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Sectaires et idéologues : l’exemple de Benoît Hamon, par Raphaël Draï
Chronique de Raphaël Draï, Radio J, 20 octobre 2014.
Article mis en ligne le 21 octobre 2014
dernière modification le 19 juillet 2015

Pendant que les Juifs de France attachés à leurs solennités priaient en ce mois particulièrement liturgique de Tichri pour appeler sur le peuple d’Israël et sur le monde les bienfaits de la Providence, l’ancien et si brièvement ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon, appelait, lui, l’Assemblée nationale française à voter une résolution pour la création d’un Etat palestinien vivant aux côtés de l’Etat juif.

Autant de sollicitude confondrait les âmes les plus endurcies si son hypocrisie et ses relents de politique interne n’apparaissaient avec une criante évidence. Il est vrai que Benoît Hamon, flanqué de deux acolytes du Parti socialiste, se prévalait d’un très récent vote de la Chambre des Communes britannique allant en ce sens. Il s’agit juste de savoir ce que vaut un tel vote. Imaginons par exemple qu’il y a de cela quelques semaines, lors du référendum organisé en Ecosse pour savoir si les Ecossais allaient accéder à l’indépendance, la Knesset se soit réunie pour voter à la quasi-unanimité une résolution en faveur de cette indépendance militante. David Cameron se serait transformé en tonnerre de Zeus incarné ! Pourtant aucune protestation, à notre connaissance, n’a suivi le vote des parlementaires britanniques alors que ce vote-là constitue une insupportable ingérence dans les affaires et l’existence d’un Etat souverain et surtout qu’il suppose résolu le problème politique d’une véritable coexistence possible entre l’Etat d’Israël et un Etat palestinien imaginaire qui ne tarderait pas à se transformer dans la dure réalité en Etat-Hamas, lui-même satellite de l’Etat Islamique.

En réalité, les époques idéologiques sont plus longues et plus persistantes que l’on ne se le figure. En votant cette résolution les membres concernés de la Chambre des Communes se sont rétro-projetés en 1916, lors des Accords Sykes-Picot par lesquels les deux hyperpuissances coloniales de ce temps, la Grande Bretagne et la France, ont partagé le Moyen Orient entre elles comme l’on se partagerait une pièce d’étoffe. Faut-il aussi rappeler également qu’en 1948, lors du vote qui allait aboutir à la création de l’Etat d’Israël, la Grande Bretagne s’est abstenue ?

Tel est donc le précédent que Benoît Hamon, sans doute l’un des personnages politiques les plus sectaires de ce régime, se prévaut. Il est vrai qu’il est plus facile d’avancer ce genre de propositions que de gérer avec la moindre des réussites les postes ministériels qu’on a cru devoir vous confier. La leçon vaut d’être retenue. Alors que la France se débat dans la boue financière et sociale que l’on sait ; que rien ne semble pouvoir combler ses déficits publics, que le mécontentement commence à gronder dans le pays, le plus urgent pour des idéologues comme l’ancien et fugace ministre de l’Education nationale est de créer au Moyen Orient un Etat qui en l’état actuel des choses ne tarderait pas à se spécialiser dans le creusement de tunnels et la fabrication de missiles en tous genres.

Le grand écrivain autrichien Joseph Roth, l’un des plus grands témoins du naufrage de l’Autriche-Hongrie, n’avait-il pas raison lorsqu’il écrivait à ce propos que l’idéologie représentait toujours le degré mortel de la stupidité ?



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