Chaque année Pessah renouvelle un chemin initiatique vers la liberté, vers sa difficile conquête. Tout aussi important, Pessah nous réapprend que cette liberté acquise est sans cesse remise en question, toujours à réinventer pour ne pas s’aliéner de nouveau.
L’Etat d’Israël vit intensément cette fête, parce qu’être en Israël est en soi quelque chose de fort, c’est notre liberté retrouvée pour tout le peuple juif. Mais aussi parce que tout ce que cette célébration symbolise est une métaphore de notre société et de ce que nous vivons.
La période est à tous égards une charnière dans notre pays. Nous faisons face à un gouvernement palestinien profondément hostile et qui, contrairement à ses prédécesseurs, ne cherche même pas à maquiller ses buts. L’Iran d’un autre côté appuie d’autres acteurs ennemis dans la région et fait peser sur le monde libre une menace que l’on croyait d’un autre temps. Le point positif de cette conjoncture est sans doute la prise de conscience de la communauté internationale et ses positions nettement moins ambiguës que par le passé.
Côté intérieur, malgré une économie qui repart, une société extrêmement dynamique qui excelle dans de nombreux domaines et une grande richesse culturelle, nous devons nous atteler à combattre farouchement la pauvreté chez nos concitoyens et la fragilisation d’une partie de la population. Nous devons protéger les habitants qui vivent sous la menace quotidienne de tirs de roquettes et de tentatives d’attentat. Nous devons, comme lorsque nos ancêtres erraient dans le désert, demeurer unis et confiants. Les récentes élections législatives ont mis au jour un morcellement de la société israélienne, et nous souhaitons au prochain gouvernement qu’il rassemble une coalition solide qui conduira Israël vers les grands chantiers qui l’attendent.
Enfin, nous ne devons jamais perdre l’espoir et l’objectif : notre terre promise aujourd’hui, c’est un Etat aux contours définis et protégeables, une société qui ne laisse personne pour compte, la paix avec nos voisins. Le chemin est sans doute encore long, mais nous sommes d’ores et déjà en marche et notre foi en l’avenir franchira tous les obstacles.
Je souhaite à toutes et à tous de très bonnes fêtes de Pessah ainsi que de Pâques pour nos frères chrétiens.
Hag Sameah
Rafaël Barak