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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Yod Zayin be Tevet 5778 - 4 janvier 2018
Article mis en ligne le 3 janvier 2018

Boker Tov amis auditeurs de Radio J. Depuis plus d’une semaine les manifestations se multiplient en Iran contre le régime en place. Les raisons de cette violente contestation sont liées à la situation économique du pays, qui s’est aggravée la dernière année, alors que les Iraniens espéraient que la levée progressive des sanctions allait permettre un regain d’activités et de croissance dont ils pourraient bénéficier.
Le président Rohani avait présenté ainsi l’accord signé avec les grandes puissances sur le programme nucléaire, or sur le terrain l’Iran dépense des sommes énormes pour étendre son influence dans la région, en soutenant le régime syrien, le Hezbollah, les rebelles au Yemen, et le Hamas.

La colère des Iraniens portent justement sur ce point, pourquoi l’Iran investit-il tant d’argent dans le soutien du terrorisme à l’étranger au détriment de la population locale. La répression des manifestations est extrêmement virulente et on compte déjà des dizaines de morts et blessés.

Vu la nature du régime des Ayatollahs il n’y a pas en Iran d’opposition organisée et les contestataires n’ont pas vraiment de leaders connus ou reconnus, or pour organiser une grève générale comme ils l’envisageaient il est nécessaire de disposer d’une infrastructure minimale, que fournissent dans d’autres pays les partis politiques ou les syndicats.

Les réactions dans le monde sont assez cocasses s’il ne s’agissait pas d’événements tragiques. L’ONU ne s’est pas réunie, car évidemment c’est bien moins grave que la déclaration de Trump sur le transfert de son ambassade à Jérusalem. Personne en Europe n’envisage de renouveler les sanctions contre un pays qui tirent à balles réelles sur des manifestants désarmés.

Emmanuel Macron a appelé les dirigeants iraniens à faire preuve de modération, au lieu de soutenir ouvertement les forces de liberté dans un pays soumis à la Charia, où l’inégalité entre hommes et femmes n’existent et où la peine de mort est régulièrement appliquée sur la place publique.

Même si on comprend que les affaires sont les affaires, on a du mal à accepter ce cynisme politique, qui consiste à accueillir en grandes pompes les tyrans les plus cruels de la terre, pour signer des contrats juteux et en ignorant l’argent qu’ils investissent en Europe pour répandre l’islamisme radical sous toutes ses formes, tout en faisant de beaux discours sur les droits de l’homme.

Si Assad peut impunément réprimer ses opposants avec cruauté c’est parce que Téhéran lui en donne les moyens, si l’islamisme sunnite menace la planète c’est parce qu’il est soutenu par Erdogan.

Il est probable que le résultat des émeutes en Iran se soldera par un renforcement du régime autocratique et un retour au khomeynisme d’origine que représente aujourd’hui la figure du guide suprême de la révolution, Ali Khameinay, opposé à l’accord sur le nucléaire et qui a accusé mardi dernier les puissances étrangères, notamment les Etats-Unis et Israël, de vouloir renverser le pouvoir.

D’un côté on est rassurés si c’est encore de la faute du Mossad ou de la CIA, mais d’un autre on peut craindre que dans l’intention de confirmer son hégémonie, l’Iran encourage leurs alliés au Proche-Orient de rallumer des mèches pour faire « oublier » ce qui se déroule sur son territoire.

Le meilleur moyen de neutraliser l’opposition est d’agiter la menace extérieure. Trump a déjà menacé de réviser l’accord avec l’Iran et la dégradation de la situation interne sur place pourrait donner une plus grande légitimité à cette demande. L’Iran est une ancienne et riche civilisation et on ne peut que souhaiter qu’en 2018 elle se libère du joug du fondamentalisme islamique



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