Selon un expert, le Président de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat restera le chef des Palestiniens tant qu’il vit et qu’il ne fera jamais d’accord avec Israël.

Arafat a dit aux journalistes à Ramallah récemment que le Premier Ministre Ariel Sharon israélien ne bougerait pas dans l’exécution du plan de paix de la feuille de route soutenue par les Etats-Unis sans une grande pression internationale.

Mais le Professeur Barry Rubin a dit que c’est Arafat qui n’a jamais eu aucune intention de mener à son terme un accord avec Israël et ne le fera jamais.

Selon Rubin, auteur du livre récemment publié « Yasir Arafat : une biographie Politique », Arafat est le père du nationalisme palestinien, mais il n’est pas motivé par le désir de voir son peuple devenir une nation et donc, il ne conclura jamais d’accord de paix avec Israël.

« Un nationaliste est essentiellement quelqu’un qui croit que son peuple sera plus à l’aise en ayant un état nation avec comme priorité la plus haute d’utiliser cet état nation pour développer sa culture, développer son économie, pour vivre en paix et indépendemment d’autres pays, » a dit Rubin.

« Ce n’est pas la vue du monde de Yasser Arafat. Parce que si cela était, il pourrait avoir eu un état ... en 1968, en 1979, sur plusieurs points dans les années 1980 et certainement dans l’année 2000, » a dit Rubin aux diplomates et à d’autres récemment à l’Institut pour les Affaires Contemporaines à Jérusalem. « Il continue à rejeter cela et il voit ce rejet comme un point fort. »

Selon Rubin, la vue du monde d’Arafat est celle d’un Islamiste « démodé ».

« Comme Islamiste ... il croit que la victoire est inévitable parce que Dieu lui apportera la victoire. Il ne doit pas s’inquiéter de l’équilibre de forces. Il ne doit pas s’inquiéter d’une défaite. Il ne doit pas s’inquiéter de combien de temps la lutte prendra ou des dépenses que cela entraînera parce qu’il gagnera à la fin. »Et parce que l’on reçoit de Dieu un but juste, ce serait un péché que d’accepter un compromis. Il n’a aucun droit de céder sur tout et tout signifie ici, tout de la Rivière du Jourdain à la Mer [ Méditerranée] [c’est-à-dire, Israël, la Rive Occidentale et la Bande de Gaza]," a dit Rubin.

Mais selon Rubin, Arafat ne gagnera pas, parce qu’historiquement, il a fait la même erreur à maintes reprises.

Il a été évincé de la Jordanie après avoir fait la guerre aux forces gouvernementales en 1970 ; il a été évincé du Liban par le Ministre de la Défense Nationale de l’époque, Ariel Sharon en 1982 ; et il a quitté la Tunisie pour la Rive Occidentale et la Bande de Gaza en 1993, où il est actuellement impliqué dans une guerre terroriste contre Israël.

« Dans chaque phase, il a essentiellement fini de détruire sa propre position à cause d’un certain nombre de choses qu’il a fait - de croire que la violence bénéficie toujours à sa cause ; de croire qu’il ne doit pas respecter les accords signés ; l’utilisation de groupes extrémistes ou des groupes activistes pour commettre de la violence, » a dit Rubin.

« La ligne basse ici et les expérience des années 1993 à 2000 ou 2003 ont appris que vous ne pouvez pas faire un accord avec cet homme, pour une variété de raisons et une des raisons est qu’il ne cherche pas à faire un accord. »Actuellement il poursuit une stratégie anti-étatique, continuant la lutte, montrant du doigt, Israël, mobilisant l’appui international, cherchant de plus en plus de concessions et n’offrant rien en retour. C’est sa stratégie et cela a été une stratégie remarquablement couronnée de succès sur le papier," a-t-il dit.

Parce qu’Arafat ne va pas faire un accord, a dit Rubin, une alternative doit être trouvée.

Mais toutes les tentatives de remplacer Arafat ont échoué.

La communauté internationale a insisté auprès d’Arafat pour nommer Mahmoud Abbas comme premier Premier ministre, on a espéré que cela arracherait le pouvoir d’Arafat, mais Abbas a été démissionné après juste quatre mois de fonction, incapable de rivaliser avec Arafat.

Son successeur, l’actuel Premier ministre de l’Autorité Palestinienne Ahmed Qureia, est beaucoup plus proche d’Arafat et a dit qu’il ne fera pas un seul mouvement sans la bénédiction d’Arafat.

Rubin a dit vendredi qu’il croit que Sharon a atteint la conclusion qu’aucun accord ne pourrait être conclu avec Arafat et c’est pourquoi il parle maintenant de la mise en place de mouvements unilatéraux. Il a dit qu’il croit que la suggestion de mouvements unilatéraux est une tentative par Sharon de montrer de la flexibilité.

Sharon a dit plus tôt cette semaine que s’il est devenu clair que les Palestiniens avaient échoué à arriver à leur fin dans un accord et n’allaient pas mettre en oeuvre la feuille de route de paix, il considérerait la mise en place de mouvements de sécurité complets, unilatéraux incluant peut-être de déplaçer quelques implantations.

Rubin a dit qu’Israël peut et doit faire quatre choses à ce moment - « se battre et gagner obligatoirement la guerre que mène Arafat ; protéger les vies de civils israéliens en achevant la construction de la barrière de sécurité ; montrer de la flexibilité continue [en offrant quelque chose] ; » et encourager le développement d’une direction palestinienne modérée.