nous pour le faire. Mais je voudrais, à la faveur, pardon de ce mot, à l’occasion, à la triste occasion, à la sinistre occasion, de cette bataille intra-palestinienne, que l’on dessine enfin un autre chemin vers la paix.

Je ne dis pas que c’est facile. Il y aura beaucoup d’obstacles et nous en avons parlé. Mais il faut commencer à donner de l’espoir à des gens qui le perdent. Vous savez que le Roi de Jordanie est à Paris et il y a des gens - sans parler de lui d’ailleurs -, qui commencent à penser à d’autres voies pour la paix. Nous sommes fermement disposés à aider à l’installation d’un Etat palestinien, avec nos amis Israéliens, près d’eux, à côté d’eux en permanence./.



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