Dans la journée de dimanche 28 janvier, Guysen.Israël.News annonçait qu’un lâcher de ballons en Israël avait provoqué la panique au Liban. Il se serait agi de ballons pour une promotion publicitaire, lâchés à la frontière nord, qui auraient, semble-t-il, été emportés par le vent jusqu’à Tyr et Nabatiya, où des habitants auraient été hospitalisés, affirmant avoir respiré un gaz sortant des ballons.

L’agence de presse israélienne précisait que les forces de la Finul avaient vérifié l’information qui s’est révélée infondée.

On s’en serait douté...

Mais, tout le monde n’a pas été de cet avis, n’étant, sans doute, pas au fait de certaines crises d’hystérie qui peuvent s’emparer de personnes, psychologiquement fragiles, et chez qui un phénomène, apparemment inexplicable, est susceptible de provoquer de l’autosuggestion.

Toujours est-il que le lendemain, lundi 29 janvier, l’affaire rebondissait au cours du point de presse du porte-parole du Quai d’Orsay, après que celui-ci eut rappelé la condamnation par le ministre français des affaires étrangères de l’attentat d’Eilat..

Voici comment ce banal fait-divers a été présenté, théoriquement, par un journaliste, apparemment peu au fait de réactions incontrôlées de personnes vivant dans des zones sensibles, mais lui-même susceptible de prendre au sérieux n’importe quel on-dit : « Des ballons israéliens toxiques ont été lancés au sud du Liban où plusieurs personnes ont été hospitalisées après avoir inhalé leur contenu » (souligné par nous).

.Et d’ajouter - témoignant, ainsi, de son attachement au respect du droit international, tout à fait légitime, à condition que l’on soit dans un cas où véritablement il pourrait y avoir une présomption de violation de ces normes : « Considérez-vous cela comme une violation de la résolution 1701 et du droit humanitaire à laquelle le Conseil de sécurité doit réagir ? »

Apparemment au courant de la réaction des autorités israéliennes, le « journaliste » en question a tenu à préciser : « L’armée israélienne a assuré qu’il s’agissait d’une campagne simplement publicitaire. Croyez-vous à cet argument israélien ? » (souligné par nous, car il eut suffi de dire « Qu’en pensez-vous ?).

Et le haut fonctionnaire du Quai d’Orsay, pourtant supposé être - au moins autant que nous - au courant de cette information, qu’il aurait dû prendre la précaution de faire vérifier, n’a pu que donner cette réponse lénifiante : « Faute d’informations précises, pour l’heure, sur la nature exacte de ces ballons qui ont été retrouvés au sud Liban, il m’est impossible de me prononcer » en ajoutant « Je note que les forces de la FINUL analysent actuellement des échantillons prélevés sur ces ballons. En fonction des résultats de ces analyses, il conviendra de voir quelles éventuelles conséquences pourraient être tirées ».

Qu’en termes feutrés ces choses là sont dites, car, il ne faut pas esquiver le véritable problème : Israël est bel et bien suspecté d’avoir eu recours à des gaz.......

Il ne nous appartient pas de nous prononcer, ici, aujourd’hui, sur les accusations apparemment lancées à la légère de violation du droit international humanitaire du fait de l’utilisation par Israël de certains types de bombes, durant les opérations au Liban-sud, l’été dernier.

En tout cas, on imagine mal les autorités israéliennes risquer de se mettre au ban de la société internationale pour avoir recours, comme le sinistre Saddam Hussein, à des armes chimiques.

Et on ne peut que déplorer et même condamner ce genre d’insinuations malveillantes.