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Israël a-t-il inversé les rôles ?
Moshé Arens | Arouts 7
Article mis en ligne le 19 juin 2007

Les premières années de son existence, Israël ne pouvait pas dissuader ses ennemis de l’attaquer. A leurs yeux, Israël leur semblait trop faible et c’est ainsi qu’il devint la victime des attaques arabes incessantes. Du point de vue du monde arabe quant à l’équilibre des forces entre Israël et le monde arabe, il était plus qu’évident que la force arabe suffirait largement à battre Israël dans une confrontation militaire et à mettre un terme à son existence.

Ils étaient persuadés que s’ils n’avaient pas réussi dès la première fois, ils avaient de bonnes raisons de faire une deuxième tentative. Ce fut aussi le cas après la victoire dramatique d’Israël lors de la Guerre de Six jours, le troisième tour de la confrontation militaire entre les Arabes et Israël. A la suite de la guerre, ce fut la réunion de la Ligue arabe à Khartoum et la Guerre d’usure engendrée par l’Egypte peu de temps après qu’il ait été vaincu par Israël.

Ce n’est qu’après sa victoire lors de la Guerre de Kippour qu’Israël acquit une force de dissuasion considérable. A priori, les Arabes avaient attaqué Israël dans les meilleures conditions de leur point de vue et l’ont attaqué par surprise simultanément au nord et au sud. Mais au bout de trois semaines de combats, les forces de Tsahal se trouvèrent à 101 kilomètres du Caire et Damas était à portée de son artillerie. Ce fut la preuve que les armées arabes ne pouvaient pas battre Israël sur le champ de bataille...

La force de dissuasion d’Israël à la suite de la victoire de Tsahal en 1973, a été conservée durant presque 35 ans. Son influence a commencé à se dissiper seulement après la Deuxième guerre du Liban, comme le démontre le changement qui s’est opéré récemment au niveau de la rhétorique syrienne, qui pour la première fois depuis la guerre de Kippour, a commencé à envisager une guerre contre Israël si un accord de paix n’était pas conclu.

Mais ces dernières années, on a commencé à avoir des doutes non seulement quant à la force de dissuasion d’Israël face à d’éventuelles attaques des armées arabes, mais aussi face à de bien plus graves menaces. Israël n’a jamais été capable de dissuader les organisations terroristes d’attaquer des civils israéliens, pour la raison très simple que de par sa « nature », il est impossible de dissuader le terrorisme.

Durant ces dernières années, il semble qu’Israël se dissuade lui-même, par crainte de la riposte terroriste à ses démarches contre le terrorisme. Les rôles se sont-ils renversés ? Est-ce Israël à présent, qui évite d’agir contre ses ennemis pour défendre ses intérêts et en particulier, pour défendre sa population civile, au lieu de dissuader ses ennemis comme de par le passé ?

Impossible de dissuader des terroristes. Leur adresse précise est inconnue et les démarches punitives contre le public qui les soutient, causent généralement plus de dégâts et ne sont que très peu profitables. Elles ont pour résultat d’accroître le soutien du monde à l’égard des terroristes. Des terroristes doivent être combattus. Contrairement à l’inepte slogan que l’on entend fréquemment, selon lequel on ne peut vaincre le terrorisme par la force, dans les années 2002-2005, Tsahal et les services de sécurité israéliens ont prouvé qu’il est possible de le combattre efficacement et qu’il est même possible de le vaincre. Comme le montre l’expérience d’Israël en Judée Samarie durant ces mêmes années, cela exige la présence des forces terrestres sur place. Impossible d’agir à distance.

La situation est inverse quand le combat contre le terrorisme est exécuté à distance, comme le combat contre le Hezbollah après le retrait unilatéral de la zone de sécurité au sud Liban en 2000 et comme c’est le cas à Gaza depuis le « retrait unilatéral » Mais pire encore, en l’absence des forces de Tsahal, les terroristes se procurent un arsenal de missiles capables d’atteindre des cibles civiles en Israël et se barricadent dans des bunkers qui compliqueront et rendront encore plus dangereux le retour de Tsahal sur place.

En d’autres termes, le terrorisme détient actuellement une capacité de dissuasion et les forces qui se battent contre lui craignent les complications dans le cas d’un conflit face à lui. Ainsi, Israël hésita à faire entrer des forces terrestres au sud Liban après s’en être retiré, malgré les graves avertissements d’Ehoud Barak au sujet d’éventuelles représailles à des provocations du Hezbollah. De même, le Hamas dissuade à présent Israël qui n’envoie pas des forces terrestres à Gaza malgré les attaques quotidiennes contre Sdérot. Un pays souverain ne peut pas permettre que ce genre de déséquilibre se poursuive à long terme sans risquer de subir de graves dommages...



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