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Le Pacte de Genève suscite un accueil très mitigé en Israël.
Tribune de Genève - www.tdg.ch
Article mis en ligne le 18 novembre 2003

Les critiques les plus sévères proviennent de l’aile droite du parti travailliste.

Le premier acte du lancement du Pacte de Genève a eu lieu hier. La distribu-tion, par la poste, du texte a en effet commencé en Israël. Et dans un geste hautement symbolique, les trois principaux auteurs israéliens Yossi Beilin et les députés travaillistes Avraham Burg et Amram Mitzna de ce projet de règle-ment du conflit israélo-palestinien sont allés hier matin en déposer une copie à la résidence du premier ministre Ariel Sharon. Celui-ci était absent, il présidait à ce moment-là le Conseil des ministres. Peu après, une armée de facteurs distribuait la brochure dans la plupart des boîtes aux lettres.

Cette brochure de 44 pages a été imprimée à 1 900 000 exemplaires en hébreu, 200 000 en arabe et 100 000 en russe pour les nouveaux immigrants. Les frais d’impression, d’envoi par la poste, s’élèveraient à plus de 3 millions de shekels, soit, en gros, près d’un million de francs suisses. Toutefois la source de financement d’une telle initiative reste encore un mystère. Les autorités helvétiques parlent « d’initiatives privées ». La rumeur cite le Centre pour la paix fondé par Shimon Peres, leader du parti travailliste.

Dans les milieux de l’extrême gauche israélienne les langues se délient plus facilement : on y affirme que le contribuable suisse y est allé de sa poche, Il aurait beaucoup contribué. Mais rien n’est venu confirmer une telle assertion.

Grincements de dents au gouvernement israélien

En tout cas au Ministère israélien des affaires étrangères, le pacte continue de provoquer des grincements de dents. L’écho favorable reçu par ce plan sur la scène internationale lui confère, disent ses auteurs, de la « légitimité », une « crédibilité manifeste ». Effectivement ce texte, aussi dénommé le plan Beilin-Abbed Rabbo, acquiert au fil des semaines un soutien mondial de plus en plus large, notamment l’appui de Tony Blair, Colin Powell, Kofi Annan...

Les coauteurs israéliens voulaient qu’avant la cérémonie officielle de lance-ment l’opinion publique israélienne puisse se faire un avis et se positionner par rapport à ce règlement au centimètre près du conflit israélo-palestinien. Ce serait la raison, d’après le professeur Alexis Keller de Genève, de plusieurs reports de la cérémonie de lancement.

Le 1er décembre semble à présent la date retenue. Certaines rumeurs veulent que l’ex-président américain Clinton soit présent à la cérémonie, ainsi que d’autres personnalités de renommée mondiale.

Les travaillistes divisés

Cependant ce pacte ne paraît pas susciter l’engouement de la majorité des Israéliens. Les pourfendeurs les plus déterminés, ceux qui montent le plus souvent au créneau,restent les figures de proue de l’aile droite travailliste. L’ex-ministre de la Défense Benjamin Ben-Eliezer n’a pas de mots assez durs pour critiquer les auteurs israéliens de ce plan, Yossi Beilin, Avraham Burg et Amram Mitzna. Quant à l’ex-premier ministre travailliste Ehud Barak, il s’applique à chaque occasion que lui offrent les médias de leur planter des banderilles dans le dos.

Selon l’historien Lucien Lazare, beau-père d’Avraham Burg, Israël accepterait un non-dit du Pacte : le retour de 400000 réfugiés palestiniens dans le cadre d’un règlement définitif. Toujours selon Lucien Lazare, ce retour massif de réfugiés ne mettrait néanmoins pas en péril « le caractère juif de l’Etat d’Israël »[?]. L’historien d’origine française voit surtout dans cette initiative la volonté de sortir de l’immobilisme actuel et une tentative de relance des négociations.

Mais l’existence d’un autre plan de paix divise la gauche israélienne. En effet elle est appelée à choisir entre le plan Ayalon-Nusseibeh, où il est écrit noir sur blanc que les Palestiniens renoncent au droit au retour, mais se veut plus flou sur les autres termes d’une solution négociée, et le Pacte de paix de Genève.



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