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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Lamed be Adar alef 5776 - 10 mars 2016
Article mis en ligne le 10 mars 2016

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Il ne fait aucun doute que la visite du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, explique le regain de violences des deux derniers jours en Israël, après une légère accalmie. On dénombre à ce jour 372 attentats qui ont fait 35 morts et de nombreux blessés. Il ne s’agit plus uniquement d’agressions à l’arme blanche, mais à plusieurs reprises les terroristes ont utilisé des armes à feu automatiques pour perpétrer leurs crimes.

Certes ils sont immédiatement neutralisés par les forces de sécurité ou des civils vigilants. L’Autorité palestinienne, non seulement ne condamne pas ses actes, mais elle les encourage en saluant les terroristes comme des Shahidim, des martyrs et en soutenant financièrement leurs familles. Il y a plus d’une raison à ce double langage de la part d’Abou Mazen, qui pourtant maintient avec Israël une coordination sécuritaire.

On le sait la plupart des actes sont commis par des jeunes, qui ne sont pas connus des services de sécurité, n’appartiennent pas à un réseau identifié, et échappent même au contrôle de leurs parents. Qui sont donc les instigateurs de ces jeunes ? On invoque parfois les réseaux sociaux, mais on oublie ceux qui côtoient ces jeunes au quotidien, à savoir les enseignants palestiniens.

Or depuis plusieurs mois un conflit oppose les instituteurs et professeurs des collèges et lycées à l’Autorité palestinienne. La grève a commencé il y a quatre semaines et concernent plus de 600.000 enfants, qui errent dans les rues désœuvrés ou surfent sur Internet.
Les conditions de travail des enseignants sont déplorables et ne leur permettent pas de nourrir leurs familles. De nombreux enseignants travaillent le soir comme chauffeur de taxi ou boulanger, ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leur dignité et les dévalorisent aux yeux de leurs élèves. Jusqu’à présent l’Autorité palestinienne a réagi à ce mouvement de grève par la répression et la violence. Plusieurs enseignants qui ont souhaité manifester ont été molestés, arrêtés et une vingtaine condamnés à de lourdes peines. Le gouvernement refuse de négocier avec les représentants du corps professoral et apporte une fois de plus la preuve de son échec à gérer, dans les zones qu’il contrôle, les problèmes sociaux, économiques, et politiques.

Cette incapacité associée à l’absence d’horizon diplomatique met en danger le pouvoir d’Abou Mazen, déjà souvent accusé par la rue palestinienne de corruption. On le sait l’Autorité palestinienne reçoit des milliards de l’Union européenne, des Etats-Unis, d’autres pays arabes, d’organisation internationales de toute nature, ONG, ONU, UNESCO etc… La population palestinienne exige des comptes et veut savoir où va l’argent alors que les revendications des enseignants sont particulièrement modestes.

Allons-nous assister comme le prévoit une journaliste israélienne du Haaretz, spécialiste de la société palestinienne, à des manifestations du type de la Place Tahrir, à Ramallah ? Rien n’est moins sûr, car une grande partie de l’argent destiné à l’éducation a été attribué aux services de sécurité, à la solde d’Abou Mazen. La fermeture des écoles n’est pas une bonne nouvelle, car le vide sera sans doute rempli par des cours de prêcheurs coraniques et autres provocateurs. La frustration des enseignants et de la jeunesse alimente la violence contre l’Autorité palestinienne, mais ne ralentit pas pour autant la haine d’Israël, tenu responsable de tous les maux de la terre quoi qu’il arrive…



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