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Chronique de Michaël Bar-Zvi | He be Elloul 5776 - 8 septembre 2016
Article mis en ligne le 7 septembre 2016
dernière modification le 8 septembre 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Le mois de septembre est en général la période de la rentrée pour les écoliers et les hommes politiques. Or depuis quelques semaines nous assistons à une décomposition de ce qu’il est convenu d’appeler la politique. Les hommes politiques sont au mieux des communicants et au pire des acteurs de série B. Ce qui s’est passé au cours des primaires aux Etats-Unis et ce qui est en train de se passer en France sous nos yeux est une piètre mascarade ou un programme de télé réalité, dont le rapport à la politique est totalement fortuit.

Il est triste de voir ce qu’est devenue la grande démocratie américaine après huit années d’obamisme, et le choix des deux candidats en lice reflète une sorte de rejet, voire de dégoût de la politique de la part des électeurs. Trump, candidat atypique vient d’un autre milieu, et Clinton est sans aucun doute une des femmes les plus impopulaires dans son pays. Comment ces deux personnages sont-ils arrivés à la candidature ? Les explications sont multiples, mais il est clair que nous ne sommes pas encore à la fin de nos surprises, au vu des derniers sondages.

En France, à droite comme à gauche la situation des candidats potentiels à la Présidence n’a jamais été aussi déconnectée de la politique, laissant la place aux marginaux de la politique, c’est-à-dire les démagogues, les populistes, ou les nouvelles stars. Les médias s’efforcent de moudre leur grain avec des petites phrases, des grosses affaires et des potins juteux, à défaut d’analyser les idées des candidats, qui n’en trouvent plus.

A la recherche d’un sauveur, d’une nouveauté ou d’un gimmick la presse est en train d’adouber l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui, en bénéficiant du symptôme bien connu du premier de la classe, diffuse, lui aussi, ce message de rejet de la politique, et en particulier celle qui s’est toujours faite dans le cadre des partis politiques.

On l’a compris depuis fort longtemps ces structures doivent changer, mais comment ? Car la véritable crise est plus profonde que celles des partis avec ses éléphants et ses pontes, elle concerne l’Etat, ébranlé par la construction de structures technocratiques au-dessus de lui et l’effondrement des corps intermédiaires qui construisent et maintiennent le pouvoir, affermissent son autorité et assurent la transmission des valeurs.

Qu’il s’agisse de l’école, de la santé, de la culture, des services sociaux, des forces de l’ordre sans parler de la justice, l’Etat se disloque lentement, mais sûrement. Devant l’incapacité du monde politique actuel de bâtir et de renforcer les fondations de l’Etat à travers ces corps intermédiaires, la lutte pour le pouvoir perd son objet, et ne reste qu’un jeu politicien, dans lequel la tactique prend le pas sur la stratégie.

Il ne suffit pas de rappeler les noms des grands hommes pour leur ressembler. Il est fort à craindre malheureusement que ce jeu ne soit troublé dans les prochains mois par de graves événements, dans lesquels le sens de l’Etat sera mis à l’épreuve, de manière peut-être encore plus décisive. Obama, en fin de mandat et Poutine négocient depuis plusieurs mois un compromis sur l’avenir de la Syrie, à condition qu’ils réussissent à neutraliser le président turc Erdogan, et la France n’est pas vraiment partie prenante de ces tractations.

Elle risque pourtant d’en faire les frais, car comme l’a annoncé le procureur de la République, les ressortissants français de retour de Syrie seront animés d’un désir de vengeance et d’une volonté de troubler l’ordre civil à la veille des élections. Pour reprendre une formule consacrée, seul un Etat fort, sûr de lui-même et dominateur pourra faire face à ces défis



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