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« Olmert et Abou Mazen sont dans un bateau... »
Shraga Blum | Arouts 7
Article mis en ligne le 23 juin 2007

Comme un scénario quasi inéluctable, la création du « Hamastan » aux portes d’Israël, au lieu de conforter ceux qui ont toujours montré du doigt les dangers des concessions aux Palestiniens, semble - à court terme en tous cas - remettre en selle les deux acteurs à la dérive que sont Abou Mazen et Ehoud Olmert.

A l’aide de la grosse artillerie que sont les expressions magiques de « coalition des modérés », « nouvelle fenêtre d’opportunités » et « tournant historique pour la paix au Proche-orient », les forces conjointes que sont les médias, le gouvernement et les chancelleries occidentales ont décidé de re-commercialiser le produit périmé qu’est le tandem Olmert - Abou Mazen.

Le premier ministre israélien a compris que ce « ticket » constitue la seule possibilité de voir s’éloigner de lui ses quatre cauchemars principaux : le Hamas, Winograd, Ehoud Barak et Binyamin Netanyahou.

A l’issue de sa rencontre avec le Président américain, Olmert a eu ces mots élogieux pour son hôte, G.W. Bush : « Je suis impressionné par la stature de ce dirigeant, qui n’agit pas en fonction de la direction du vent, mais agit avec fermeté pour ce qu’il pense être la bonne voie. J’admire l’obstination et la solidité dont il fait preuve... » Le moindre psychanalyste vous dirait qu’il voulait parler...de lui-même !!!!

Bush a compris que la réalisation de son rêve utopique de « deux Etats pour deux peuples », avant la fin de son mandat, passe par Ehoud Olmert, et notre Premier ministre, de son côté, a besoin, pour survivre politiquement, du soutien appuyé de Bush, de la collaboration d’Abou Mazen, de Barak et bien sur d’une mobilisation des médias comme ce fut le cas pour Sharon.

Le président américain ne s’y est pas trompé en qualifiant le Premier ministre de superlatifs qu’il n’avait plus entendu depuis longtemps à son égard dans son propre pays, tels que « dirigeant solide  ».

Face à Ehoud Barak, son nouveau vice-premier ministre et....dangereux rival, le Premier ministre a tout intérêt, d’ici quelques mois, à être engagé dans un processus de paix aux allures sérieuses, seul moyen de neutraliser le parti travailliste, malgré les solennelles promesses et déclarations de ses dirigeants en campagne, de « ne pas siéger dans un gouvernement dirigé par Olmert ». Aucun comité central du Parti ne choisira le « suicide politique » de quitter la coalition en plein processus politique. Et les Barak, Pines, Kabel, Ayalon et autres Braverman sauront trouver les mots convaincants pour justifier ce revirement tactique. Olmert a besoin d’un Barak pour entreprendre les actions militaires et politiques qui lui rendront service. Le parti travailliste deviendra un partenaire docile dans le cadre d’un Xe « processus de paix ».

De même, les conclusions finales de la Commission Winograd, plus sévères encore que les dernières, et les mises en examens dans les différentes affaires de corruption, ne pèseront pas lourd face « au tournant historique » d’une perspective de paix définitive avec les Palestiniens. Comme ils l’ont fait pour Ariel Sharon, les médias se mobiliseront pour bien faire comprendre au citoyen indulgent et à la mémoire courte, que « l’heure n’est pas aux détails de ce genre, et que l’on ne nuit pas à un Premier ministre qui est en train de sauver le pays de 40 ans d’occupation  »

Au final, la seule personne qui puisse sauver Ehoud Olmert est donc...Abou Mazen, et la réciproque est vraie aussi !

Après les échecs successifs durant le règne de Yasser Arafat, la situation n’a guère évolué sous son successeur. Mais ce dernier se trouve maintenant dans une situation précaire dans laquelle il doit prouver au monde et à sa propre population que lui, et non le Hamas, est seul capable de « livrer la marchandise » en vue d’un accord de paix avec Israël. Un échec de sa part signifierait la victoire des arguments du Hamas, et le risque de l’extension du chaos en Judée-Samarie.

Olmert et Abou Mazen se trouvent donc dans le même bateau, et leur destin semble lié l’un à l’autre. A l’instar de Sharon, il y a quelques années, en déclarant « Ãªtre prêt à aller très loin dans les concessions envers les Palestiniens », Olmert sait qu’il s’engage dans la seule voie qui puisse le sauver des différents écueils qui se présentent sur son chemin.

La situation est ubuesque. Au moment où tant de dangers se pressent autour d’Israël, le modus operandi des acteurs principaux de ce pays est d’agir uniquement en fonction de la crainte de « celui qui représente un danger politique » ou au contraire, de l’espoir en « celui qui peut sauver la situation individuelle de tel ou tel d’entre eux », et ce, au mépris total des expérience tragiques passées, et au mépris total des intérêts vitaux de l’Etat d’Israël. Il n’y a plus de vision, plus d’idéal, plus de fierté. Il n’y a que des calculs personnels à courte vue.

Dans cette voie dangereuse et déjà maintes fois vainement empruntée, il ne faut pas attendre de secours de la part des sentinelles vigilantes qui préviennent des dangers inéluctables. Ils crient dans le désert, et on les y laisse.

Il faudra une fois de plus compter sur les Palestiniens pour montrer leurs réelles intentions au moment crucial ? Finalement...seul Abou Mazen peut nous sauver !! Mais une fois de plus, à quel prix en sang juif !!!!



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