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L’arrogance de la France
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 4 octobre 2006

Dans son récent ouvrage Israël mon amour (Seuil, mai 2006), Ivan Levaï cite cette réflexion de François Mitterrand, lors de son voyage en Israël, à propos des notes que lui avaient préparées les services du Quai d’Orsay

« Elles vont toutes dans le même sens : défense des positions arabes et critique systématique de la politique israélienne » (p. 129).

24 ans après, les choses n’ont pas changé.

Ainsi, lors de son point de presse du 3 octobre 2006, le porte-parole du Quai d’Orsay a, bien évidemment, été interrogé par un interlocuteur complaisant sur la situation dans les Territoires, qui considérait que « l’embargo contre le gouvernement du Hamas commence à porter ses fruits avec un début de guerre civile, des morts, une économie en détresse ».

Et face à la réaction d’un ministre britannique qui, en visite informelle à Paris, avait déclaré qu il ne voyait pas « comment infléchir la politique européenne vis-à-vis du Hamas, étant donné la politique du Hamas vis-à-vis d’Israël », le diplomate français n’a pas hésité à proclamer : « Nous, dans cette affaire, nous n’avons jamais joué la politique du pire. Nous n’avons jamais pensé qu’il fallait asphyxier les Territoires palestiniens ».

Or, il n’a jamais été question d’asphyxier les Territoires, mais il paraît tout à fait légitime que l’Union européenne considère que les contribuables européens ne financent pas un gouvernement, dont l’objectif est, bel et bien, l’éradication à terme de l’Etat d’Israël.

Car tel est bien l’objectif ultime, après une « trêve de longue durée », proposition maintes et maintes fois répétée.

Autrement dit, le gouvernement français n’a pas encore réalisé qu’en plus de la collusion évidente entre le Hezbollah et l’Iran, dont le président a, également, appelé, à plusieurs reprises, récemment, à la disparition de l’Etat d’Israël, il existe une alliance agressive de même nature, entre le Hamas et l’Iran.

Comment, compte tenu de l’obstination des dirigeants du Hamas, le gouvernement français peut-il persister à considérer que l’objectif à atteindre est la constitution d’un gouvernement d’union nationale et « qu’il faut travailler dans ce but » et soutenir « le président Abbas pour que ce gouvernement d’union nationale palestinien puisse voir le jour » ?

Même le Président de l’Autorité (sic) palestinienne fait, implicitement, de la reconnaissance de l’Etat d’Israël, la condition à la constitution d’un tel gouvernement.

Voilà la France plus « royaliste que le roi ».

Il est vrai que le point de vue du Quai d’Orsay ne fait que refléter les vues erronées du Président Jacques Chirac.

Eloigné des réalités hexagonales pendant quelque temps, nous n’avons « découvert » que, récemment, la déclaration, quelque peu passée inaperçue, faite par le président français devant la 61ème Assemblée générale des Nations Unies.

Le 19 septembre dernier, il débutait sa déclaration par une réflexion sur la situation au Liban, « manifestation de cet interminable conflit du Moyen-Orient qui, depuis soixante ans, ponctue, par ses tragédies, la vie des Nations Unies ».

Jusque là, rien de critiquable. Mais il n’en est plus de même lorsque le président français déclare que « cet affrontement est devenu l’épicentre de l’instabilité internationale, la source première de l’incompréhension entre les mondes ».

Certes, il évoque également « l’alibi facile de tous les terrorismes », mais il oublie qu’Oussama ben Laden n’a cité la libération de la Palestine que bien après le 11 septembre 2001 et que la première forme de terrorisme - la piraterie aérienne - ne s’est développée, à partir des années 60, qu’en liaison avec la situation à Cuba, avant d’être utilisée au Moyen-Orient.

Et de nos jours, le djihad ne vise pas qu’Israël et les Juifs, mais également le monde occidental, comme en attestent les assassinats de chrétiens dans divers pays musulmans.

Mais il est tellement plus facile de prendre Israël comme bouc émissaire.

C’est ce que vient de faire également, Le Monde , fidèle à une ligne éditoriale que l’on croyait, pourtant, abandonnée.

La preuve en est l’immonde reportage sur la « descente aux enfers » de Gaza d’un envoyé spécial publié, sur deux pages, dans le numéro daté du 4 octobre dernier, avec en chapeau « près d’un million et demi d’habitants dans un mouchoir de poche, cerné, assiégé, isolé et bombardé par Israël » (souligné par nous).

Toujours la même surenchère dans le vocabulaire (pensons à la désinformation flagrante lors des récents combats au sud-Liban et, notamment, au bombardement de Cana....).

Et, citant les bons « auteurs », le journaliste de reprendre une formule d’un universitaire sud-africain John Dugard, autrefois, pourfendeur de l’apartheid, et aujourd’hui farouche adversaire d’Israël, en tant que « rapporteur de l’ONU pour les droits de l’homme » (au même titre que le sociologue suisse Jean Ziegler, qui vient de dénoncer les crimes de guerre commis par Israël au Liban) : « Gaza est une prison dont Israël semble avoir jeté les clés ».

Mais, pas un mot sur les raisons des mesures de légitime défense prises par Israël, dont le territoire et les habitants (ceux de Sderot en font tragiquement les frais) sont pris pour cibles, même après le départ de toute présence israélienne, civile ou militaire.

Pas un mot non plus sur les magnifiques villas construites en bord de mer par des apparatchiki palestiniens, avec l’argent détourné de l’aide internationale.

Bel exemple de désinformation.

Et si ce n’était cette tartufferie, qui ne fait guère honneur à la profession de journaliste, nous n’hésiterions pas à approuver la conclusion de ce reportage : « Les Gazaouis ne comprennent pas pourquoi l’ONU installe des troupes au Liban sud pour éviter un nouvel embrasement, alors que, un peu plus au sud, la communauté internationale semble fermer les yeux sur ce qui se passe, une tragédie oubliée ».

Oui, effectivement pourquoi ne pas s’intéresser aussi aux victimes passées et futures israélienne, voisines de la Bande de Gaza ?

En revanche, les Nations Unies s’inquiètent du sort des réfugiés palestiniens en Iraq, mais, il est vrai que ce sont encore des victimes d’Israël.....

La commisération de la communauté internationale s’est toujours attachée aux réfugiés arabes, mais jamais aux réfugiés juifs des pays arabes.

Qui a parlé de l’unité du genre humain ?



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