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Combattre “l’Autre Guerre”
Par Suzanne Fields- Jewish World Review. Adaptation française de Simon Pilczer volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 3 mars 2006

Chaque guerre et ses conséquences se combat sur deux fronts. Le premier est celui où la vie humaine est détruite par les tirs et les bombes, mais le champ de bataille n’est pas toujours le lieu où les vainqueurs et les vaincus sont déterminés. L’autre front appartient aux journalistes, photographes et experts, qui mènent la guerre avec les mots et les images. Par l’observation, la sélection et l’interprétation, la volonté du peuple est travaillée.

Jules César savait exactement ce qu’il faisait quand, revenant en triomphe à Rome, il fit en grande fanfare le geste grandiose d’abaisser la couronne. Marc Antoine, son talentueux attaché de relations publiques, supervisa le mouvement. Toutes les routes conduisaient à Rome, et la foule alla vers l’acteur et l’orateur qui pouvait le mieux manipuler les évènements. Nous manquons de grands orateurs aujourd’hui, mais nous sommes inondés d’acteurs publics. L’image reste une arme puissante, et les résultats sont obtenus par les meilleurs manipulateurs.

Cette vérité est inscrite en grosses lettres au Moyen-Orient, où comme l’a formulé un cynique réaliste : « Une image vaut mille vies ». Des images suggèrent que ce que vous voyez ne peut être mensonger, ce qui fait tout bonnement rire les agents de relations publiques. L’image envahissante manipulée par les médias est souvent une simple tromperie par la sélection. Cela est démontré par la façon dont le monde perçoit le conflit israélo-palestinien, et il y a un nouveau péril alors que le Hamas arrive au pouvoir.

Stéphanie Gutmann, qui a couvert la seconde intifada, documente dans son livre « The Other War » comment Israël, en dépit - ou peut-être à cause - de sa force, perd presque toujours en tant que démocratie, la bataille idéologique des cœurs et des esprits. L’histoire de David et Goliath est dorénavant celle de brutes mécanisées contre un petit peuple coloré et vulnérable ».

Pendant la seconde intifada, des journalistes ont souvent été appelés sur des lieux spécifiques par des « sources » qui avaient mis en scène des jeux de rôles convaincants où de jeunes garçons jetaient des pierres sur des soldats dans des voitures blindées. Aussitôt que les cameramen arrivaient, le jeu commençait. Sur une photographie devenue une icône, un jeune garçon palestinien est tenu dans les bras de son père, et l’image devient une Piéta post-moderne. La mort du garçon a été bien sûr reprochée aux soldats, mais une enquête soigneuse sur ce qui est réellement arrivé a jeté une profonde suspicion sur la version reçue. A l’exception de l’image, comme le mensonge de Mark Twain qui parcourt la moitié du monde avant que la vérité ne le chasse, il vit sa vie. Les Belges ont même illustré un timbre poste par cette image.

Des menaces de mort empêchent toujours un bon reportage. Les Israéliens ne menacent jamais les journalistes, et d’une certaine manière, cela ne compte pas. Mais quand un photographe ‘d’Associated Press’ a pris des photos dramatiques de milliers de Palestiniens massés et dansant dans les rues de Naplouse, pour fêter les cruels évènements du 11 septembre, ce photographe a été conduit dans le bureau du gouverneur sous la menace d’une arme pour une mise au point, et ‘Associated Press’ se voyait intimer par l’autorité Palestinienne que si des journalistes et des photographes n’étaient pas « plus prudents » à l’avenir, les autorités ne « pourraient pas garantir leur sécurité ».

Stéphanie Gutmann raconte un moment comique pendant une procession funéraire dans la ville de Jénine. Un drone israélien vole au-dessus de la ville alors que le cadavre tombe de sa bière dans la rue. Le cadavre se secoue sa propre poussière et saute prestement sur la bière, et la procession, inondée de « chagrin » et de lamentations, se poursuit. Parfois des corps vivants doivent être utilisés pour gonfler le nombre des corps.

Lorsque l’Autorité Palestinienne a déclaré qu’elle acceptait la fameuse Carte Routière pour la paix, il y a eu des « espoirs » pour que la presse puisse devenir plus « objective » en rapportant ce qui arrive en Israël. Mais quand l’Autorité Palestinienne n’a pas pu obliger le Hamas à déposer ses fusils y compris le jour des élections, et que le Hamas a gagné de manière décisive, la raison a repris le dessus, même brièvement, en voyant le danger venir. Mais la raison s’est évaporée, comme c’est toujours le cas sous le soleil du Moyen-Orient.

Aujourd’hui Vladimir Poutine, qui déclare n’avoir jamais considéré le Hamas comme une “organisation terroriste”, est impatient de recevoir les terroristes à Moscou le mois prochain. L’Espagne et la France approuvent toutes deux cette invitation, et il y a un mouvement parmi les européens, qui étaient pleins de bravoure et de détermination il y a seulement quelques semaines, pour retirer les terroristes du Hamas de la liste des terroristes. Le Hamas insiste sur le fait que les seuls mauvais garçons sont les Américains et les Israéliens, qui complotent pour déstabiliser le Peuple palestinien. « Les Etats-Unis, qui se proclament eux-mêmes la mère de la démocratie, doivent respecter les résultats de l’élection et la volonté d Peuple palestinien », a déclaré le porte-parole du Hamas au nom de son chef, Mushir al Masri.

Il n’y a rien de mystérieux quant à la stratégie. Les Etats-Unis et Israël disent, haut et clair, que le Hamas est une organisation terroriste et que jusqu’à ce qu’il renonce à la violence en paroles et en actes, il sera traité comme le syndicat du crime qu’il est. Le respect se mérite ; seul le lâche et le faible le confère au hasard.


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