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NOTE de l’Editeur : Il n’y a pas d’Etat souverain de « Palestine ». L’auteur, pour des raisons connues de lui seul, a choisi de désigner par ce nom le territoire conquis par Israël dans une guerre défensive.
Dernière chance pour Abbas
Par Charles Krauthammer | Jewish World Review. Adaptation française de Sentinelle 5767 ©
Article mis en ligne le 22 juin 2007

Gaza est désormais dirigé non pas par un parti politique conventionnel, mais par un mouvement révolutionnaire, islamiste et terroriste. Pire, le Hamas est un vassal de l’Iran. Gaza constitue la projection la plus éloignée sur l’archipel des mandataires iraniens  : le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban, l’armée du Mahdi (entre autres) en Irak, et le régime alaouite en Syrie.

Cette mini réplique islamiste du Komintern est en guerre non seulement contre Israël, mais avec les Etats arabes modérés, qui se sont enfin éveillés à cette menace l’été dernier, quand ils ont dénoncé le Hezbollah pour avoir provoqué la guerre du Liban avec Israël. La chute de Gaza est particulièrement terrifiante pour l’Egypte parce le Hamas est très intimement lié aux « Frères Musulmans », la principale menace islamiste contre le régime nationaliste laïque à la tête de l’Egypte depuis la révolution de 1952. C’est pourquoi l’Egypte vient d’inviter les dirigeants israéliens, jordaniens et palestiniens modérés à un sommet la semaine prochaine - excluant et isolant ostensiblement le Hamas.

La division de la Palestine en deux entités est cependant une clarification. Puisque le Hamas a gagné les élections parlementaires de janvier 2006, nous avons dû traiter avec la fiction d’une Palestine supposée unifiée, dirigée par un gouvernement officiellement « d’unité » du Fatah et du Hamas. Maintenant que la confusion a été soumise à l’hydrolyse politique, séparant ses deux éléments relativement purs : Gaza dirigé par le Hamas, et la Rive Occidentale dirigée (pour l’instant) par le Fatah.

Les implications politiques sont évidentes. Il n’y a rien d’autre à faire avec l’entité islamiste radicale autoproclamée à Gaza que de l’isoler. Pas de reconnaissance, pas d’aide (sauf les besoins humanitaires par l’intermédiaire des Nations Unies), pas d’échanges diplomatiques.
Israël dispose maintenant de l’opportunité d’établir une dissuasion contre les attaques de roquettes incessantes depuis Gaza sur les villages israéliens. Israël a échoué à le faire depuis qu’il a évacué Gaza en 2005, permettant le développement d’un parasitisme sans précédent en fournissant de plein gré de la nourriture, de l’eau, de l’électricité et de l’essence à un territoire menant activement des hostilités contre lui.

Avec le Hamas désormais clairement en charge, Israël devrait déclarer qu’il ne tolèrera plus la mise à feu de roquettes - qu’on répondra à la prochaine Qassam par l’arrêt de la fourniture d’essence. Cela devrait mener à l’arrêt du trafic routier à Gaza en quelques jours, et rendre de plus en plus difficile le transport des missiles et des lanceurs.

Si cela échouait à rassembler les idées, l’étape suivante devrait être la coupure d’électricité. Quand le monde gémira, Israël devra demander : « De quel autre pays sur Terre attend-on qu’il fournisse les moyens à un ennemi déclaré de l’attaquer ? »

Concernant la Rive Occidentale, la démarche politique devrait être tout aussi claire. Le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, représente la modération et doit être aidé tant qu’il essaie de démontrer son autorité et sa réussite à gouverner sa part de la Palestine.

Mais souvenons nous qui est Abbas. Il semble bien intentionné, mais il est affligé de faiblesses presque désastreuses. Il contrôle peu de choses. Ses troupes à Gaza se sont tout simplement effondrées contre des forces du Hamas largement inférieures en nombre. Son autorité sur la Rive Occidentale est loin d’être totale. Il ne contrôle même pas les diverses factions au sein du Fatah.

Mais le plus grand handicap est sa personnalité. Il est faible et velléitaire. Quand il était l’adjoint de Yasser Arafat, Abbas était réputé pour disparaître pour des semaines de bouderie quand il était rembarré par son patron. Pendant la bataille pour Gaza, il n’a pas ordonné à ses forces du Fatah de répliquer par le feu à l’insurrection du Hamas, jusqu’à ce que le combat soit pratiquement terminé. Souvenez-vous aussi, qu’après la mort d’Arafat, Abbas a dirigé l’Autorité Palestinienne sans le Hamas pendant plus d’un an. Pouvez-vous citer une seule chose qu’il ait réalisée cette année là ?

De plus, le Fatah, son parti, est idéologiquement épuisé et largement discrédité. L’historien Michael Oren souligne que l’Autorité Palestinienne a reçu plus d’aide par tête d’habitant que l’Europe au cours du Plan Marshall [Aide des USA à la reconstruction de l’Europe occidentale après la deuxième guerre mondiale, Ndt]. Cette largesse étonnante s’est évanouie en villas somptueuses pour les chefs du parti, et des armes pour les milices multiples mises en place par Arafat.

L’Occident se précipite pour renforcer Abbas. Israël va verser des centaines de millions de revenus d’impôts. Les Etats-Unis et l’Union Européenne vont déverser de l’aide. Tous applaudissent Abbas comme le croisement d’Anouar Sadate et Simon Bolivar. Bien. Nous n’avons pas d’autre choix que de le soutenir. Mais avant de lui donner la lune, nous devrions insister sur des références raisonnables de modération et de bonne gouvernance - exactement ce en quoi nous avons échoué pendant le processus d’Oslo. Abbas doit démontrer sa capacité à diriger une administration honnête, et à engager avec Israël des négociations au jour le jour pour améliorer les conditions de vie sure le terrain.

Abbas n’est pas le Hamas. Mais malgré les avantages géographiques, il ne représente pas non plus le deuxième venu. Nous ne pouvons que le soutenir. Au bout du compte, le seul qui puisse remporter un succès sur la Rive !occidentale, c’est Abbas lui-même. C’est sa chance. Sa dernière chance.


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