Selon le journal, le n°1 travailliste, Amir Peretz, œuvrerait énergiquement à la création d’un bloc parlementaire « social » qui recommanderait au président de l’Etat de lui confier la formation de la prochaine coalition gouvernementale.
Plusieurs partis de droite se sont adressés ces derniers jours au chef de file des travaillistes pour lui proposer de former une coalition alternative conduite par le Likoud et les Travaillistes en vue de contourner Ehoud Olmert.
« Nous sommes face à un véritable dilemme », a déclaré un responsable travailliste cité par le quotidien. « Nous avons une réelle possibilité de bloquer Olmert en créant un gouvernement social avec le Likoud.
Ce n’est pas simple, mais nous ne devons pas exclure cette possibilité. » D’autres responsables du parti semblaient pour leur part exclure une telle hypothèse arguant qu’Amir Peretz ne pourrait en aucun cas être à la tête d’une coalition de droite.
Le commentateur du quotidien de tendance gauche libérale Haaretz estime de son côté que Kadima reste « un grand parti » même s’il n’a pas obtenu le nombre de mandats escompté. « Dans tous les cas de figure » estime le journaliste, « E. Olmert dispose d’une majorité pour mettre sur pied un gouvernement de paix, dans la droite ligne de Sharon. »
Le journaliste déplore en revanche l’ « effet secondaire » du scrutin : le plus faible taux de participation depuis la création de l’Etat et la nouvelle mode, particulièrement chez les jeunes, de voter pour les retraités. « Ce phénomène est représentatif de la perte de confiance dans le système politique en raison de la corruption et des promesses vaines faites aux couches populaires », est-il noté.
Interview
Dans son supplément politique du week-end, le Maariv publie une interview de Rafi Eytan, le n°1 du parti des retraités qui a crée la surprise en raflant pas moins de sept sièges lors du scrutin du 28 mars.
Dans un article intitulé « Opération Papy », le septuagénaire, qui fut l’agent traitant de l’espion Jonathan Polard et qui prit part à la capture du bourreau nazi Adolphe Eichmann, parle de ses positions vis-à-vis des colonies.
« Qui peut dire aujourd’hui ce qu’est réellement la droite israélienne ? », s’interroge-t-il avant de confier qu’il ne fait pas partie de ceux « qui rêvent encore au Grand Israël. « Je me définis plutôt comme quelqu’un de pragmatique et de réaliste. La politique, c’est l’art du possible. Au parti, nous sommes tous centristes », affirme-t-il.