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La nouvelle stratégie post-JCPOA des États-Unis : une feuille de route claire pour la République islamique d’Iran pour un retour à la stabilité dans la région et la fin de la mainmise iranienne
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 21 mai 2018

« Les sanctions que prendront les États-Unis seront les plus sévères de l’histoire » a averti le 21 mai 2018 le Secrétaire d’État américain, exposant la nouvelle stratégie américaine post-accord iranien ou JCPOA. Rappelant que le Président Trump avait annoncé le retrait des États-Unis le 8 mai dernier de cet accord profondément défectueux, ne garantissant la sécurité, ni des citoyens américains ni des alliés des États-Unis, Mike Pompeo en détaillait les conséquences désastreuses pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient et au-delà. Sanctions dont une partie a déjà été mise en place, qui seront suivies d’autres à moins que les « hommes du régime brutal » d’Iran, y compris avec sa propre population « ne changent le cours inacceptable de la voie qu’il a choisie ».

C’est un discours fort, précis, détaillé, déterminé, que Mike Pompeo a prononcé dans le cadre de l’Heritage Foundation le 21 mai 2018. Discours traduit simultanément dans plusieurs langues dont le français https://translations.state.gov/fr-l... et, surtout, le persan, le Secrétaire d’État américain, tout comme le Président Trump avant lui – et d’ailleurs également le Premier ministre israélien- faisant clairement la distinction entre un régime iranien brutal et le peuple iranien auquel les États-Unis apportent tout leur soutien.

Un bilan désastreux de ce que le JCPOA a permis à la République Islamique d’Iran

Mike Pompeo dressait le bilan désastreux des actions de la République Islamique d’Iran depuis la signature de cet accord, grâce aux fonds ayant permis aux Mollahs d’accroître la mainmise du Hezbollah sur le Liban, tout en armant « jusqu’aux dents » cette milice terroriste qui vise Israël, de fournir, avec les Gardiens de la Révolution, des forces en Syrie qui soutiennent « le régime meurtrier d’Assad », ce qui a abouti à déplacer six millions de Syriens, dont 5 millions à l’extérieur du pays, avec parmi eux des combattants étrangers qui sont maintenant en Europe avec la menace d’attentats terroristes, de soutenir en Irak des forces qui mettent le pays en danger, de faire durer le conflit au Yémen en soutenant les milices Houthis qui affament la population, leur donnant des missiles qui menacent les civils en Arabie saoudite et mettent en danger la libre circulation maritime dans la Mer Rouge, de soutenir les Talibans en Afghanistan, y rendant la paix impossible, ou de permettre à la force iranienne Al-Quods de perpétrer des assassinats au cœur de l’Europe. Le Secrétaire d’État soulignait aussi que c’est pendant la durée de cet accord que des otages sont détenus en Iran.

Un Iran qui « continue à être le plus grand commanditaire du terrorisme au monde », « un refuge pour Al-Qaida ». S’adressant au peuple iranien, Mike Pompeo lui demandait s’ils veulent un pays allié aux terroristes du Hezbollah, du Hamas, des Houthis, avec « des vies iraniennes gaspillées au Moyen-Orient ». Il notait la distinction trompeuse faite en Occident entre le Président Rohani et Zarif, ministre des Affaires étrangères, souvent vu tout sourire avec des dirigeants européens – présentés à tort comme modérés- et l’ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique ou Soleimani, commandant des forces Al-Quods. Le JCPOA lui ayant permis de mettre en place son hégémonie sur la région allant des frontières de l’Iran aux rives de la Méditerranée, et de transporter hommes et armes dans le Moyen-Orient. Il rappelait le vol d’un drone armé dans l’espace aérien israélien et les tirs récents de missiles iraniens sur le Golan, soulignant le droit d’Israël à se défendre et réitérant le soutien indéfectible des États-Unis. Concluant que le JCPOA n’a en rien freiné les ambitions de se doter d’armement nucléaire de l’Iran et n’apporté la paix et la stabilité ni dans cette région, ni dans le monde.

Ce que les États-Unis veulent de l’Iran pour assurer paix et stabilité dans le monde

Désormais, en travaillant avec leurs alliés, les États-Unis continueront à s’opposer aux activités du régime pour déstabiliser la région, bloquer son financement du terrorisme et remédier à sa prolifération de missiles et autres armes et dit-il, s’assureront que l’Iran ne puisse se doter de l’arme nucléaire, « ni maintenant, ni jamais » et ceci en suivant une feuille de route précise : « d’abord des pressions financières sans précédent », certaines ayant déjà été mises en place, contre « la Banque centrale iranienne et d’autres entités transférant des fonds à la Force al-Quods des Gardiens de la révolution, ainsi qu’au Hezbollah et d’autres organisations terroristes…ce qui n’est qu’un début…des sanctions les plus dures de l’histoire. » À moins que l’Iran ne renonce à la voie inacceptable choisie. « L’Iran aura le choix entre maintenir son économie en vie ou continuer à gaspiller de précieuses richesses à l’extérieur ».

Ensuite, le « Département d’État va travailler étroitement avec le Département de la Défense pour assurer la liberté de navigation dans la région, combattre toute activité informatique hostile repérant et écrasant les opérateurs iraniens et leurs mandataires du Hezbollah dans le monde…L’Iran n’aura plus jamais carte blanche pour dominer le Moyen-Orient ». Et si l’Iran reprenait son programme nucléaire « comme l’a dit le Président Trump, cela se traduirait par des problèmes plus grands que jamais auparavant. »

En troisième lieu, l’Iran doit protéger les droits humains de ses citoyens et les traiter mieux, soulignait Mike Pompeo, demandant aux partenaires des États-Unis de se joindre à eux pour condamner les violations actuelles, évoquant les manifestations actuelles, les ouvriers qui ne sont pas payés, les grèves quotidiennes, l’état de la monnaie iranienne et un chômage de 25% chez les jeunes, ainsi que des catastrophes engendrées par la mauvaise gestion par le régime. S’y ajoute une « énorme corruption » et un « régime qui vole son propre peuple », dépense des millions de dollars dans des opérations militaires et le soutien d’organisations terroristes…Selon Mike Pompeo les réactions du régime face aux manifestations, avec « des milliers de personnes emprisonnées arbitrairement, une dizaine au moins tués » montre qu’il a peur, les réactions « des hommes brutaux du régime » contre els protestations contre le hijab, montre qu’ils « sont terrifiés par les femmes iraniennes qui exigent leurs droits ». Ce qui s’ajoute « aux tortures et à la terreur infligés par le régime depuis des décennies à ceux qui récusent son idéologie ». Un peuple que soutiennent les États-Unis qui espèrent que le régime iranien « va revenir à la raison ». États-Unis soucieux de travailler avec ses « allies et partenaires, mais aussi avec l’Iran si elle entreprend des changements majeurs ». Avec la possibilité d’un nouvel accord respectueux des conditions précitées, sans que les erreurs du passé soient répétées.

Ce que les États-Unis demandent concrètement à la République Islamique d’Iran

Suivait une liste de conditions incontournables :
1.déclaration complète à l’AIAE par l’Iran concernant la dimension militaire antérieure de son programmes nucléaire et abandon total, permanent et vérifiable de ces efforts.

2.Arrêt de l’enrichissement nucléaire et de tout retraitement du plutonium, fermeture du réacteur à eau lourde

3. Accès total à l’AIAE à tous les sites dans tout le pays.

4. Fin de la prolifération de missiles balistiques, de lancement et de développement de systèmes de missiles à capacité nucléaire.

5. L’Iran doit libérer tous les citoyens américains ou de pays alliés détenus avec des accusations infondées.

6. Fin du soutien aux groupes terroristes du Moyen-Orient, Hezbollah libanais, Hamas et Jihad islamique palestinien y compris.

7. L’Iran doit respecter la souveraineté du gouvernement irakien et permettre le désarmement, la démobilisation…des milices chiites.

8. L’Iran doit retirer toutes les forces sous commandement iranien de Syrie.

9. L’Iran doit cesser de soutenir les talibans et autres terroristes en Afghanistan et dans la région et d’abriter des dirigeants d’Al-Qaida.

10. L’Iran doit mettre un terme soutien de partenaires terroristes et activistes dans le monde par les forces Quods des gardiens de la Révolution.

11. L’Iran doit mettre un terme à son attitude menaçante envers ses voisins dont de nombreux alliés des États-Unis, telle que ses menaces de détruire Israël, ses tirs de missiles en Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ses menaces contre le transport maritime international et ses attaques informatiques destructrices.

Des exigences fondamentales, ajoutait-il, en réponse au comportement nuisible de l’Iran, ajoutant que « nos amis européens partagent notre opinion dans les grandes lignes » et demandant aux alliés de l’Amérique de se joindre à elle « pour demander au gouvernement iranien de se conduire de manière plus responsable ».

Les bénéfices à tirer pour le peuple iranien et le rôle des États amis des États-Unis

En échange de la mise en œuvre de ces requêtes, de changements « tangibles, avérés et durables » elle est prête à prendre des mesures dont bénéficiera le peuple iranien, comme la levée des sanctions, le rétablissement de relations diplomatiques et commerciales avec l’Iran et, point essentiel, à la différence des administrations précédentes, l’administration Trump veut inclure le Congrès comme partenaire, dans ces efforts pour qu’ils perdurent, de préférence sous la forme d’un traité.

Mike Pompeo souhaite aussi l’appui de maints pays dans le monde, partageant, dit-il la même analyse et citant notamment le Bahreïn, l’Égypte, l’Inde, le Kuwait, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis.

Il citait ensuite des déclarations de diverses parties prenantes du JCPOA, comme Obama, John Kerry ou un ministre des Affaires français – Fabius-, notant que les espoirs exprimés avaient été vains.

Les difficultés financières et économiques posées par la réimposition de sanctions ne touchent pas que les amis des États-Unis, mais l’Amérique elle-même, précisait-il. Mike Pompeo a passé du temps avec eux depuis sa récente nomination pour expliquer et il un effort d’explication continuera, mais il avertissait : « nous demanderons des comptes à ceux qui commercent avec l’Iran malgré les interdictions. » La décision de conserver le JCPOA ou pas leur revenant.

Pour terminer, le Secrétaire d’État reprenait les mots du Président Trump prononcés en octobre dernier : « Nous sommes totalement solidaires des premières victimes du régime iranien : son propre peuple. Les citoyens iraniens ont payé un lourd tribut à la violence et l’extrémisme de leurs dirigeants. Le peuple iranien aspire à recouvrer l’histoire glorieuse de leur pays, sa culture, sa civilisation et sa coopération avec ses voisins. » Il exprimait ce même espoir alors que l’Amérique « est fière de prendre une nouvelle voie avec cet objectif. »

On notera le contraste avec les prises de position du Président français à Sofia, le 18 mai dernier, exprimant aussi celles des autres signataires du JCPOA, dans ses réponses aux journalistes lors de son discours suivi de questions de la presse. Paix et stabilité dans la région passant, selon lui, dans le maintien de cet accord…
Vidéo : http://www.elysee.fr/



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