Lorsque les États-Unis à Guantanamo ou Israël, enchaînent leurs prisonniers, les médias occidentaux n’hésitent pas à considérer de telles actions comme relevant de la « torture ». C’est ainsi que Le Monde, dans un article intitulé « Témoignages sur la torture dans les prisons israéliennes » (mercredi 9 mai 2007) et prenant en compte, avec une grande confiance, les affirmations de l’organisation israélienne mais antisioniste, B’T Selem, cite celle-ci à propos de palestiniens soupçonnés de terrorisme : « Dans des cellules putrides et suffocantes, mal nourris, humiliés, menacés, insultés, intimidés, victimes de crachats, attachés de façon douloureuse sur des chaises, souvent entièrement nus et soumis à de multiples pressions comme notamment les menaces de représailles contre les membres de leur famille ».
De son côté, le ministère de la justice a critiqué ce rapport « basé sur un échantillon non représentatif », « établi de façon tendancieuse en vue de déformer la réalité », ministère qui précise : « dans le passé, les vies de nombreux israéliens ont été sauvées grâce aux informations ainsi recueillies ».
Tout cela nempêche pas notre journal de considérer en première page que nous sommes bel et bien en présence de cas de torture. Très bien.
Le samedi 12 mai, Eric Damfreville, enlevé le 3 avril par des Talibans dans le sud-ouest de lAfghanistan, est relâché par ses ravisseurs.
Dans le cadre dune conférence de presse, très affaibli, lotage raconte quil est resté constamment ligoté, dans lobscurité, en ignorance totale de son sort et alors même quil savait ce quil était advenu dautres otages capturés par les terroristes afghans.
En dépit de cela, le responsable de lONG Terre dEnfance, pour laquelle travaillait lotage, a indiqué « Que celui-ci navait fait lobjet daucun mauvais traitement ».
Un seul organe de presse sest-il étonné dune affirmation aussi paradoxale ?
Jaimerais bien quon mexplique.
Le lundi 14 mai, la police israélienne a appréhendé un franco-israélien de 25 ans nommé Julien Souffir.
Il semble, hélas, que celui-ci a égorgé froidement un chauffeur de taxi arabe palestinien qui lavait amené de Jérusalem à Tel Aviv.
Souffir a invité le chauffeur du véhicule dans son appartement où il a été assassiné.
Immédiatement, le CRIF a considéré quil sagissait dun acte ignoble qui méritait le châtiment le plus sévère. Et il a eu raison.
Au même moment, le maire de Jérusalem a réclamé pour les parents de la victime la même prise en charge matérielle que pour les israéliens victimes dactes terroristes. Et il a eu raison.
Cependant une chose méchappe, Le Monde, à propos de ce drame et il nest pas le seul a titré : « A Tel-Aviv, un franco-israélien accusé de crime raciste ».
Lorsquun Arabe palestinien déclare pour expliquer le massacre quil vient de commettre « jai cherché à tuer le plus de Juifs possible », lorsque le Hamas prévoit à larticle 12 de sa chartre « Si tu vois un juif, tue-le ! », on névoque jamais le moindre racisme.
Jaimerais bien quon mexplique.
Toujours dans Le Monde du même jour, un article édifiant intitulé « Le milieu humanitaire français se déchire à propos du Darfour ».
Philippe Bernard, souvent bien inspiré, raconte comment certaines organisations de gauche ou alter-mondialistes voient dun mauvais il monter une critique acerbe contre le régime islamiste de Khartoum.
Dhabitude, peu enclines à la nuance, celles-ci en appellent au sens des responsabilités.
Cest ainsi que dénonçant une « dialectique simplificatrice à lextrême », le président de Médecins du Monde, Pierre Michelletti déclare : « Au moment où les radicalismes du monde musulman utilisent ce type de confusion pour assimiler lensemble des intervenants, y compris les humanitaires à des supplétifs des armées occidentales ( ), nous devons nous protéger de ce type de manipulations véhiculées par dautres radicalismes, occidentaux ceux-ci ».
Moi-même, dans ce blog, jai cité Madame Bedarida du Monde Télévision, qui sest empressée de réfuter tout racisme anti noir dans le conflit.
Heureusement, Jacky Mamou, président du collectif Urgence Darfour, ancien président de Médecins du Monde, accuse cette organisation dêtre désormais mue par une « démarche idéologique » de type alter mondialiste, plus que par une approche humanitaire.
Et dasséner : « Ils sont terrorisés à lidée délever la voix contre Khartoum » car « Pour une fois, les « méchants » ne sont pas des Blancs soutenus par les américains mais des Arabes aidés par les chinois ».
Cest ce que je me tue à expliquer.