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La énième condamnation d’Israël
Charles Etienne NEPHTALI
Article mis en ligne le 23 novembre 2006

Je lisais tout dernièrement un article du Nouvel Observateur, scandaleusement intitulé « Israël : la barrière du malheur », présentant des extraits d’un livre consacré au « mur », un de plus dont je n’ai pas à faire de publicité, taisant ainsi et son titre et son auteur.

Il y était écrit tout le mal que vous pouvez imaginer, et peut être plus d’ailleurs, sur ces « 650 kilomètres de béton et d’acier » qu’érige Israël pour protéger ses citoyens, « violant allègrement le droit international » et « humiliant » par la même occasion de pauvres et paisibles villageois arabes de Qaffin vivant en bonne intelligence avec les kibboutznikim de Metser (1) situé à quelques kilomètres à l’est de ‘Hadéra, à l’intérieur donc de ce qui est appelé « les frontières de 1967 ».

D’après cet article, la direction du kibboutz devait avoir une réunion avec l’armée le 11 novembre 2002 car elle trouvait que « le premier tracé de la barrière proposé par l’armée [était] inacceptable... et ne correspondait à aucune nécessité de sécurité  ».

Cette rencontre n’eut jamais lieu. En effet, dans la nuit du 10 au 11, un terroriste arabe s’infiltra dans le kibboutz et y assassina cinq personnes, une mère de famille de 34 ans, ses deux enfants de 5 et 4 ans (2), une femme de 42 ans ainsi qu’un responsable du kibboutz âgé lui de 43 ans.

Ce véritable massacre, ce véritable carnage, fut revendiqué par un sinistre groupe armé « lié au Fatah d’Arafat », ce même Arafat qui, cyniquement et hypocritement, « condamna » l’attentat, ce même Arafat à qui scandaleusement la France rendit des honneurs lors du transport de sa dépouille mortelle le 11 novembre 2004, deux ans jours pour jour après ce quintuple assassinat. Quintuple assassinat qui aurait pu vraisemblablement être évité si la clôture de sécurité, tant décriée par idéologie peut être ou par une confiance très mal placée en des Arabes, avait déjà été érigée.

Comment réagit l’Union Européenne face à cet acte de barbarie ? Par une simple et très vague réprobation. Son émissaire de l’époque, Allister Kook, fit remarquer «  que s’il y avait eu dans ce cas violation de l’accord conclu avec l’OLP sur l’arrêt des attentats à l’intérieur de la ligne verte », il en aurait tout autre pour des attentats contre des civils israéliens de Judée-Samarie et de la bande de Gaza.

Ainsi donc, un terroriste massacrant des Israéliens en dehors de la « ligne verte » est en parfait accord avec les engagements contractés entre Arafat et l’Union Européenne.

Ces dramatiques événements se déroulèrent il y a quatre ans maintenant. De nos jours, rien a changé. Israël a toujours tort quoiqu’il fasse. Une erreur très regrettable de tir tuant des civils arabes parmi ou près desquels se terrent des terroristes lanceurs de roquettes et c’est l’hallali. Par contre, pour les terroristes arabes assassinant des civils israéliens, toutes les excuses leur sont trouvées, humiliation, pauvreté, désespoir et je sais quoi encore ! Pas seulement d’ailleurs de la part des ennemis et détracteurs d’Israël mais, malheureusement et également, de la part de certains Juifs israéliens.

Israël a toujours tort. Israël est systématiquement condamné. Nous le vîmes encore dans la nuit de samedi à dimanche dernier à l’ONU pour l’affaire de Beit Hanoun. Condamnation qui provoqua la légitime colère de l’Ambassadeur d’Israël, Dan Gillerman qui accusa Paris d’avoir poussé à l’adoption d’une résolution condamnant les opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza, opérations qui ne sont pourtant que des représailles aux tirs de roquettes sur Sdérot.

Dan Gillerman déclara : « La France n’enverrait pas des fleurs à ceux qui se livreraient à des tirs de missiles contre ses villes. Le soutien à cette résolution de l’Onu revient en fait à envoyer des fleurs aux terroristes , des fleurs qui seront peut-être un jour déposées sur la tombe d’une victime israélienne supplémentaire ».

Personnellement, j’aurais été tenté de dire sûrement plutôt que peut-être car malheureusement il est plus que prévisible qu’il y aura d’autres victimes des tirs de roquettes.

Une fois de plus, une fois encore, Israël se trouve être le « Juif des nations ».
Charles Etienne NEPHTALI


(1) Le kibboutz Metser, créé en 1953 par une centaine de jeunes immigrants argentins de l’Hashomer Hatzaïr ayant fui le régime péroniste, est devenu le quatrième producteur mondial d’un système d’irrigation utilisant de fins tuyaux de plastique.



(2) Le 20 novembre 2002, j’adressais la lettre ci-dessous à Avi, mari de Révital et père de Matan et Noam.

Mon Cher Avi,

Bien que nous nous connaissons pas, permets-moi de te tutoyer par affection d’abord et parce que tu pourrais être mon fils ensuite. Tu es même plus jeune que mes enfants.

Permets-moi également de t’adresser ces quelques lignes, certainement maladroites, tellement l’émotion, la colère et la peine m’ont envahi depuis dix jours maintenant. Dix jours pendant lesquels j’ai cherché des mots à t’adresser. Dix jours pendant lesquels j’avais peine à imaginer l’horreur et la cruauté de ce barbare qui assassina Revital, Matan et Noam. Tes larmes et tes paroles m’ont bouleversé comme elles auront bouleversé des centaines de milliers de Juifs (et non-Juifs). Tes paroles « Tu sais ce que c’est quand on t’arrache deux fils, deux fils que tu ne reverras plus ? » résonneront et resteront à jamais gravées dans ma mémoire.

Je n’arrive pas à trouver les mots pour qualifier ce triple assassinat. D’ailleurs existent-ils, ces mots ? C’est l’horreur dans l’horreur, la sauvagerie et la barbarie à l’état pur. Et pourtant, en France, à la télévision, à la radio et dans les journaux, on minimise ce massacre que tu as malheureusement vécu en direct en entendant les cris de Revital, Matan et Noam sur ton téléphone portable. On parle d’une simple « attaque d’un kibboutz au cours de laquelle des Israéliens ont été tués ». Tu sais, mon cher Avi, dans ce pays, par choix, fascination, conviction, lâcheté ou peur, on ne veut pas faire de peine aux Arabes alors, on utilise certains mots pour atténuer la monstruosité du crime. Mais cette fois, les journalistes n’eurent même pas le « loisir » d’utiliser les expressions qu’ils veulent infamantes de « bébés ou enfants-colons » comme ils n’hésitèrent pas à le faire, honte à eux, pour les assassinats de Shalevet, Daniéla, Avia, Oria, Lirane, Chiraz Tamara et toutes ces autres petites victimes israéliennes innocentes âgées de quelques mois à quelques années.

L’assassin de Matan et Noam n’eut aucune pitié tout comme ce monstre qui assassina Shalevet dans les bras de sa mère, tout comme ce monstre qui assassina Daniéla, cette gamine de 5 ans qui se réfugia sous son lit en serrant contre elle son nounours, pensant qu’il lui servirait de bouclier contre les agissements du sauvage.

Il y a 10 jours, le terroriste n’eut aucune pitié pour Revital qui, dans un ultime geste courageux et de protection, pensa de son corps faire un obstacle et un bouclier pour protéger Matan et Noam à l’image de la poule protégeant sous elle ses poussins face au danger.

En apprenant que le commanditaire de l’anéantissement de ta famille avait été arrêté et que sa maison avait été détruite par Tsahal, figure-toi qu’il s’est trouvé des journalistes, et pas seulement eux, qui s’apitoyèrent sur son sort et surtout sur celui de sa femme et ses enfants qui « n’ont maintenant plus de toit ». Tu vois, mon cher Avi, jusqu’où peut aller la perversité, la lâcheté et l’intoxication dans ce pays !

Comment ne pas être hanté par tant de sauvagerie, par tant de barbarie, par tant de lâcheté ? Comment ne pas être hanté par le souvenir de tous ces petits enfants israéliens dont j’ai pieusement les photos sur mon bureau, là, devant moi ? Je n’arrive plus à dormir alors, oui alors, je t’adresse ces quelques lignes et, comme Shalevet, Daniéla et les autres enfants israéliens victimes de la sauvagerie et du terrorisme arabes, Matan et Noam ont rejoint le million et demi d’enfants assassinés il y a 60 ans simplement parce qu’ils étaient Juifs. Nul doute que dans deux semaines, lorsque nous allumerons les bougies de ‘Hanouka, les pensées de toutes les familles juives iront vers Matan et Noam qui, de là-haut, les verront briller et, avec leur Mère, prieront pour Israël !

C’est en pleurant que je termine cette lettre en me promettant, lors d’un tout prochain voyage en Israël, d’aller me recueillir sur les tombes de Revital, Matan et Noam qui reposent pour l’éternité dans ce grand cimetière de Tsur Chalom que je connais bien, des membres de ma famille y ayant leur dernière demeure. C’est en pleurant, mon cher Avi, que je t’embrasse paternellement souhaitant que la liste des enfants juifs assassinés soit maintenant close, souhaitant que la liste des victimes juives du terrorisme arabe le soit également, souhaitant de tout cœur le Chalom à Israël, Chalom qui est aussi mon prénom !

Et voilà qu’au moment où je termine cette lettre, en fin de Chabbat, j’apprends que 12 Israéliens, qualifiés en France de « colons », ont été assassinés à Hébron à la sortie de la prière du vendredi soir au Caveau de nos Patriarches, 12 Israéliens dont certains étaient tout juste âgés d’une vingtaine d’années, 12 Israéliens laissant 19 orphelins. A l’annonce de cet attentat, des milliers d’Arabes manifestèrent leur joie avec danses et you-you dans les rues de Gaza, Ramallah, Naplouse.....

N’y aura-t-il donc jamais de fin ?



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