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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Yod Het Tichri 5777 - 20 octobre 2016
Article mis en ligne le 19 octobre 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. L’offensive des armées de la coalition pour libérer Mossoul, qui a commencé il y a trois jours, est semble-t-il bloquée si l’on interprète les déclarations du Premier Ministre irakien H’aide el Abadi sur la nécessité de préserver la sécurité des populations civiles de la seconde ville irakienne. Alors que la presse occidentale annonçait déjà la reprise de la ville et une victoire écrasante sur le groupe Etat islamique,

il faut bien se rendre à la raison, la situation est un peu plus compliquée. En effet, en bons élèves du Hamas, les terroristes de Daech utilisent les civils comme boucliers humains, ont miné les maisons, les dispensaires et les écoles, mais ils ont aussi creusé des tunnels pour se déplacer et cacher leurs armes.

Les forces de la coalition se trouvent face aux mêmes dilemmes que l’armée israélienne à Gaza et curieusement on n’entend pas beaucoup les habituelles critiques sur l’utilisation disproportionnée de la force. Daech, comme le Hamas, prend cyniquement en otages les civils, obligeant ainsi ses opposants à reconquérir la ville quartier par quartier, rue par rue, maison par maison. Il impose, comme le Hamas, une guerre sale et n’hésite pas à enfreindre toutes les règles des conventions internationales.

L’Etat islamique a parfaitement conscience qu’il a en face de lui une coalition d’Etats de droit, qui ne peuvent le vaincre qu’en enfreignant leurs propres principes moraux et juridiques. Il joue sur les doutes que ne manqueront pas d’instiller quelques bonnes consciences de salons dans la stratégie de lutte des pays démocratiques contre lui. La tactique de l’occident consistant à apporter un soutien tactique à des forces locales, afin de ne pas apparaître comme ceux qui font, comme on dit, le sale boulot, n’a jamais porté ses fruits.

En fin de compte les partisans de l’islam djihadiste ne font aucune différence entre les mécréants, même musulmans, et ceux qui les assistent de près ou de loin. Sur le terrain il semble que les combattants de l’armée irakienne, et notamment son unité de lutte anti-terroriste aient subi de lourdes pertes dans les deux premiers jours de l’offensive. La seule armée dont l’efficacité ne peut être mise en doute et qui avance sur le terrain est celle des Kurdes avec, à leur tête, les fameux combattants Peshmergas. Cette réalité n’est du tout du goût de la Turquie, pour qui les Kurdes représentent une véritable menace politique intérieure, et le président Erdogan, dont le soutien à l’offensive est important sur le front occidental, a lancé un ultimatum aux forces de la coalition pour ralentir l’opération. Il veut absolument éviter que la bataille de Mossoul ne devienne une victoire des combattants kurdes, ce qui semble être le cas pour l’heure, et dont ils pourraient tirer par la suite un avantage politique.

Après son échec cuisant en Syrie, face à Poutine, Obama voudrait bien inscrire la conquête de Mossoul à son actif, mais une fois encore, il n’est pas sûr qu’il ait bien compris la situation. Personne, dans l’histoire, n’a encore gagné une guerre par procuration et sans doute Obama veut-il être le premier à réussir ce pari ? Je ne suis malheureusement pas certain qu’il ait choisi le meilleur champ de bataille pour accomplir cet exploit sans précédent. A quel prix en vies humaines la ville de Mossoul sera-t-elle reconquise ? Comment la coalition va-t-elle s’y prendre pour démanteler le réseau souterrain de tunnels mis en place par les terroristes de Daech ?
Peut-être faudrait-il qu’Obama et l’armée irakienne demandent des conseils à Israël sur la manière de neutraliser cette menace ?



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