« Notre organisation a récupéré sa force militaire et nos combattants sont prêts à affronter une nouvelle fois l’ennemi sioniste ». Cette déclaration émane du numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, interviewé en fin de semaine par la chaîne satellite arabe Al Jazeera.

Tandis que le gouvernement israélien vient juste de charger l’ancien chef d’état-major Lipkin-Shachak d’examiner l’application des recommandations du rapport Winograd, le mouvement chiite terroriste affirme avoir déjà achevé la restructuration et l’amélioration de ses forces armées au Sud-Liban. Le cheikh Naïm Kassem a révélé que le Hezbollah avait nommé sa propre commission d’enquête interne à l’issue des combats contre Tsahal l’été dernier, "afin de déceler certaines défaillances du QG des opérations et des combattants

Les conclusions de cette commission ont notamment entraîné le renvoi de certains chefs terroristes qui auraient échoué dans leur mission. Le Hezbollah a également construit de nouveaux bunkers souterrains au Sud-Liban et ses réserves d’armes et de munitions seraient à nouveau remplies. En outre, le mouvement terroriste a formé plusieurs nouvelles équipes de traducteurs d’hébreu

« Nous avons compris comment tirer profit des leçons du dernier conflit » a également expliqué le cheikh Kassem. « Nous avons mis au point de nouvelles techniques de combat et nous sommes en état d’alerte permanent en vue d’une offensive israélienne » a-t-il poursuivi. « Si l’ennemi sioniste ose à nouveau attaquer nous lui infligerons une claque bien plus cinglante que celle de l’été dernier », a fièrement conclu l’adjoint de Hassan Nasrallah.

Des sources sécuritaires à Beyrouth ont confirmé au Yediot Aharonot une partie des déclarations du cheikh Kassem. Le Hezbollah aurait effectivement remis à jour son arsenal de roquettes Katiouchas, en partie détruit par Tsahal en juillet dernier, et disposerait à présent d’une nouvelle cargaison de missiles sol-air et antitanks généreusement livrés par l’Iran.

Les sources libanaises confirment également les rapports de Tsahal indiquant que ces armes ont transité par la Syrie et révèlent que le Hezbollah a envoyé une centaine de jeunes recrues dans un camp d’entraînement iranien peu après la guerre. D’autre part, la présence des troupes internationales de la Finul élargie au Sud-Liban n’a guère empêché les terroristes de construire de nombreux fortins et bunkers dans la région.

Côté israélien, les responsables de Tsahal n’ont heureusement pas attendu l’accablant rapport Winograd pour s’atteler à la tâche urgente de restructuration de l’armée. Les entraînements de réservistes et des troupes régulières ont sensiblement augmenté ces derniers mois. « Ce qui est arrivé l’été dernier ne se répétera pas », a récemment promis le nouveau chef d’état-major issu de la célèbre brigade Golani, Gabi Ashkenazy.