Tu m’as écrit une lettre charmante qui demandait, soit une réponse rapide, soit pas de réponse du tout ; … Voilà une partie de ma réponse ! Il me semble qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes. … — un livre doit être la hache qui brise la mer gelée qui est en nous. Voilà ce que je crois !
Albert Cohen et la puissance du roman 1/2 L’invention d’une langue
TALMUDIQUES par Marc-Alain Ouaknin | France Culture
Article mis en ligne le 10 février 2019