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Ce que la sécurité israélienne pourrait nous enseigner
Par Jeff Jacoby - Jewish World Review - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 27 août 2006

La compagnie aérienne la plus sûre au monde, tout le monde en est d’accord, est El Al, le transporteur national d’Israël. L’aéroport le plus sûr est celui de « Ben Gourion International » à Tel Aviv. Aucun avion d’El Al n’a été attaqué par des terroristes depuis plus de trois décennies*, et aucun vol quittant Ben Gourion n’a jamais été détourné**.

Aussi quand l’aviation des USA a intensifié son attention sur la sécurité après le 11 septembre, on pouvait bien parier que l’expérience des voyageurs dans les aéroports américains en viendrait de plus en plus à ressembler à celle des voyageurs s’envolant depuis Tel Aviv.

Mais de façon éloquente, les deux expériences demeurent remarquablement différentes. Par exemple, on demande aux passagers des Etats-Unis de retirer leurs chaussures pour les passer aux rayons X, alors que l’on épargne cette indignité aux passagers de Ben Gourion. D’un autre côté, les principaux aéroports américains offrent généralement la commodité d’un contrôle avant embarquement à l’enregistrement, alors qu’en Israël bagages et voyageur restent ensemble jusqu’à ce que le contrôle de sécurité soit terminé. Les profileurs dans les aéroports américains n’entament généralement pas de conversation avec les passagers, sauf à compter comme conversation leurs instructions répétées sans cesse de vider vos poches et de sortir les ordinateurs portables des sacoches.

A Ben Gourion, les officiels de sécurité s’obligent à engager le dialogue avec pratiquement tous ceux qui prennent un avion.

Il y a des raisons à ces différences. Près de cinq ans après le 11 septembre 2001, la sécurité des aéroports américains demeure obstinément centrée sur l’interception de mauvais objets - armes à feu, couteaux, explosifs. C’est une politique réactive, destinée à prévenir la répétition du dernier complot terroriste. Les pirates de l’air du 11 septembre ont utilisé des cutters portables comme armes, de sorte que des objets métalliques pointus étaient sortis des bagages à main. Le terroriste suicide velléitaire Richard Reid essaya de mettre à feu un explosif dans sa chaussure : aussi désormais les chaussures de chacun sont examinées à la recherche d’une manipulation. Au début de ce mois, les autorités britanniques ont découvert un plan pour faire exploser des avions de ligne avec des liquides explosifs ; par conséquent, le dentifrice, les collyres, et le parfum sont devenus des objets de contrebande en voyage aérien.

Bien sûr, les Israéliens vérifient aussi pour les bombes ou les armes, mais toujours en comprenant que ce ne sont pas les objets qui détournent les avions, les terroristes le font - et que la meilleure manière de détecter des terroristes est de se concentrer non pas sur l’interception des mauvais objets, mais des mauvaises gens. A un niveau bien plus élevé qu’ Etats-Unis, la sécurité sur El Al et Ben Gourion dépend de l’intelligence et de l’intuition - ce que Rafi Ron, l’ancien directeur de la sécurité à Ben Gourion, appelle le « facteur humain », que la technologie seule ne peut jamais remplacer.

La sécurité dans un aéroport israélien, dont la plus grande part est invisible à un œil non averti, commence avant même que les passagers entrent dans le terminal. Des officiels contrôlent constamment le comportement, s’alertent d’indices pouvant suggérer un danger : habillement volumineux, disons, ou de la nervosité. Des profileurs - oui, c’est ainsi qu’on les appelle - s’obligent à s’entretenir avec des voyageurs, parfois longuement. Ils sondent, comme un superviseur de profilage l’a récemment expliqué sur CBS, sur « tout ce qui sort de l’ordinaire, tout ce qui ne colle pas ». Leurs questions peuvent paraître bizarres ou indiscrètes, en particulier si votre seule expérience précédente d’un interrogatoire à l’aéroport a été de vous entendre demander si vous avez préparé vos bagages vous-même.

A l’opposé des aéroports des USA, où les passagers passent la sécurité après le contrôle de leur ticket de vol et le dépôt de leurs bagages, la sécurité à Ben Gourion vient d’abord. Ce n’est que quand le profileur est assuré qu’un passager ne pose aucun risque qu’il ou elle est autorisé(e) à se rendre au comptoir d’enregistrement. A ce stade, il n’est pas nécessaire de lui faire retirer ses chaussures, ou de lui confisquer sa bouteille d’eau.

Graduellement, la sécurité des aéroports des Etats Unis avance pas à pas vers le profilage des personnes, plutôt que sur leurs effets personnels. Dans un bon nombre d’aéroports, des officiers de sécurité sont aujourd’hui formés pour noter les expressions des visages, le langage corporel, et les manières de parler, qui peuvent suggérer l’intention hostile d’un voyageur, ou la peur d’être attrapé.

Mais du fait que la politique fédérale interdit encore le profilage ethnique ou religieux, des passagers américains continuent d’être isolés pour une investigation spéciale essentiellement fondée sur le hasard. Des heures innombrables ont été consacrées à s’enquérir de vieilles dames dans des chaises roulantes, des nourrissons avec leur tétine, et même d’anciens vice-présidents des USA - temps qui aurait pu être autrement mieux utilisé pour se concentrer sur des passagers ayant une plus forte probabilité d’être des terroristes.

Aucune personne sensée n’imagine que le profilage ethnique ou religieux seul pourrait arrêter tous les complots terroristes. Mais il est illogique et potentiellement suicidaire de ne pas prendre en compte le fait que jusqu’à présent, chaque terroriste suicide complotant de faire tomber un avion américain a été un homme musulman radical. Ce n’est pas du racisme ou de l’intolérance d’avancer que la prévention du terrorisme islamiste nécessite une attention plus élevée sur les voyageurs musulmans, exactement comme ce n’est pas du racisme ou de l’intolérance quand la police, essayant de prévenir un meurtre de la mafia, prête une plus grande attention aux Italiens.

Bien sûr, tous les Musulmans ne sont pas des jihadistes violents, mais tous les violents jihadistes sont musulmans. « Cette nation », a déclaré le Président Bush, « est en guerre avec les fascistes islamistes ». Combien de temps encore allons-nous tolérer un système de sécurité de l’aviation qui prétend, pour des raisons liées au « politiquement correct », de ne pas le savoir ?


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