Une campagne vieille d’un siècle d’un supposé « complot » juif contre la mosquée continue sans relâche

Alors que l’Autorité israélienne des Antiquités a commencé ses travaux à la porte Mugrabi, « la porte des Maghrébins », situé près du mur des Lamentations afin de rendre le passage solide et sûr pour les visiteurs, le Premier ministre palestinien Ismail Haniyeh a appelé les musulmans à « défendre la mosquée Al-Aqsa ». (lire, en anglais, le descriptif des travaux <http://www.mfa.gov.il/MFA/> )

Bien que les travaux n’aient pas lieu sur le Mont du Temple, le site <http://www.palestine-info.cc/french/> du Hamas accuse en ces termes :

« Ces destructions viennent dans le cadre d’un plan sioniste visant à détruire complètement la mosquée, pour y construire à sa place leur prétendu « Temple » juif. »

« Al Aqsa est en grand danger et nécessite un soutien actif des Musulmans afin de faire échouer les complots de l’occupant et l’empêcher d’arriver à détruire ce lieu saint. »

"Le président du mouvement islamique dans les territoires palestiniens de 1948, Raed Salah, a révélé des documents et des plans visant à détruire une partie de la mosquée al Aqsa...Le danger de ce dessein que les autorités d’occupation veulent mettre en exécution aujourd’hui, réside dans le fait qu’il menace de destruction deux chambres situées sous le mur occidental de la mosquée d’al Aqsa. C’est-à-dire le mur du Bouraq. La destruction des deux chambres ouvrira la voix à la mosquée al Bouraq, qui sera alors, avec la mosquée al Aqsa, exposé ouvertement aux attaques potentielles. »

« Toucher à la mosquée d’Al-Aqsa fera sauter un volcan sous les pieds des Sionistes et mettra la trêve en danger »

Des appels répétés incitent les Palestiniens « à unir leurs fusils pour défendre al Aqsa » et les Brigades des martyrs d’al Aqsa ont menacé d’attaques terroristes si le travail continuait.

Pourquoi les Palestiniens persistent à répéter que la mosquée Al-Aqsa est en danger ?

La réponse se trouve, peut-être, dans la couche dorée et brillante qui recouvre le Dôme du Rocher.



De fausses accusations récurrentes

Depuis 1920, les leaders palestiniens ont utilisé la mosquée pour rallier à la guerre contre la présence juive et pour tenter de gagner le support de l’ensemble des Musulmans du monde. Aujourd’hui, le Premier ministre palestinien ne fait que perpétuer une tradition, vieille de 90 ans, d’incitation à la haine, qui a commencé avec le Grand mufti de Jérusalem, Haj Amin Al-Husseini.

Husseini, qui est considéré comme le père du nationalisme palestinien, avait pris prétexte d’une fête qui commémore la défaite des Croisés et la conquête de Jérusalem par Saladin, pour provoquer les émeutes anti-juives de 1920, avant même qu’il ne devienne mufti. Son message était simple : les Juifs sont les nouveaux Croisés et l’Islam doit envahir, à nouveau, Jérusalem.

Dans les années vingt, des membres du Conseil suprême palestinien ont voyagé dans différents pays musulmans pour gagner leur soutien. La délégation à la Mecque avait alors affirmé « La nation musulmane de Palestine, qui garde Al-Aqsa et le Rocher sacré, déclare au monde musulman que les Lieux saints musulmans sont en grand danger à cause des horribles agressions sionistes. »

Avec la régularité d’une horloge

Trois missions successives, utilisant ce genre d’arguments, ont alors réussi une levée de fonds exceptionnelle. Les sommes récoltées ont permis de recouvrir d’un parement doré le Dôme du Rocher.

Un officiel britannique de la Palestine mandataire remarquait alors «  un changement psychologique remarquable ... »et le « début d’un nouveau sentiment chez les Musulmans de ce pays suite à la dorure du dôme ». La plus ancienne description de l’édifice, celle d’Ibn Abd Rabbihi (Xème siècle) rapporte qu’elle était recouverte de 10 210 plaques de cuivre dorées. Mais depuis de nombreux siècles, la coupole était en plomb telle qu’elle figure sur de nombreux clichés datant d’avant les années 30.

Husseini distribuait des photos avec des étoiles de David superposées sur le Dôme du Roc pour convaincre les Musulmans de l’existence d’un « complot juif ».

En avril 1929, Husseini, dans un sermon, le vendredi après-midi à la mosquée al Aqsa, accusait de nouveau les Juifs de vouloir prendre le contrôle des lieux saints de l’Islam pour renforcer les émeutes de 1929.

Cette incitation à la haine n’a jamais cessé et en 1997, Yasser Arafat déclarait : « Je sonne la cloche du danger pour vous avertir du plan juif de construire le Temple de Salomon à la place de la Mosquée Al-Aqsa. »

Des déclarations similaires ont inondé les ondes de l’Autorité palestinienne après la visite d’Ariel Sharon sur le Mont du Temple en septembre 2000, prétexte à l’Intifada al Aqsa .

Avec la régularité d’une horloge, le gouvernement Hamas répète, tous les quelques jours, des mises en garde concernant un complot israélien pour détruire la mosquée, s’assurant ainsi que les flammes de la paranoïa et de l’incitation à la haine contre Israël restent allumées.