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Chronique de Michaël Bar-Zvi |Yod Tet Be Elloul 5775 - 3 septembre 2015
Article mis en ligne le 3 septembre 2015

Boker tov amis auditeurs de Radio J.
Le président américain va semble-t-il réussi au terme de pressions sans précédent sur les sénateurs démocrates réticents, à obtenir le tiers des membres du Congrès nécessaire pour poser son veto et faire valider l’accord avec l’Iran.
N’oublions pas cependant que cet accord n’a pas reçu l’agrément de la majorité des élus américains, que l’opinion publique, selon les sondages réalisés tout au long de l’été, le considère comme dangereux, et surtout que personne n’en connaît la teneur exacte et complète. John Kerry a avoué lui-même ne pas l’avoir lu en entier, et avoir laissé le soin de le faire à ses conseillers.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Il est clair que ce traité va radicalement modifier la donne au Proche-Orient au cours de la prochaine décennie et sans faire de politique fiction, on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements.

Le premier est le retour au premier plan de l’Iran sur la scène géopolitico-militaire dans la région, avec probablement une implication plus importante de Téhéran dans les conflits en cours. Les alliés de l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et les shiites du Yemen vont se renforcer, et il n’est pas impossible que la Russie envoie maintenant des troupes pour aider le régime de Bachar el Assad. C’est en tout cas ce que révèle le site israélien Debka généralement bien informé sur les questions de défense.

En revanche il n’est pas du tout sur que l’Iran accepte d’envoyer des troupes en Irak pour combattre le groupe Etat islamique Daech.

L’accord va, bien entendu, permettre à l’Iran de récupérer ses avoirs gelés et donc ouvrir la voie à un développement commercial sans aucune contrepartie en matière de droits de l’homme, d’égalité pour les femmes et surtout sans renoncer à la volonté de détruire l’Etat d’Israël. Tant que le régime des ayatollahs est cadenassé par les gardiens de la révolution islamique, il y a peu de chances de voir les shiites redevenir une force modératrice au sein d’un islam en proie à ses pires démons.

Il faut aussi rappeler que la surenchère djihadiste sunnite est aussi une réaction à la montée du fondamentalisme shiite avec l’arrivée de Khomeiny au pouvoir en 1979. Certes la civilisation persane est ancienne, riche de nombreux trésors que les ayatollahs n’ont pas osé éradiquer comme le font les barbares de Daech, et on peut espérer qu’un jour ce pays retrouvera sa culture, son intelligence et son raffinement, mais les obstacles sont nombreux sur le chemin de cette liberté.

Le bras de fer entre Obama et Netanyahou était joué d’avance, et l’histoire qui avait raison. On peut estimer que le Premier ministre a commis des erreurs tactiques, en revanche la stratégie du président américain au Proche-Orient devient de plus en plus illisible et elle a de quoi inquiéter les alliés des Etats-Unis.
On ne comprend pas son attitude face l’Etat islamique Daech, il soutient à la fois les Kurdes et les Turcs, il tourne le dos à l’Egypte en proie aux terroristes d’Al Qaida, ses relations avec l’Arabie saoudite sont au plus bas. En Europe, son attitude dans le conflit en Ukraine est interprétée comme un signe de faiblesse par les autres Etats limitrophes de la Russie. A la veille du nouvel an juif, s’il devait faire son h’echbon nefech, son bilan moral et spirituel, Barack Obama pourrait-il se dire qu’il a fait avancer la démocratie, la paix et la liberté en cette année ?



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