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Hélène Keller-Lind
dimanche 1er mars 2015
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Finalement les rumeurs parties de propos tenus par Roger Cukierman, Président du CRIF sur Europe 1 avant le Dîner du CRIF 2015 le 23 février 2015, propos soigneusement tronqués provoquant l’ire du CFCM, ne seront pas parvenues à brouiller les cartes. Les discours prononcés par le Président du CRIF et le Président de la République, à un moment charnière dans une France « en guerre » ont été clairs. L’analyse de la situation et les mesures concrètes et d’envergure annoncées alors et plus tard l’ont été aussi. Dès le 24 février, il y avait d’ailleurs fin brouille entre CFCM et CRIF sur médiation présidentielle. Et rassemblement autour de mêmes valeurs.
Il y avait, pour le dîner annuel du CRIF – Conseil représentatif des Institutions Juives de France - du 23 février 2015, moment très politique dans la République, quelque sept cents personnes, dont des ministres, actuels ou anciens, des ambassadeurs, des représentants de cultes, des élus, des partis politiques – hormis le FN qui n’avait pas été invité - et autres personnalités. Mais il y avait aussi un autre grand absent, le CFCM – Conseil Français du Culte Musulman -. Invité, il avait annulé sa participation à la dernière minute, se disant consterné par des déclarations faites par le Président du CRIF, Roger Cukierman le matin même au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.
Le CFCM ayant sélectionné dix mots sortis de leur contexte dans un échange de plus de dix minutes dans lequel le Président du CRIF soulignait que des « jeunes musulmans », auteurs de violences antisémites – en constante augmentation depuis les années 2000 mais ayant doublé en 2014, dûment répertoriées à la fois par le ministère de l’Intérieur et le SPCJ- ne représentent qu’une « toute petite minorité de la communauté musulmane...et les musulmans en sont les premières victimes ».
L’autre expression ayant « consterné » le CFCM, celle de « islamo-fascisme », ayant été prononcée par le Premier ministre lui-même, que citait le journaliste dans une question posée au Président du CRIF. Roger Cukierman estimant alors qu’elle « correspond assez bien à la réalité » et redisant que cela ne concerne que « quelques milliers par rapport à quelques millions »...Contexte et précisions pourtant ignorés par le CFCM qui réagit en annulant sa participation au Dîner.
On voit là le mauvais procès fait ici. Qui fut suivi d’un déchaînement sur les réseaux sociaux ou les paroles de Roger Cukierman concernant « des jeunes musulmans » devinrent « les musulmans », voire « tous les musulmans ». Et la rumeur infondée d’enfler...Phénomène similaire avec ce que le Président du CRIF a dit du FN et de Marine Le Pen en réponse, pourtant claire, aux questions du journaliste. Claire au point que la Présidente du FN, elle-même jugée irréprochable pénalement par Roger Cukierman, ce matin-là , n’avait pas été invitée au dîner. Ce qu’il expliquait notamment dans son discours, notant qu’elle ne s’est jamais désolidarisée des propos condamnables de son père et qu’elle « continue d’accepter au Front national des personnalités qui sont des négationnistes, des vichystes, des pétainistes ». Et donc, dit-il, « nous ne partageons pas les mêmes valeurs morales ». Mais des esprits chagrins ont trituré là encore des bouts de phrase pour faire dire au Président du CRIF ce qu’il n’avait pas dit. Et qu’il démentit néanmoins par communiqué de presse envoyé à l’AFP le jour-même.
Lors du Dîner Roger Cukierman citait d’ailleurs « une récente étude de la Fondapol » montrant « un niveau élevé de préjugés antisémites dans trois groupes : les électeurs du Front National – dont il précisait sur Europe 1 qu’ils ne débouchent pas sur des violences-, ceux de l’extrême-gauche et parmi la population musulmane ». Il précisait qu’il « ne s’agit ni d’amalgamer, ni de stigmatiser. Il s’agit uniquement de regarder les faits », ajoutant que « les dirigeants du Conseil Français du Culte Musulman partagent notre volonté de combattre le racisme et l’antisémitisme ». Il soulignait aussi que les Musulmans sont « eux-mêmes, pourtant, des victimes potentielles du racisme ».
Roger Cukierman rendait d’ailleurs hommage aux « esprits courageux du monde musulman qui dénoncent les atrocités et la régression dans laquelle certains veulent faire plonger l’islam », comme « Boualem Sansal, Hassène Chalgoumi, Malek Chebel et Kamel Daoud... Qui « refusent de participer à la plus grande imposture de l’histoire contemporaine, l’imposture qui voit en l’État d’Israël la cause du malheur arabe ».
Concernant d’ailleurs la « consternation » du CFCM suivie de son boycott du Dîner le 23, le 24 février le Président de la République jouait les bons offices en invitant les Présidents des deux institutions représentatives à l’Élysée. Avec dénouement positif et poignée de mains sur le perron du Palais présidentiel, Dalil Boubakeur déclarant : « Nous avons tenu a apporter un apaisement, plus que nécessaire aux fidèles de nos deux communautés, pour qu’ils puissent partager le vivre ensemble, dans l’égalité, dans le respect et dans la même vision de la Nation », Roger Cukierman reprenant, pour sa part, ses propos tenus lors du dîner de la veille : « Nous sommes dans le même bateau, nous menons ensemble le même combat...Nous combattons ensemble les mêmes maux que sont le racisme et l’antisémitisme et nous continuerons à le faire, ensemble » http://www.crif.org/fr/actualites/%C2%ABnous-combattons-ensemble-les-m%C3%AAmes-maux-et-nous-continuerons-%C3%A0-le-faire-ensemble%C2%BB/5460.
Si Roger Cukierman rappelait lors du Dîner le « cauchemar effroyable que nous avons vécu » en début d’année, les « dix-sept hommes et femmes assassinés », et, depuis, le « drame de Copenhague », rendant « hommage du fond du cÅ“ur à toutes les forces de l’ordre, policiers, gendarmes qui ont combattu les terroristes et en ont payé le prix, de leur vie ». Rappelant aussi tous les drames ayant touché les Français juifs depuis plusieurs années et soulignant que « les violences antisémites ont doublé en 2014 » représentant « 50% de tous les actes racistes ou xénophobes » alors que les Juifs ne sont que « moins de 1 % de la nation ». Avec pour conséquence un grand désarroi y compris chez les jeunes Juifs, ceux qui changent de quartier, ou quittent la France, « soucieux de ne pas vivre en parias ».
Citant par ailleurs son propre parcours d’enfant caché, né de parents ayant « fui la haine des Juifs en Pologne dans les années trente » « dont les grands-parents ont été gazés à Treblinka », concluant qu’il « n’aurait jamais imaginé avoir à revivre les angoisses des mas aînés pour mes enfants et mes petits-enfants ».
Voulant toutefois « croire que quelque chose peut changer en France », le Président du CRIF disait aussi son espoir suscité par ces « près de quatre millions de personnes descendues dans la rue » le 11 janvier dernier. Et notait que « depuis les attentats de janvier 2015 des changements ont déjà eu lieu ». Dont l’un est essentiel à ses yeux : par la voix du Président Hollande et « du Premier ministre, Manuel Valls, la France nomme enfin les choses : elle est en guerre, en guerre contre le djihadisme synonyme de l’islamisme ». Faisant état de l’écoute et de la compassion du Chef de l’État, de sa détermination, ainsi que celle du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur « dans la lutte contre l’antisémitisme », Roger Cukierman disait vouloir « croire que quelque chose peut changer en France », même si « le défi est gigantesque ».
Certes, affirmait François Hollande, il faut nommer les choses, mais aussi unir la République.
Des chantiers connus : réponses présidentielles et du gouvernement
Pour le Président du CRIF : « les chantiers sont connus : sécurité, justice, Internet et éducation ». Certes, la protection des lieux juifs est déjà assurée, mais « nous protéger me suffit pas », dit-il, renforcer la prévention est donc nécessaire. « Et du côté des sanctions, il est insupportable que les prisons soient devenues des centres de recrutement et de formation pour le djihad ».
Estimant que « en protégeant les Juifs la République se défend aussi », le Président de la République s’engageait à ce que la protection des lieux juifs ou musulmans concernés continue aussi longtemps que cela serait nécessaire. Tout en déplorant que l’on ait pu en arriver là . Il rappelait qu’une loi a été votée en novembre dernier, visant à « détecter toute radicalisation » et annonçait un « Plan contre le racisme et l’antisémitisme… que le Premier ministre Manuel Valls, au nom du gouvernement, va présenter dans les prochains jours…plan aussi complet que concret…qui mettra tout en Å“uvre pour prévenir, dissuader, agir ».
Concernant la justice et « les finesses du système judiciaire », Roger Cukierman se donnait en exemple, quelque peu incrédule : « vous avez devant vous un justiciable curieusement mis en examen par trois juges d’instruction différents à l’initiative d’un multirécidiviste faisant commerce de la haine des Juifs...Pourtant quelque chose semble changer dans les tribunaux quand le multirécidiviste est jugé en correctionnelle pour apologie du terrorisme, quand les tribunaux condamnent immédiatement ceux qui justifient les attentats et qui glorifient leurs auteurs. J’ai envie de crier : enfin ! Justice ! ».
A ce propos le Président de la République répondait favorablement ce soir-là , après le Garde des Sceaux quelques jours plus tôt, à la demande du Président du CRIF, demande « faite depuis longtemps, à savoir que les « délits de racisme et d’antisémitisme » ne relèvent plus « de la loi sur la presse....pour entrer dans le droit commun ». François Hollande précisant que le caractère raciste, antisémite ou homophobe des délits aurait un caractère aggravant et que les sanctions seraient à la fois plus rapides, efficaces et transparentes, les victimes étant informées du suivi de leur plainte.
Quant à Internet, rappelait Roger Cukierman, « chacun sait que Google, Facebook et Twitter sont utilisés pour propager la haine, pour recruter et former des djihadistes. En tolérant cette utilisation ils en deviennent des complices...les géants américains de l’Internet doivent se soucier de leur responsabilité dans la civilisation qu’ils façonnent ».
En réponse, François Hollande soulignait que « le monde numérique n’est pas hors légalité » et que « les grands groupes doivent participer à la régulation du numérique », le « racisme, l’antisémitisme et le négationnisme » pouvant et devant être éliminés de la même manière que l’ont été des contenus « pédopornographiques ». Citant à ce propos le tout récent voyage du ministre de l’Intérieur à Silicone Valley, sa rencontre avec les dirigeants de « Google, Facebook, Apple et Twitter » à ce sujet et l’invitation qui leur a été faite à se réunir à Paris en avril prochain « afin de conclure un accord sur le retrait des contenus illicites et de permettre une coopération avec la plateforme Pharos de signalement qui sera elle-même renforcée ». Il évoquait « un cahier des charges clairs » dont l’application sera contrôlée.
Dés le 25 février 2015 le ministre de l’Intérieur et ministre des Cultes, Bernard Cazeneuve, présentait en Conseil des ministres « une communication relative au dialogue avec l’Islam de France » avec des mesures évoquées le 23 février par le Président de la République. Telles qu’une protection accrue des lieux musulmans compte tenu de l’augmentation des actes anti-musulmans constatés dans la foulée des attentats islamistes de début janvier.
Mais d’autres mesures phares étaient annoncées également par le ministre. Car, si, « dans une République laïque, il n’appartient pas à l’État de se prononcer sur l’organisation interne des cultes... l’État doit dialoguer avec leurs représentants, afin d’examiner les questions qui les concernent et qui ont pour enjeu l’exercice de la liberté de religion, dans le respect des règles de la République ». Il soulignait donc que « le Gouvernement, comme en témoigne la rencontre hier entre le ministre de l’intérieur et le bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM), est engagé dans une large consultation des acteurs de l’Islam de France. Dans chaque département, les préfets sont appelés à ouvrir le dialogue avec les représentants locaux du culte musulman, de façon à faire apparaître les thèmes et les préoccupations de nos compatriotes musulmans. Sur cette base, une invitation à se réunir dans le cadre d’une « Instance de dialogue » sera adressée d’ici l’été aux représentants de l’Islam de France, pour examiner des sujets tels que la sécurité des lieux de culte, la prévention et la répression des actes anti-musulmans, la formation civile des imams, l’organisation des aumôneries, ou la valorisation des Å“uvres sociales, culturelles et éducatives de l’Islam ».
Barnard Cazeneuve apportait en outre ces précisions : « afin de permettre à l’Islam de France de s’appuyer sur des imams bien insérés au sein de la communauté nationale, le Gouvernement encouragera l’ouverture, par les établissements d’enseignement supérieur, de formations sanctionnées par des diplômes universitaires de formation civile et civique, spécialement adaptées au profil des futurs ministres du culte. Ce diplôme universitaire devra notamment devenir une étape obligée dans le parcours des aumôniers pénitentiaires, dont le nombre sera augmenté dès 2015 afin de contrer la diffusion en prison de discours religieux dévoyés incitant à la radicalisation violente.
Le Gouvernement veillera par ailleurs à ce que l’enseignement privé confessionnel musulman puisse se développer dans le respect des principes républicains. A cet effet, des instructions seront adressées aux préfets et aux recteurs afin qu’ils fassent pleinement usage de leurs prérogatives de contrôle ».
Et, enfin, Bernard Cazeneuve annonçait que : « une nouvelle Fondation devra être créée avant la fin de l’année 2015 afin de financer des projets d’intérêt général (culturels, éducatifs, sociaux) et de promouvoir les réalisations de l’Islam de France. Une mission de préfiguration sera chargée de faire aboutir cette transformation avant la fin de l’année 2015. En outre, un programme de recherche sur l’Islam de France, le monde musulman et l’islamologie sera mis en place ».
On trouve dans ces annonces et déclarations des réponses à une partie des préoccupations exprimées lors du Dîner par le Président du CRIF estimant que « il est important que l’ensemble des imams de France fassent passer le message que l’Islam, c’est la fraternité avec les Juifs et non pas la haine des Juifs », ajoutant « ce serait tellement plus facile si les imams exerçant en France étaient formés en France et financés en France ». Réponse aussi aux inquiétudes quant à ce qui se passe en prison au niveau du recrutement djihadiste.
« L’école de la République française a, elle aussi, des problèmes à régler. Depuis une trentaine d’années elle a failli à sa mission d’intégration ». Ce constat livré par Roger Cukierman, « enfant de l’école publique » le désole d’autant plus. Et il s’interrogeait : « comment ces assassins ont-ils pu traverser toute leur scolarité sans que soit éteinte leur haine de l’autre ? ». Avant de conclure que « l’enjeu n’est rien moins que la pérennité de la République ».
« Le Plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme donnera une large place à l’école », rassurait le Président de la République, école qui doit à la fois « transmettre des savoirs et fabriquer des esprits éclairés capables de raisonner, de distinguer une information d’une rumeur, de respecter les règles de vie fondées sur la laïcité ». Il évoquait la difficulté du travail des enseignants confrontés à des contrevérités circulant sur les réseaux sociaux ou encore des « parents qui veulent donner une autre idéologie à leurs enfants ».
Il annonçait donc une « Semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme à l’école que la ministre a rétablie cette année du 16 au 21 mars » et « les enseignements de morale civique débutant dans toutes les classes à partir de septembre prochain, du CP jusqu’à la Terminale » proposant ainsi « un véritable parcours républicain pour toute une classe d’âge ». Promesse aussi de développer et proposer « à tous les jeunes » le « service civique ». François Hollande insistant sur la nécessité « d’enseigner toute l’histoire », ajoutant « ne pas enseigner la Shoah, c’est déjà la nier ». Il faisait également appel à « la réserve citoyenne » qui serait « mobilisée par l’État » dans les domaines importants.
Israël, « ami de la France..si cher à notre cÅ“ur...petit bout de terre...dignité juive..démocratie, langue, culture », avec « pour les Juifs, Jérusalem » qui « est et restera la capitale éternelle et indivisible de l’État d’Israël...une capitale où chacun est libre de pratiquer sa religion ou d’en changer, si ça lui chante » disait Roger Cukierman. Ajoutant : « à côté d’Israël, doit exister...un État palestinien libre et démocratique ».
Le Président du CRIF évoquait alors le vote de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU de décembre, « pour la reconnaissance de la Palestine... vécu par beaucoup de Français comme un volte-face regrettable par rapport au sage équilibre » établi par François Hollande lors de sa visite « en Israël et à Ramallah. Regrettable et inefficace ». D’autant que, s’interrogeait-il, « ne faudrait-il pas demander au Hamas de ne plus appeler à détruire Israël ? Et pour faire entendre au Hamas cette demande légitime, ne pourrait-on faire pression sur ceux qui l’ont longtemps financé ? Ne pourrait-on pas conditionner aussi l’aide versée à Gaza par l’union Européenne, les 450 millions d’Euros promis en octobre 2014 et qui font suite aux 524 millions d’Euros versés depuis 2009 ? « Europe aujourd’hui remerciée par le terrorisme ».
Constatant « une impasse » dans le règlement du conflit israélo-palestinien, François Hollande notait que le Président du CRIF venait de rappeler les contours d’un accord, soulignant que seules des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens peuvent mener à la paix tout en faisant état du souhait de « la diplomatie française de voir le Conseil de Sécurité adopter une résolution cadre pour la reprise des négociations de paix ». La France, dit-il, étant « prête à organiser une Conférence Internationale pour la paix au Proche-Orient ». Il s’engageait à « continuer à travailler avec » celui qui remportera les élections législatives de mars en Israël, quel qu’il soit.
Saluant le fait que par la voix du Président Hollande et « du Premier ministre, Manuel Valls, la France nomme enfin les choses : elle est en guerre, en guerre contre le djihadisme synonyme de l’islamisme », il rappelait qu’il y a le « même projet totalitaire » à Gaza, en Irak, en Syrie, ou autres nombreux pays, » l’amenant à s’interroger sur certaines alliances de la France, prenant le Qatar pour exemple. Ou à souligner la nécessaire vigilance face au « nucléaire iranien ».
Évoquant « un enjeu mondial », François Hollande affirmait que « le terrorisme utilise les désordres, les trafics, et la faiblesse des États pour organiser une armée, pour occuper des territoires, pour proclamer des pseudos califats...mais ce qui était dispersé, ce qui était disloqué a trouve aujourd’hui un drapeau, celui de Daesh, celui de l’État islamique ». « La responsabilité de la France, elle est là , aussi au plan international ». France qui agit contre « le terrorisme islamiste » mais « ne peut s’engager partout », utilisant des « solutions politiques », comme en Libye, voire militaires lorsque nécessaire, comme au Mali en 2013 ou au Sahel, où est intervenue et intervient la France, ou en soutenant « les forces irakiennes, kurdes engagées en première ligne contre Daesh » et en Syrie « ce qui reste de l’opposition démocratique..tellement laissées à l’abandon ».
Le Président français appelait à la coopération de la communauté internationale et de l’Europe, qui »doit bien comprendre que sa défense ne s’arrête pas aux portes de l’Ukraine », estimant que « si des initiatives ne viennent pas le pire n’est pas seulement possible, il est certain ». Il faut, dit-il, renforcer Schengen, notant enfin une avancée très récente concernant le PNR, l’adoption d’un fichier européen des données des passagers aériens (PNR) sans léser les libertés individuelles, ce qui devra être mis en place d’ici fin 2015.
A propos de l’Iran, « jamais nous n’accepterons d’accord qui permettrait à l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire », affirmait le Président français, car, dit-il, « ce n’est pas seulement la sécurité d’Israël qui nous mobilise, c’est la sécurité d’Israël, la sécurité de l’ensemble de la région mais notre propre sécurité. La prolifération nucléaire est un mal absolu ». Car « le terrorisme pourrait prendre d’autres formes beaucoup plus graves que celles que nous connaissons »
Pour ce trentième Dîner le CRIF décernait trois Prix remis par le Président de la République. L’un à Alexandre Arcady pour son film « 24 jours » retraçant le calvaire d’Ilan Halimi et de sa famille, qui n’a malheureusement pas été diffusé par la télévision française, déplorait Roger Cukierman, le second au film « Les Héritiers », d’autant plus fort qu’il retrace l’histoire véridique de l’évolution d’une classe de seconde difficile de Créteil qui, grâce à son professeur d’histoire a participé au Concours national de la Résistance et de la Déportation et, enfin, un Prix décerné à Lassana Bathily, ce jeune Malien musulman pour son comportement avant et pendant la prise d’otages de l’Hypercasher de la Porte de Vincennes, ainsi que son comportement une fois qu’il a acquis la nationalité française.