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Damas prône un nouveau Moyen-Orient, sans « l’ennemi » israélien
Le Figaro
Article mis en ligne le 15 août 2006

Le président syrien, Bachar al-Assad, a rendu hommage, mardi, aux actions « légitimes » du Hezbollah contre l’Etat hébreu, en vilipendant avec force l’axe israélo-américain. Au même moment, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a estimé qu’il était nécessaire de préparer les conditions d’un dialogue avec la Syrie.

Et si la guerre avait servi l’un des principaux objectifs de Damas ?

Retrouver une emprise sur le Liban, que les forces syriennes ont dû quitter l’an dernier sous la pression internationale. Mardi, Bachar al-Assad a loué le « Nouveau Moyen-Orient tel que nous le voulons et comprenons », intervenu après un mois de conflit armé entre Israël et le Hezbollah au Liban. « Je suis heureux de vous rencontrer dans ce nouveau Moyen-Orient, maintes fois annoncé par la Syrie. Il est nouveau par les réalisations de la résistance » du Hezbollah, le mouvement chiite libanais soutenu par Téhéran et Damas, a expliqué le leader syrien, dans un discours prononcé à Damas, à l’ouverture du Congrès de l’union des journalistes. L’occasion pour lui de dénoncer le Nouveau Moyen-Orient prôné par les Etats-Unis, devenu « une illusion », selon lui. « Leur Moyen-Orient est construit sur la soumission, l’humiliation. Il prive les peuples de leurs droits et de leur identité », a-t-il lancé.

Autre « provocation » aux yeux d’Israël et des Etats-Unis, Bachar al-Assad a rendu un hommage appuyé aux hommes du Hezbollah. En tenant tête à la machine de guerre israélienne, la milice chiite offre en effet à ses partenaires syriens et iraniens l’occasion de rabrouer Israël et son allié américain. « La résistance nationale libanaise est légitime, puisque les agressions israéliennes sont quasi quotidiennes depuis 2000 avec les violations de l’espace aérien libanais » par l’aviation israélienne, a-t-il dit. « La résistance libanaise a brisé le mythe de l’armée invincible », a poursuivi le président Assad, en allusion à l’armée israélienne. « Je dis à tous ceux qui accusent la Syrie de se tenir du côté de la résistance que cela est, pour le peuple syrien, un honneur », a-t-il affirmé, accusant l’Etat hébreu d’avoir pris prétexte de la capture par la milice chiite de deux soldats israéliens, le 12 juillet, pour lancer une offensive au Liban. « Israël a planifié cette guerre depuis des années ».

Israël est « un ennemi »

Le président Assad a en outre imputé à la Maison-Blanche le gel du processus de paix au Proche-Orient. « Cette administration américaine adopte le principe de la guerre préventive, qui est en contradiction totale avec le principe de la paix ». Washington accuse Damas de soutenir le Hezbollah, considéré par les Etats-Unis comme une organisation « terroriste ».

« Israël est un ennemi. Nous ne nous attendons pas à une paix prochaine », a-t-il également lancé contre son voisin. L’Etat hébreu « comme je l’ai dit ne veut pas la paix. La paix impose à Israël de restituer les territoires occupés à leurs propriétaires et à rétablir leurs droits », selon lui.

Peretz pour un dialogue

Par ailleurs, le chef de l’Etat syrien en a profité pour dénoncer avec virulence les « Forces du 14 mars », la majorité anti-syrienne au Liban, les accusant de servir les intérêts israéliens. « Sauver le gouvernement israélien actuel figure parmi les tâches de ces forces. Après l’échec de la guerre, ces forces veulent provoquer une sédition au Liban en tentant de faire déposer les armes de la résistance », a-t-il ajouté. Elles « ont commencé à parler d’un désarmement du Hezbollah alors que le sang (des victimes) est encore frais mais moi je leur dis qu’elles ont échoué ».

Suite à ce discours corrosif, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a annoncé depuis Amman qu’il annulait son déplacement prévu dans l’après-midi en Syrie, en raison des propos du président syrien jugés « négatifs ». Damas a de son côté évoqué une « différence dans l’interprétation » de la résolution 1701 des Nations unies.

Au même moment, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a affirmé la nécessité pour l’Etat hébreu de préparer les conditions d’un dialogue avec la Syrie. « Toute guerre crée des occasions d’un processus politique élargi. Il faut établir des pourparlers avec le Liban et préparer les conditions d’un dialogue avec la Syrie ». Les négociations avec Damas, portant essentiellement sur l’exigence syrienne de restitution du plateau du Golan, annexé par Israël en 1981, avaient été interrompues en janvier 2000. A cette date, le gouvernement travailliste israélien dirigé par Ehoud Barak avait envisagé un retrait de la quasi-totalité du Golan, excepté une bande étroite de terre longeant la rive orientale du lac.



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