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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Tet Vav be Yar 5777 - 11 mai 2017
Article mis en ligne le 11 mai 2017

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Fondé il y a presque 50 ans, l’office de diffusion nationale a interrompu toutes ses émissions de radio et de télévision. Même si depuis trois ans la réorganisation de cette institution était en cours, l’annonce a été signifiée brutalement au personnel quelques heures avant la fermeture par l’administrateur judiciaire nommé par le gouvernement. Le processus de liquidation de la télévision et de la radio publiques s’est transformé ces derniers mois en une véritable mascarade politique et une bataille entre le Premier ministre et le ministre des Finances Moshe Kahlon pour aboutir à un compromis peu glorieux qui ne satisfait personne.

Au lieu d’un office public le gouvernement a décidé de créer deux « coopératives » de communication, une chargée de l’information et l’autre de la production d’émissions. Netanyahou, on le sait, est un homme pour qui les médias ont une importance capitale, à tel point qu’il a été à l’origine du projet de création d’un quotidien gratuit Israël Hayom, financé par un de ses amis milliardaire, afin de contrecarrer la presse quotidienne opposée à sa politique.

Le démantèlement de l’office était un processus inéluctable, au vu des audiences de la chaîne de télévision et surtout en regard d’un personnel disproportionné par rapport aux besoins. La situation est en réalité relativement simple, car le but du processus était de recréer une autorité de communication publique allégée, plus souple et plus dynamique. La majeure partie des employés ont été recrutés par les nouvelles chaînes, d’autres sont partis à la retraite et d’autres ont été licenciés dans des conditions plutôt correctes, en accord avec les syndicats et le comité d’entreprise.

Pourtant la crise a failli provoquer l’éclatement de la coalition et de nouvelles élections. La question est de savoir pourquoi ? L’opposition accuse Netanyahou d’avoir voulu empêcher la création d’une nouvelle chaîne d’information indépendante, alors qu’il est déjà la cible de critiques virulentes sur les deux autres chaînes, mettant ainsi en danger la liberté d’expression. Mais pour ceux qui connaissent la presse et la télévision en Israël cela semble un peu ridicule, car il ne se passe pas un jour sans que la télévision ou la presse ne diffuse un reportage sur Netanyahou et ses affaires sans la moindre entrave.

D’un autre côté il est clair que cette affaire a pris un tour politique, qui s’inscrit dans le cadre des relations entre les partenaires de la coalition. En prenant le parti des employés de l’office de diffusion nationale, Netanyahou dépouille son ministre des Finances de sa stature d’homme politique qui défend les droits sociaux, puisque c’est lui qui a dû licencier plusieurs centaines d’employés dans le cadre du démantèlement. En fin de compte au lieu d’améliorer la qualité et le contenu des chaînes de radio et de télévision ce processus s’est transformé en négociation politique entre deux partis, au cours de laquelle Netanyahou et Kahlon ont perdu des plumes et sont apparus aux yeux de l’opinion publique sous leur plus mauvais jour.

Netanyahou, obsédé par son image dans les médias, l’a ternie encore un peu plus, et Kahlon, ministre « social », dont le bilan sur la question du logement est encore loin des résultats escomptés, a entamé un peu plus son crédit en vue des échéances futures. La question qui reste posée est de savoir pourquoi personne, au sein du gouvernement, ou à la Knesset, n’est venu expliquer aux deux protagonistes que dans cette affaire les dégâts dans l’opinion publique seraient plus lourds que les bénéfices politiciens à court terme. Non seulement personne n’a gagné ce bras de fer, mais tout le monde a perdu, tout ça pour ça !



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