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Discours de John Kerry sur le Moyen-Orient : au-delà de ses obsessions il fait le jeu de Mahmoud Abbas
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 31 décembre 2016
dernière modification le 1er janvier 2017

Discours fleuve du Secrétaire d’État John Kerry depuis le Département d’État à Washington le 28 décembre 2016 dans la foulée de l’abstention des États-Unis au Conseil de Sécurité ayant permis l’adoption d’une résolution sur les implantations israéliennes. Résolution entérinant de facto les lignes de 1967, ce qui a provoqué une levée de boucliers de la plupart des amis d’Israël. Dans ce discours le Secrétaire d’État a affiché son obsession quant aux « colonies », aux « colons » ou à « l’occupation », faisant passer le terrorisme palestinien très loin derrière. Il fait ainsi clairement le jeu de Mahmoud Abbas...

Remarques sur le Moyen-Orient dans la foulée d’une abstention sanction américaine et réactions palestiniennes

Le discours de John Kerry au Département d’État à Washington le 28 décembre 2016, contenant ses « remarques » sur la situation au Moyen-Orient, pour comprendre le conflit israélo-palestinien, a duré près d’une heure quinze. ( transcription et vidéo)

Un discours se voulant équilibré, pour expliquer l’abstention américaine lors du vote au Conseil de Sécurité du 23 décembre dernier, abstention ayant permis l’adoption de la résolution 2334, selon laquelle les implantations israéliennes « constituent une violation flagrante de la législation internationale ». Il y est précisé qu’il s’agit de toutes les implantations au-delà de la ligne du 4 juin 1967,- ligne d’armistice de 1947 - y compris à Jérusalem, ce qui englobe le Mur des Lamentations – Kotel- et le quartier juif de la Vielle Ville. Résolution qui justifie donc les campagnes BDS – visant de fait à détruire l’État hébreu , voir le documentaire de Pierre Rehov - ou le dépôt de plaintes palestiniennes contre Israël, dans tous les forums internationaux possibles, comme devant la Cour Internationale de La Haye.

Un haut fonctionnaire de l’OLP s’est d’ailleurs empressé d’annoncer, aussitôt après l’adoption de la résolution, que cette Cour va être saisie.

Le Fatah, parti de Mahmoud Abbas, publiait, avec ses remerciements aux membres du Conseil de Sécurité, une caricature sur sa page Facebook officielle donnant clairement son interprétation de cette résolution : un permis de tuer 56080.

palwatch.org

Quant au président non élu, faut-il le rappeler, âgé et très contesté, de l’Autorité palestinienne lors de la réunion du Comité central du Fatah qu’il préside aussi le 26 décembre, il remerciait John Kerry – pour son rôle dans cette résolution – et déclarait que « Israël doit cesser de construire des colonies, surtout à Jérusalem Est », se disant « prêt à négocier sur la base de la légalité et de la nouvelle résolution », réclamant « un agenda clair et des mécanismes pour en finir avec l’occupation de (notre) pays et l’application de la résolution 2334 ». Ce qui n’a été publié qu’en arabe par l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Haro sur les implantations, partage de Jérusalem et les négociations directes passent à la trappe

Contrairement à ce qu’affirme John Kerry dans son discours du 28 décembre, cette dernière résolution en date ne se conforme pas à la Résolution 242 de novembre 1967, à la base de toute négociation entre Israël et les Palestiniens jusqu’ici, qui prévoit « le retrait de territoires » par les forces israéliennes, allant de pair avec « la paix et des frontières sures ».. Il est question aujourd’hui, en effet, d’un retrait total comme base de négociations, avec des frontières indéfendables et sans contrepartie. Même si, John Kerry évoque « des échanges de territoires acceptés mutuellement », une formule vague et creuse. Et quels échanges seraient acceptés dès lors que les Palestiniens obtiennent avec cette résolution 2334 tout ce qu’ils demandent pour l’heure ?

C’est ce même langage qui est utilisé par la France, qui a finalement fixé au 15 janvier 2017 une conférence internationale dite de paix, lancée en juillet 2016, sans la participation officielle des parties intéressées, mais élaborée en sous-main avec les Palestiniens et leurs soutiens– rencontre entre Jean-Marc Ayrault, Kerry et Abbas à Paris le 30 juillet dernier. Conférence annoncée aussi notamment depuis le Qatar en novembre dernier qui a pour but, elle aussi, de mettre Israël devant le fait accompli, en dépit du refus très clair du Premier ministre israélien qui dit et redit que seules des négociations directes sont acceptables. Ce qui est à la base même des Accords d’Oslo de 1993.

La date choisie n’a rien d’anodin : cinq jours avant le départ d’Obama...Un Président américain sortant qui est derrière cette résolution, quoi que prétende John Kerry...Et peu avant la fin du mandat de François Hollande, avec une élection présidentielle qui n’est pas gagnée pour la gauche pour qui chaque voix ou chaque appui financier comptera. Il y a aussi, sans doute identité de vue sur le plan idéologique...

Le ministre Ayrault, sur la même longueur d’ondes que le Conseil de Sécurité, dont la France est membre permanent, ou Obama, se félicitait des déclarations de John Kerry le jour-même de son intervention : « Je salue le discours clair, courageux et engagé de John Kerry en faveur de la paix au Proche Orient et de la solution des deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité ». Autant de paroles creuses pour dissimuler les intentions véritables.

Il s’agirait, en effet, selon le Secrétaire d’État ou ses partenaires de sauver la solution à deux États, menacée selon eux, et la seule voie vers la paix, antienne entonnée également par le Quai d’Orsay depuis des lustres, serait un retrait israélien sur les lignes de 67. Alors que les buts sont tout autres : imposer à Israël des frontières indéfendables et le partage de Jérusalem, présentée comme « la capitale de deux États ».

Un discours qui n’a rien d’équilibré : chiffres et perception faussée, a minima, du terrorisme palestinien

Une volonté de mettre Israël devant un fait accompli que démontre amplement le discours de John Kerry qui, contrairement à ce qu’il s’est efforcé de prétendre, n’a rien eu d’équilibré. À titre d’exemple, renvoyer la création d’Israël et la « nakba » dos à dos, comme il le fait, démontre un parti-pris anti-israélien évident. Un mythe de la nakba qui déforme les faits pour en faire un narratif palestinien faussé.

Il y a ensuite le choix de vocabulaire : ainsi retrouve-t-on quelque 53 fois le mot « colon » ou « colonies » dans ce discours et 11 fois le mot « occupation ». Une véritable obsession. Alors que, comme le soulignait Benyamin Netanyahu en réponse à ce discours « décevant..des centaines d’attentats suicide, des milliers, des dizaines de milliers de roquettes, des millions d’Israéliens dans des abris ne sont pas des remarques faites en passant dans un discours ; ce sont les réalités que le peuple d’Israël a dû subir à cause de politiques erronées, des politiques qui, à l’époque, ont été accueillies par des tonnerres d’applaudissement. » Il ajoutait : « je ne recherche pas d’applaudissements, je cherche la sécurité, la paix et la prospérité de l’État juif ». Un Premier ministre « rejetant toute leçon donnée par des dirigeants étrangers »..

Si John Kerry condamne le terrorisme palestinien, ne pouvant faire autrement, on ne trouve, en effet, le mot contenant la racine« terror » que 13 fois dans son discours. Une vision faussée des réalités.

Le Shin Bet – agence de sécurité israélienne-, en effet, vient de publier les chiffres du nombre d’attaques terroristes déjouées pour 2016, soit quatre cents.... Ce chiffre ne tenant pas compte des agressions perpétrées : entre septembre 2015 et juillet 2016 quarante personnes ont été tuées et près de 500 tuées, des chiffres énormes pour une population de 8,6 millions d’habitants. L’incitation à la violence étant constante, que ce soit de la part du Hamas et autres organisations terroristes, mais aussi du Fatah de Mahmoud Abbas.

Cette désinvolture du Département d’État par rapport au terrorisme palestinien apparaît aussi dans une déclaration commune américano-palestinienne faite à Washington le 12 décembre dernier dans le cadre du « Dialogue politique US-Palestinien », en présence, notamment de Saeb Erekat, négociateur palestinien à vie. On y lit que « les deux délégations condamnent vivement le terrorisme et ceux qui le soutiennent dans la région et dans le monde » et qu’elles « ont discuté aussi de la signification de l’engagement envers la non-violence de l’OLP, qui dure depuis longtemps », avant d’entonner l’antienne de « la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 ». Une compromission honteuse du Département d’État et de l’Administration Obama.

Itamar Marcus, fondateur et directeur de Palestinien Media Watch – PMW - note : « la récente résolution qui condamne Israël est une déformation grossière de la réalité. Les travaux de PMW prouvent que la promotion de la haine et du terrorisme par l’Autorité palestinienne sont les obstacles fondamentaux à la paix. PMW a révélé des preuves ininterrompues montrant que la direction de l’Autorité palestinienne a créé activement une société palestinienne haineuse, en donnant à des écoles et des événements sportifs le nom de meurtriers, en payant des salaires aux terroristes en prison, en inculquant l’antisémitisme à ses enfants et en ayant rendu illégales toutes les activités pour promouvoir la paix ». Il mentionne le post de Benyamin Netanyahu sur sa page Facebook qui s’interroge « A-t-on besoin de preuve supplémentaire pour voir que la décision honteuse de l’ONU ne fait qu’éloigner la paix ? »
"Il mentionne le post de Benyamin Netanyahu sur sa page Facebook  où le Premier ministre israélien publie cette caricature du Fatah incitant au meurtre et s’interroge 

« A-t-on besoin de preuve supplémentaire pour voir que la décision honteuse de l’ONU ne fait qu’éloigner la paix ? »

La Russie rejette les principes énoncés par John Kerry

On apprend, par ailleurs, que la Russie rejette les principes énoncés par John Kerry dans son discours, rappelant que seules des négociations directes sont acceptables....



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